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Alexandre Sarrola et Delphine Orsoni : L’enjeu de la proximité pour un canton de 15 communes à forte identité


Lydie Colonna le Jeudi 12 Mars 2015 à 17:08

Alexandre Sarrola, conseiller général sortant sera candidat à sa propre succession en binôme avec Delphine Orsoni, son actuelle suppléante dans le canton de la Gravona-Prunelli. Ils font face au binôme front national Patrick Sumureau et Marie Rigal.



Alexandre Sarrola entouré de Delphine Orsoni et Marie Françoise Faggianelli Colonna et Dominique Vincenti
Alexandre Sarrola entouré de Delphine Orsoni et Marie Françoise Faggianelli Colonna et Dominique Vincenti
Alexandre Sarrola, dans le canton de la Gravona- Prunelli, on ne le présente plus. Sa marque de fabrique : la proximité, qu’il cultive avec ses concitoyens.  Ce jeune maire réélu en 2014 sur la commune de Sarrola-Carcopino, également conseiller général de l’ancien canton Celavo-Mezzana depuis 2007 se présente dans la continuité des mandats précédents. Pour cette candidature en bînome il a fait le choix de la fidélité en proposant à Delphine Orsoni, qui l’accompagne depuis 2008, de le suivre dans cette aventure départementale. « Je suis convaincu qu’elle réunit les qualités qui feront d’elle une conseillère départementale à l’écoute, dynamique et motivée pour travailler activement aux projets d’avenir de ce canton ».
Delphine Orsoni, originaire de Vero, qui s’inscrit également dans une logique de continuité en se présentant aux côtés d’Alexandre Sarrola, précise qu’en réalité ils ne forment pas un binôme mais un quadrinôme. « Nous avons la chance d’être accompagnés de Dominique Vincenti, maire de Tolla et Marie-Françoise Faggianelli Colonna, résidente d’Afa, formant à nous quatre une équipe représentative des différents secteurs géographiques du canton de la Gravona Punelli ».
 
 
Sur quels thèmes faites vous votre campagne ?
Alexandre Sarrola : Il y a deux priorités importantes pour moi. Tout d’abord assurer l’accès à chaque village dans des conditions optimales, grâce à l’entretien et au renouvellement des infrastructures départementales. J’y mets un point d’honneur. Et puis veiller à la répartition équitable de l’aide aux communes, en concertation régulière avec les maires pour répondre au mieux aux besoins exprimés. Cela aussi me tient particulièrement à cœur.
 
Delphine Orsoni : Nous voulons également garantir, à la fois, la solidarité sociale et l’action sociale à l’égard des publics fragiles, personne en situation de handicap, enfance, personnes âgées et aide sociale.
 
Alexandre Sarrola : Voila le tryptique de nos priorités qui pourrait s’appeler le REM (Ruralité Environnement Modernité). Ce sont des thèmes qui me tiennent à cœur depuis que je suis élu : Maintenir cette ruralité avec toutes ses composantes (culture, artisanat, savoir faire…) ; La défense de l’environnement est pour moi un combat quotidien ; La modernité car je pense que l’on appréhende les choses de façon moderne.
 
Comment fait-on campagne pour siéger dans une institution qui est amenée à disparaître ?
Alexandre Sarrola : Aujourd’hui le conseil départemental a fait peau neuve puisqu’il y a, à la fois, un nouveau découpage des cantons et un nouveau mode de scrutin.
Au niveau national, la suppression de cette collectivité n’est plus du tout envisagée de manière immédiate et systématique. On se place à l’horizon 2020 et la réforme des conseils départementaux devrait se faire de manière adaptée selon les caractéristiques de chaque territoire. Donc à ce stade les choses sont encore incertaines. C’est la raison pour laquelle cette campagne nous la menons pleinement, en nous projetant sur un mandat complet. Et s’il est amené à être écourté, nous aviserons le moment venu.
 
Delphine Orsoni : Je regrette surtout que de nombreuses incertitudes aient entouré ce scrutin départemental. D’abord avec le calendrier électoral puis aujourd’hui sur la durée du mandat et sur le maintien de cet échelon territorial.
Ce contexte conduit à brouiller les pistes pour les citoyens qui se retrouvent, et on les comprend, un peu perdus dans tout cela. Et je crains que ce soit la démocratie elle-même qui en pâtisse, avec une abstention élevée les 22 et 29 mars prochains.
 
De quoi, selon vous, ce canton a-t-il le plus besoin ?
Alexandre Sarrola : Ces besoins rejoignent les priorités qui sont les nôtres, c'est-à-dire améliorer les conditions d’accès à chaque village et mettre l’accent sur l’aide aux communes à l’heure où les restrictions budgétaires, au niveau de l’état, pèsent lourdement sur chaque budget communal.
 
 Delphine Orsoni : Et puis la solidarité me parait vraiment essentielle, plus encore dans la période de crise économique que nous traversons. Aujourd’hui, beaucoup de nos concitoyens sont confrontés aux problèmes de l’emploi, du logement et en souffrent.
 
Quel est pour vous l’enjeu de cette élection dans votre canton ?
Alexandre Sarrola : A mes yeux c’est au pluriel que se déclinent les enjeux.
Tout d’abord, il ne vous aura pas échappé que ce canton de Gravona Prunelli est très vaste (14 430 habitants sur 15 communes). Ce territoire est donc marqué par une forte diversité avec des secteurs ruraux et péri urbains, des zones de montagne (avec une station de ski), des zones littorales comme le golf de Lava, des communes en semi urbanisation (Afa et Sarrola), des communes de taille différentes, avec des spécificités différentes et des activités économiques multiples qu’elles soient agro pasorales, artisanales, touristiques, commerciales ou de services.
Le développement harmonieux d’un territoire avec un potentiel très riche, voilà qui est pour nous un véritable défi.
 
Et puis il y a un autre enjeu majeur qui est celui de la proximité au-delà des clivages partisans. Pour moi, le conseiller départemental se doit d’être l’élu de terrain, aux côté de ses concitoyens, à l’écoute et présent au quotidien. Cela j’y veille depuis 2007. Le conseiller général joue un peu le rôle de « super maire ». J’ai toujours eu l’habitude de me déplacer dans les communes pour aider le maire, voire les administrés directement.
 
Delphine Orsoni : L’enjeu pour moi est d’améliorer la qualité de vie de chacun, notamment en facilitant l’accès aux services, à la fois publics et privés.
Et c’est aussi, au fond, de manifester notre attachement aux valeurs d’humanisme, de tolérance et de progrès.
 
Quelle est votre position sur la collectivité unique et la suppression des conseils généraux ?
Alexandre Sarrola : Nous avons eu l’occasion de nous prononcer au conseil général en décembre dernier sur la réforme proposée à l’initiative de la collectivité territoriale de Corse. J’avais alors indiqué que je suis favorable au principe de simplification territorial. Mais j’émets des réserves sur les conditions de la réforme proposée, à la fois sur son architecture et sur sa mise en œuvre.
Je suis convaincu qu’une simplification de nos institutions, y compris à  l’échelle nationale, est une nécessité pour l’avenir. Avec un double objectif, un gain de lisibilité pour les citoyens et un gain d’efficacité dans la mise en œuvre des politiques publiques locales.
 Mais la question de l’organisation territoriale de notre île constitue une problématique complexe, avec des questions telles que les transferts financiers et de personnel, ou encore la représentativité des territoires qui nécessitent d’être approfondies.
 
Delphine Orsoni : Je partage tout à fait le point de vue d’Alexandre. J’espère que le futur conseil départemental prendra part au travail qui va se produire sur ce projet de réforme.
 
Êtes-vous confiants ?
Alexandre Sarrola : Nous abordons ce premier tour avec sérénité mais aussi une petite inquiétude. Avec sérénité car nous menons une campagne efficace. Nous allons à la rencontre de tous les habitants du canton en faisant une tournée de chacune des 15 communes. Et l’accueil que nous y avons est très chaleureux, nous rassure. Je veux d’ailleurs remercier les maires et les conseillers municipaux de l’accueil qu’ils nous réservent ainsi que la population qui est au rendez vous.
Mon inquiétude concerne uniquement le risque d’abstention élevé. C’est pourquoi je saisi cette occasion pour lancer un appel à la mobilisation de tous : le 22 mars prochain, rendez vous aux urnes car voter, c’est choisir votre avenir et celui du canton de la Gravona Prunelli.
 
Delphine Orsoni : je suis confiante car les personnes que nous rencontrons depuis le début de notre campagne sont enthousiastes. J’espère vraiment que cet enthousiasme se retrouvera dans les urnes dès le 22 mars et qu’un seul tour suffira pour que nous soyons élus.
 
 
La montée du front national au niveau national ne vous fait pas peur ?
Alexandre Sarrola :Non il n’est pas du tout sur la même ligne que nous mais plus sur une ligne nationale. Il défend les idées au niveau national. Moi, je suis là pour défendre les intérêts locaux.
Non a ne me fait pas peur du tout. Je crois qu’il ne faut pas se tromper d’élections.