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Calenzana : il y a 33 ans, le pilote Philippe Gallet disparaissait tragiquement


La rédaction le Dimanche 24 Septembre 2023 à 18:04

Une cérémonie d’hommage au pilote du tracker 3 Philippe Gallet, qui a perdu la vie à bord de son appareil qui s'est écrasé il y a 33 ans au lieu-dit « Bocca Sierra », s’est déroulée ce dimanche à 10 h 30 à Calenzana



A Bocca Sierra une stèle rappelle la disparition tragique de Philippe Gallet (Doc CNI)
A Bocca Sierra une stèle rappelle la disparition tragique de Philippe Gallet (Doc CNI)
Le 24 septembre 1990, après avoir effectué plusieurs largages sur la commune de Palasca, le Tracker N°3 piloté par Philippe Gallet, 46 ans, est détourné de sa mission initiale afin d’intervenir sur un nouveau départ de feu, particulièrement virulent qui vient de se produire à 14 h 50 au lieu-dit « Bocca Sierra », sur le territoire de la commune de Calenzana.
Quand les deux Tracker composant la formation se présentent sur place, l’incendie a déjà parcouru de nombreux hectares de maquis et menace de franchir une ligne de crête revêtant une importance stratégique évidente dans l’évolution de ce feu. Philippe Gallet, se présente au-dessus de l’incendie dès son arrivée sur place . Il signale aux pompiers présents, l’inaccessibilité du feu aux moyens terrestres et engage la procédure visant à déposer une barrière de retardant afin de couper la progression des flammes.
Alors qu’il manœuvre, son appareil se met brusquement sur le dos, part en vrille selon un témoin des faits, et vient s’écraser au sol, ne laissant aucune chance de survie à l’infortuné pilote. Les premiers secours envoyés sur place, constateront impuissants et désabusés, qu’il n’y avait plus rien à faire pour ramener leur collègue à la vie.
 
Les inquiétudes prémonitoires de Philippe Gallet
 
Quelques jours avant le drame, Philippe Gallet avait confié ses inquiétudes à un ami sur l’état des avions de type Tracker et ses mots en disaient long sur son état d’esprit d’alors : « je vole parce qu’il faut voler ». Depuis des mois, Philippe et ses collègues se démenaient pour dénoncer l’état de ces appareils et devaient interpeller à ce sujet, leur autorité de tutelle en présentant des preuves. Six mois auparavant, Philippe Gallet alors pilote sur Canadair, avait également adressé à sa hiérarchie un courrier disant qu’il n’était pas d’accord pour voler sur ce type d’appareil et que ceux-ci, étaient conçus pour être pilotés à deux afin de sécuriser les opérations de largage. Sa mort tragique, à bord d’un Tracker ce 24 septembre 1990, venait résonner a posteriori, comme un funeste présage.


Un ancien de l’aéronavale estimé de tous
 
Philippe Gallet comme beaucoup de pilotes des moyens aériens de la sécurité civile était issu de l’aéronavale où il avait le grade d’enseigne de vaisseau. Il a notamment volé au sein de la légendaire Flottille « 6 F » de Nîmes-Garons créée sous le nom de 1re Escadrille des forces navales françaises libres et aujourd’hui dissoute. Fort estimé et qualifié par ses camarades de « chic type », Philippe Gallet a été instructeur au centre de préparation militaire marine (PMM) de Nîmes-Garons au sein duquel il a été fortement apprécié pour ses qualités de pédagogue et son humanité. Il sera cité à l’ordre de la nation à titre posthume et recevra le grade de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur.  L’infortuné « Pompier du Ciel » était papa de deux filles Myriam et Isabelle, cette dernière était âgée de 8 ans au moment du drame. Toutes deux avaient été présentes à la cérémonie d’inauguration de la stèle dédiée à leur père.
 
L’hommage du SIS de Haute-Corse
 
Comme à pareille date depuis l’inauguration en 2020 d’une stèle commémorative sur le bord de la RD 81, au lieu-dit « Bocca Serria » les sapeurs-pompiers de Haute-Corse et leurs partenaires de l’interservices se sont réunis ce dimanche matin afin d’évoquer la mémoire du défunt pilote de la sécurité civile, mort dans l’accomplissement de son devoir le 24 septembre 1990. 
La cérémonie a débuté par le rappel des faits, puis des gerbes ont été déposées par les autorités présentes au pied de l’édifice mémoriel. Une minute de silence a été également observée alors que sur les rangs, les honneurs étaient présentés par des cadres des centres de secours balanins, des gendarmes de Galéria, des éléments des formations militaires de la sécurité civile (UIISC 7 Brignoles), anciens sapeurs-pompiers et forestiers-sapeurs de Haute-Corse.
Après quoi les participants étaient conviés par l’amicale des sapeurs-pompiers de Galéria, à un moment de convivialité au « Prince Pierre », établissement situé à proximité.

Ils étaient présents
Yves Toubhans, sous-préfet de Calvi, Hyacinthe Vanni, président du SIS 2B, Jean-Marc Borri, maire de Montegrosso, conseiller de l’assemblée de Corse représentant le président de l’exécutif, Marie-Jeanne Andréani, représentant le député Jean-Félix Acquaviva,  colonel Pierre Pieri, directeur du SIS 2B, lieutenant-colonel Thierry Nutti, en charge des affaires institutionnelles et citoyennes du SIS 2B et président de l’UDPSIS 2B, chef d’escadron David Bihouée, commandant la compagnie de gendarmerie de Calvi, le capitaine Ange Santucci, commandant le Cpi de Galéria, le lieutenant Jean-Jacques Vigneau, adjoint au chef de centre de Calvi, le capitaine Pascal Colombani adjoint au chef de groupement Balagne, et bien d’autres personnalités.