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Autonomie de la Corse : Les réactions de la classe politique après l'accord


VL le Mardi 12 Mars 2024 à 13:08

Au lendemain de l'accord conclu, mardi 12 mars dans la nuit, entre le gouvernement et des élus insulaires sur un projet d'écriture constitutionnelle ouvrant la voie à l’autonomie de la Corse "au sein de la République", la classe politique nationale exprimes ses craintes



Crédit photo Assemblée nationale
Crédit photo Assemblée nationale
Le gouvernement et des élus corses sont tombés d’accord dans la nuit de lundi à mardi sur un projet d'écriture constitutionnelle prévoyant "la reconnaissance d’un statut d’autonomie  de l’île "au sein de la République". Ce projet d’accord vient parachever le " processus de Beauvau" initié par le ministre de l’Intérieur et va désormais être transmis à l’Assemblée territoriale corse pour qu’elle le vote, a précisé Gérald Darmanin à l’issue d’une rencontre de près de cinq heures au ministère.

Le texte qui a obtenu un “consensus large”  a fait réagir la classe politique nationale. Le chef de file des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, a dénoncé ce mardi matin un "pas dangereux" après l'accord trouvé dans la nuit entre l'Etat et des élus de Corse sur un projet d'écriture constitutionnelle reconnaissant un "statut d'autonomie" de l'île. "Contrairement aux proclamations officielles, le projet sur la Corse revient bien à constitutionnaliser le communautarisme. Reconnaître 'une communauté historique, linguistique et culturelle' revient bien à reconnaître la notion de peuple corse", a fustigé sur X le patron du groupe LR, première force politique au Sénat  . C'est "un pas dangereux à franchir", a-t-il expliqué sur le réseau social.



 

Invité de la matinale de France Info, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, affirme que ce "précédent" aura "certainement des conséquences ailleurs sur le territoire". Il exprime son soutien à une "forme d’autonomie", sur la question des grands principes: " Je souhaite que nous puissions aller plus loin dans l’exercice qui permet à des entités qui ont des identités très fortes de pouvoir l’exprimer et de ne pas agir comme si nous étions tous métropolitains, même si la Corse fait partie de la métropole, comme si nous étions tous à l’identique. Il y a des territoires avec des spécificités dont il faut tenir compte”, a-t-il ajouté.
 

Cependant, il souligne son opposition à un transfert du pouvoir législatif du Parlement français à l'assemblée territoriale corse. Au micro de Sud Radio, il précise que la "ligne rouge" pour son parti est la délégation du pouvoir législatif : "On ne délègue pas le pouvoir législatif, même si j’entends qu’il y ait cette possibilité d’aller plus loin vers une forme d’autonomie en Corse.”
Le président de la Bretagne salue l'accord corse 
Loïg Chesnais-Girard, président de la Bretagne, exprime son appui à l'accord entre les élus corses et le gouvernement, saluant ainsi un pas vers plus d'autonomie pour l'île. Cependant, il souligne que cette avancée ne devrait pas être la seule dans un pays "en souffrance de centralisme." Dans une lettre adressée au président du Sénat, il ouvre le débat sur une proposition adaptée à tous les territoires marqués par une forte spécificité. Il évoque une proposition universelle, "suggérée notamment par l'ancien Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, qui réécrit l'article 73 de la Constitution pour clarifier le titre XII et reconnaître la diversité des territoires tout en préservant l'unité de la République." Cette proposition, simple et symbolique, "pourrait répondre aux attentes de tous les territoires volontaristes, sans en favoriser aucun spécifiquement."




Le projet d'écriture constitutionnelle va désormais être transmis à l'Assemblée territoriale corse pour qu'elle le vote, avant l'engagement de la réforme constitutionnelle au Parlement, où le texte devra être approuvé par les deux chambres puis par les trois cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès.