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Autonomie de la Corse : Pour Jean-Christophe Angelini "Ce texte est un geste d'apaisement pour ouvrir une ère nouvelle"


le Mardi 12 Mars 2024 à 19:15

Présent ce lundi soir place Beauvau à Paris, le leader du PNC Jean-Christophe Angelini salue l'accord qui a été trouvé avec le gouvernement et qui accouche d'un projet d'écriture constitutionnelle pour l'autonomie de la Corse. Il se montre par ailleurs confiant dans la capacité à convaincre les parlementaires français.



Jean-Christophe Angelini se montre résolument optimiste sur la suite du processus d'autonomie.
Jean-Christophe Angelini se montre résolument optimiste sur la suite du processus d'autonomie.
- Considérez-vous qu’un pas important vers l’autonomie a été franchi hier soir ?
- Oui, clairement. C'est un pas supplémentaire, parce qu’il vient s’ajouter à une longue série. Et décisif, parce qu’il permet de fixer les termes durables, je l’espère, d’un accord politique, et surtout d’une écriture constitutionnelle. Donc aujourd’hui, je dirai que la balle est dans le camp des parlementaires, même si l’Assemblée de Corse aura, à la fin du mois, à délibérer autour de ce texte, et la Corse en général aura à prendre des initiatives en soutien à ce qui s’est produit hier soir. Si le dîner était conclusif, rien n’est fini pour autant. Et je dirai même que le processus recommence et s’inscrit dans une nouvelle trajectoire.

- La recherche du consensus, au sein de l’Assemblée de Corse, reste possible en dépit des réticences qui subsistent ? 
Oui, il y a du côté de notre assemblée une maturité et un esprit des responsabilités qui sont très marqués. Je ne saurai, par respect, préjuger de l’avis des autres groupes, mais j’ai bien l’impression que l’esprit de concorde et la volonté d’en sortir par le haut sont partagés par l’immense majorité des élus de l’Assemblée de Corse. Donc je n’ai pas d’inquiétudes particulières la concernant.

- En revanche, il y a une Assemblée nationale et un Sénat à convaincre à Paris, et on les dit parfois jacobins…
- Oui, il y a à l’Assemblée nationale et au Sénat d’autres types de réflexion et d’analyse. Nous allons faire œuvre de pédagogie, disséquer juridiquement et politiquement le texte validé hier, et bien sûr aller à la rencontre d’un maximum de parlementaires, de formations politiques, des groupes des deux chambres, pour répéter qu’il ne s’agit en aucun cas d’une atteinte ou d’une agression, mais tout au contraire, d’un geste d’apaisement et d’un texte qui peut permettre, après cinq décennies de drames et de conflits, d’ouvrir une ère résolument nouvelle. Donc on va plaider en faveur de ce texte au cours des prochains mois.  Cette deuxième phase du processus devrait durer une petite année, au moins !

- Gérald Darmanin a souligné qu’il n’y avait pas de place pour la notion de « peuple corse », le statut de résident et la co-officialité de la langue corse. Est-ce que finalement, on n’est pas loin des attentes qui étaient les vôtres au départ ?
- On est dans une appréciation, de la part du gouvernement, qui ne correspond pas à nos fondamentaux. Mais cela, nous le savons depuis l’origine, et notamment depuis le discours du président Macron à l’Assemblée de Corse. Pour autant, nous est-il demandé d’y renoncer nous-mêmes ? La réponse est non. Et si pareille demande avait été introduite, nous l’aurions bien sûr rejetée. S’agit-il de s’en tenir là et de ne plus chercher aucune évolution pendant des années ? Non. Nous considérons que l’on a vocation à continuer démocratiquement, pacifiquement, dans le respect des opinions de tous, mais en considérant néanmoins le fait majoritaire comme étant un fait central. Il s’agit à ce stade de fixer dans la loi fondamentale les termes d’une évolution qui n’est ni figée, ni achevée, et de continuer à œuvrer pour que tout ceci l’emporte dans la durée.

- Les champs de compétence qui seront transférés à la future collectivité autonome de la Corse sont renvoyés à la loi organique. Est-ce que ça vous inquiète ?
- On savait pertinemment qu’une grande partie des dispositions essentielles seraient renvoyées à la loi organique. Et que la révision constitutionnelle ne saurait suffire à tout régler. Nous portons une attention particulière pour que cette loi organique corresponde dans l’esprit et dans la lettre à ce qui a été défini hier soir. Donc pas d’inquiétude particulière à ce stade, mais la volonté, effectivement, de déboucher sur une loi organique qui reflète le plus fidèlement possible ce qui a été révélé hier.