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Bastia : rassemblement contre le projet de loi sur la «Sécurité globale »


Philippe Jammes le Samedi 28 Novembre 2020 à 18:15

Répondant à un appel national et bravant les intempéries, une cinquantaine de personnes s’est rassemblée samedi après midi devant la préfecture de la Haute-Corse à Bastia pour protester contre le projet de loi sur la «Sécurité globale »




Cette loi a suscité une véritable levée de boucliers des syndicats, partis politiques, journalistes, ONG de défense des droits de l’homme et autres associations qui réclament le retrait de la proposition de loi des articles 21, 22, « qui organisent une surveillance de masse », et de l’article 24, qui prévoit de pénaliser la diffusion « malveillante » de l’image des policiers, ainsi que le retrait du nouveau schéma national du maintien de l’ordre.


Devant la préfecture ce samedi, des communistes, des syndicalistes CGT, des gilets jaunes… «Si le texte a été adopté en première lecture, cette adoption a vu l'opposition de 104 parlementaires qui ont voté contre, dont l'ensemble des députés communistes du groupe GDR » soulignait sur place Michel Stefani, secrétaire régional du parti communiste en Corse. «La Défenseure des droits, autorité indépendante, a souligné dans son avis du 5 novembre que cette loi contient d'immenses risques d'atteintes au droit au respect de la vie privée, d'obstacles au contrôle des forces de sécurité, de non-respect du principe de légalité des délits et des peines et d'atteintes aux libertés d'information et de communication, d'atteintes aux principes constitutionnels d'égalité devant la loi, de nécessité des peines, de proportionnalité et d'individualisation des peines. En particulier, si l'article 24 était en application, combien de cas de violences policières auraient été passés sous silence ? Le refus du gouvernement de se mobiliser contre les violences d'une minorité d’agents porte atteinte à l'ensemble des forces de l'ordre. Avant hier encore, un producteur de musique s'est fait littéralement tabasser par trois policiers. Pendant de longues minutes, il a subit coups et insultes racistes. Un tel acharnement est indigne d'une police républicaine.

Trois rapporteurs spéciaux de l'Onu ont clairement indiqué, dans leur rapport du 12 novembre, craindre que « l'adoption et l'application de cette proposition de loi puissent entraîner des atteintes importantes aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales. La doctrine du maintien de l'ordre doit en outre être profondément révisée pour mettre un terme à des pratiques qui, loin de garantir l'ordre public, participent d'une stratégie de la tension qui encourage les violences, met en danger la sécurité des manifestants, et creuse le fossé entre les citoyens et la Police
 ».


La CGT de la Haute-Corse par la voix de Catherine Sechet lui emboitait le pas. «Un nouveau cap a été franchi par le gouvernement contre nos libertés individuelles et collectives. Ce projet de loi est une atteinte sans précédent au droit de la vie privée, à la liberté d’informer, au principe d’égalité et aux principes constitutionnels de légalité des peines et délits. Il est un cran supplémentaire gravi par le gouvernement dans la remise en cause du droit de manifester. Avec ce projet de loi inique qui légalise la violence d’Etat, les gouvernants se donnent tous les droits pour imposer par la force leurs choix politiques et réprimer tous mouvements sociaux. Ce texte entérine une politique sécuritaire qui n’est certainement pas au service de la population mais bien pour protéger une politique au service du capital…. Les travailleurs et leur famille n’ont pas besoin d’une nouvelle loi liberticide mais d’une loi qui interdit les licenciements, les restructurations et les délocalisations, qui taxe les revenus financiers pour répondre aux droits de se soigner, de s’éduquer, de se nourrir, de se loger et de se chauffer. En bref, le droit de vivre et travailler dignement. Pour toutes ces raisons nous exigeons le retrait de ce projet de loi».