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Bonifacio: 13 œuvres prêtées par le Centre Pompidou exposées dans la caserne Montlaur


David Ravier le Vendredi 21 Juillet 2023 à 15:06

Le Centre Pompidou a prêté pour trois mois les 13 pièces qui composent l’exposition La Notte, visible à la caserne Montlaur du 29 juin au 29 septembre.



© Mohamed Bourouissa, Shadows (détail), 2017, don de PMU 2020, Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle © Adagp Paris © Centre Pompidou, Mnam_Cci _ Audrey Laurans _ Dist. RMN-GP
© Mohamed Bourouissa, Shadows (détail), 2017, don de PMU 2020, Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle © Adagp Paris © Centre Pompidou, Mnam_Cci _ Audrey Laurans _ Dist. RMN-GP
Après une biennale l'an passé, l'association De Renava réalise cette année son premier festival Off en partenariat avec le Centre Pompidou. Du 29 juin au 29 septembre, le célèbre musée parisien prête 13 de ses œuvres au collectif corse qui les expose dans l'ancienne caserne désaffectée Montlaur à Bonifacio. Baptisée La Notte, en référence au film éponyme du réalisateur italien Michelangelo Antonioni, cette exposition propose aux visiteurs un parcours centré sur la nuit et la Méditerranée.

C'est deux esthétiques, omniprésentes dans le film de réalisateur italien, qui ont grandement inspiré la direction artistique de l’exposition. « Nous voulions montrer une partie de l'ADN méditerranéen de la collection du centre Pompidou, résume Dumè Marcellesi, cofondateur de De Renava et directeur du développement. Cette sélection, nous n'avons pas voulu la présenter de manière documentaire ou scolaire, nous voulions plutôt capter une ambiance méditerranéenne à travers une sélection d'œuvres. Dans ce que nous avons sélectionné, toutes les artistes font référence, détournent, utilisent ou mettent en scène des mythes et des esthétiques méditerranéennes. »


Une immersion dans la nuit

À première vue, l’agencement des pièces dans l’exposition ne suit pas d’ordre logique, et c’est justement ce que recherchaient les initiateurs du projet. « Nous ne voulions pas proposer une vision linéaire de la Méditerranée, mais plutôt une représentation libre avec des œuvres très différentes, très poétiques et mystérieuses, qui permettent de donner un certain parfum méditerranéen à l’exposition », explique Prisca Meslier, cofondatrice de De Renava et commissaire d’exposition. Les œuvres, au nombre de 13, sont réparties sur deux étages qui s’articulent de la manière suivante: « la première partie est très nourrie de l'imaginaire méditerranéen avec la mythologie classique, des codes populaires et tout ce qui représente le multiculturalisme de ce bassin, tandis que la seconde partie est plus intimiste, pour laisser le spectateur s’imprégner de l’ambiance ». 

Si le choix des œuvres et leur disposition sont réfléchis, il en est de même pour le lieu de l’exposition, comme le souligne Dumè Marcellesi. « On a créé cette exposition avec l'objectif de redonner vie à des lieux patrimoniaux qui sont tombés dans l’oubli ». C'est le cas avec le site de l'ancienne caserne de Motlaur, désaffectée depuis 1992 et méconnue de certains Bonifaciens. « Malheureusement en Corse, nous sommes parfois dans une culture de la ruine, et nous essayons d'aller à rebours de ça en réactivant des endroits qui méritent d'être connus et découverts. En venant à La Notte on a d'abord une découverte patrimoniale d'un bâti historique avant d'être confronté à des œuvres. » 


Des œuvres accessibles à tous

Toutefois, la réhabilitation de cette ancienne caserne en zone d’exposition a forcé l’équipe à faire des choix quant aux œuvres exposées. « Étant donné que c'est un lieu brut et désaffecté, les conditions de conservation et de sécurité nécessaires à l'accueil de certaines œuvres ne sont pas réunies, indique Dumè Marcellesi. Cette contrainte nous a aidés à orienter notre choix vers des sculptures ou des installations vidéo par exemple ». Sur les pièces prêtées par le centre Pompidou, une seul est une photographie, qui a nécessité un traitement spécifique afin que l’humidité et la chaleur du lieu ne l’altère pas.

Enfin, un soin tout particulier a été apporté pour rendre l’exposition la plus populaire possible. « Ce que nous tenions à éviter, c’était de faire croire que l’art contemporain était quelque chose d’élitiste. Au contraire, on essaie d'avoir des œuvres ambitieuses d'un point de vue conceptuel et d'autres qui sont ludiques, immersives et faciles d'accès pour créer une adhésion populaire autour de l'art contemporain.», conclut le directeur du développement.