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Ajaccio : Laurent Marcangeli présente sa liste et dépose plainte contre Simon Renucci


Vanina Bruna le Lundi 22 Décembre 2014 à 21:16

Ce lundi, Laurent Marcangeli et ses colistiers ont tenu leur premier grand meeting au Palais des Congrès. 700 à 800 personnes se sont déplacées pour l'occasion. Un grand écran avait été installé dans le hall afin que tout le monde puisse assister au discours. C'est un candidat serein et apaisé qui a présenté le peu de changements opérés sur sa liste, dans une ambiance dont lui et son équipe ont le secret. Résumé du meeting et interview de Laurent Marcangeli qui annonce qu'il a déposé plainte en diffamation contre Simon Renucci.



Photo René Scholler
Photo René Scholler
C'est dans une salle bondée et chauffée à blanc que Stéphane Sbraggia a ouvert le bal. Non sans humour, celui qui a exercé les fonctions de premier adjoint pendant six mois revient avec légèreté et dérision sur le (court) temps écoulé depuis la victoire de mars dernier. Un ton qui se veut léger mais le fond y est et les remarques sont acérées. Il faut dire que notre adversaire nous a rendu hommage, car selon lui nous avons réussi l'exploit d'inverser le cours d'une élection, en trompant, simultanément, le Maire de l'époque, l'Etat et les forces de l'esprit... Selon lui nous avons réussi en six mois a ruiné l'héritage qu'il nous avait légué, à savoir ses trottoirs et ses places bien entretenues... Stephane Sbraggia reprend les critiques lancées à leur encontre par l'équipe Renucci, toujours avec ironie et sans colère. A ceux qui lui répondrait si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à vous indigner!  Cette réplique lumineuse provoque immédiatement en moi une sorte de bug. Indigner c'est à dire? Car ce terme revêt une connotation bien particulière en fonction de l'endroit ou l'on se trouve sur le globe. Sur Ajaccio par exemple, le terme peut revêtir la signification suivante: Indigner: action intellectuelle de haute tenue, réservée à quelques initiés, consistant essentiellement à critiquer de manière très argumentée ce qu'il rêve de devenir sans s'en donner les moyens, le tout en sirotant du champagne les pieds baignant dans un vivier à langoustes sur fond TIno Rossien, aboutissant à l'écriture d'un ouvrage, décrivant l'inverse de l'attitude adoptée quelques mois plus tard. Vous aurez bien noté que j'ai pris soin d'employer des expressions idiomatiques, afin que tout rapprochement avec des personnages réels de la vie ajaccienne ne soit que pure coïncidence. Le ton est donné, et on ne l'arrête plus. Stephane Sbraggia maitrise la rhétorique et ne s'en lasse pas, le public conquis en redemande. 

Photo René Scholler
Photo René Scholler
C'est plus sérieusement l'illustration de ce qu'ils ont fait ces six derniers mois de manière plus ou moins anonyme, leur pudeur naturelle les incitant parfois à avoir recours au tract, moyen astucieux garantissant le respect de la vie privée, surtout pour leurs auteurs, cela se nomme également la lacheté, de celles et ceux qui dans l'excitation de leur courage affiché, oublient souvent de signer le texte de leur critique héroïque. C'ets peut être dans ses fonctions de collaborateurs, occasionnel, de la justice qu'il aura sans doute le mieux briller. N'ayez crainte, l'histoire lui rendra hommage, lorsqu'il s'agira d'étudier les périodes les plus sombres de la ville d'Ajaccio, de 2001 à 2014.
Mais le premier adjoint ne s'applique pas seulement à la critique, il revient également sur les actions qui ont été les leurs pendant ces quelques mois. Pendant qu'un Kamikaze préparait son retour de voyage de Paris, durant lequel il prenait sa distance avec le courage, nous avons célébré l'année du Japon, ce qui a permis d'apprécier que, même en situation de crise, la Cité Impériale  faisait honneur à ses qualités d'accueil, et ce fut un succès. Nous avons travaillé à la mise en place d'un plan de redressement des moyens de la ville. Ses finances, son organisation, son patrimoine. Nous avons initié une réflexion sur le réaménagement du coeur de ville, pour l'Ajaccio d'aujourd'hui, mais pour l'Ajaccio de demain également. En respectant et en mettant en valeur notre patrimoine, notre histoire, en s'attaquant au chantier de réconciliation des quartiers, et plus largement d'une population lassée de ne plus être consultée pour exprimer ses désirs. Evidemment l'annulation du PLU a été abordé, là encore pas de cadeau pour leur adversaire principal malgré la volonté de l'équipe de restaurer l'esprit de Noël, se félicitant des animations de cette année qui ont été un vrai succès populaire. Après les remerciements, à Laurent Marcangeli, à sa femme et à tous leurs soutien Stéphane Sbraggia a lancé la place à François Filoni.

Des nouveaux sur la liste?

Photo René Scholler
Photo René Scholler
L'ancien leader d'Ajaccio Energie, François Filoni a accepté, sans surprise, la proposition de Laurent Marcangeli de rejoindre la liste et n'a pas maché ses mots à l'encontre de l'équipe de Simon Renucci, leurs armes sont la haine, la manipulation, le mensonge, les notres sont et resteront l'honnêteté, la compétence et la dérision. (...) Une élection annulée pourquoi? 86 émargements irréguliers sur 26 742 votants!  Où est la fraude à grande échelle?  Une centaine de procurations irrégulières? Qui n'a pas rempli une procuration pour sa grand mère? A quoi on joue à Ajaccio? Oui les mots mafia, voyou ont été prononcés, pour quelques pattes d'oies sur un cahier d'émargement. Molière aurait pu écrire après "le Malade imaginaire", "le Démocrate imaginaire", ou "les Fourberies de Simon". François Filoni, comme un poisson dans l'eau, quel que soit le bocal, poursuit son intervention théâtrale allant jusqu'à attaquer le gouvernement en place, porté par un public qui se délecte de l'exercice de style. Jacques Billard pour sa part, nouveau venu sur la liste également a affirmé qu'il était convaincu que son expérience tant en politique qu'à la tête d'organisme conséquent pouvait apporter quelque chose à cette équipe déjà forte et compétente.

"Le débat municipal que nous avons débuté il y a de cela quelques semaines, je le veux propre et il le restera"

C'est un Laurent Marcangeli serein et apaisé qui a pris la parole ce lundi. Je veux vous dire que pas une seconde nous n'avons baissé les bras, pas une minute nous n'avons voulu nous cacher. Qu'il a toujours été clair dans notre coeur et dans notre esprit que le mandat que vous nous aviez confié nous obligeait. Nous obligeait à réussir parce que la situation n'était pas bonne. Elle le demeure. Nous avons l'obligation de réussir pour Ajaccio. Et le candidat UMP est bien décider à se battre pour conserver sa place, et appuie là ou ça fait mal. Gérer une Ville, c'est aussi l'aménager. Et pour cela il faut des documents d'aménagement. je ne reviendrai pas encore une fois sur l'annulation du PLU. Je vous dirais seulement deux trois petites dates. La loi SRU date de 2001. C'est cette loi qui a obligé les communes à passer en plan locale d'urbanisme. En 2001, il y a une équipe municipale qui a été élu par les ajacciens. Elle a même été réélu en 2008. En 2013, elle a proposé son PLU. Et en 2014 il a été annulé. Annulé pourquoi? Par l'incompétence, par le manque de travail, par le manque de concertation avec la population d'Ajaccio. Aujourd'hui la Ville d'Ajaccio se retrouve donc sans document d'aménagement de son territoire, pour défaut de consultation des citoyens,  pour défaut d'information des conseillers municipaux dans le cadre d'un débat sur le PLU. C'est ça la vérité qui est écrite noire sur blanc. 
Pour Laurent Marcangeli, être maire, ça n'est pas seulement avoir des droits, mais c'est aussi avoir des devoirs. Le débat municipal que nous avons débuté il y a de cela quelques semaines, je le veux propre et il le restera. Nous parlerons des responsabilités des uns et des autres nous dirons ce qui nous sépare, ce qui fait que nous divergeons, mais je ne rentrerai jamais au grand jamais dans le ring de l'innommable. 
Hommage a été fait à Jean Michel Gomilla après avoir remercié son équipe, et souligné que le seul qui a su rassembler c'était lui. L'UMP, le Centre, mais aussi des hommes et des femmes sans étiquettes politiques. Les seuls à avoir su rassembler vous les avez devant vous. Nous avons su rester debouts. Les erreurs, nous en avons surement commises, les personnes qui ne reconnaissent jamais leurs erreurs sont inquiétantes. Il s'avère qu'à Ajaccio, certains candidats m'inquiètent.

1.    Laurent MARCANGELI            
2.    Nathalie RUGGERI            
3.    Stéphane SBRAGGIA
4.    Marie-Antoinette SANTONI-BRUNELLI    
5.    Pierre-Louis CAU                
6.    Rose-Marie OTTAVY-SARROLA
7.    Pierre PUGLIESI                
8.    Nicole OTTAVY
9.    Stéphane VANNUCCI            
10.    Annie COSTA-NIVAGGIOLI    
11.    Jacques BILLARD
12.    Marie-Ange BIANCAMARIA        
13.    François FILONI
14.    Caroline CORTICCHIATO        
15.    Yoann HABANI
16.    Simone GUERRINI
17.    Jean-Jacques FERRARA            
18.    Marie ZUCCARELLI
19.    Charly VOGLIMACCI
20.    Annie SICHI
21.    Jean-Pierre ARESU                    
22.    Isabelle FELICIAGGI            
23.    Philippe KERVELLA         
24.    Isabelle JEANNE      
25.    Christian BALZANO      
26.    Camille BERNARD
27.    Antoine PAOLINI
28.    Isabelle FALCHI
29.    Christian BACCI
30.    Aurelia MASSEI
31.    Christophe MONDOLONI
32.    Emmanuelle VILLANOVA 
33.    Guy CASTELLANA
34.    Isabelle SANNA
35.    Jean-François LUCCIONI
36.    Danielle FLAMENCOURT
37.    Antoni CHAREYRE
38.    Marie-Noëlle NADAL-LUCCIONI
39.    Sébastien DELIPERI
40.    Olivia PILLOTTI
41.    Dominique CARLOTTI
42.    Marina PUDDA
43.    Patrick BIANCANIELLO
44.    Marine PONZEVERA
45.    Christophe FERRI-PISANI
46.    Antoinette TORRE
47.    Joseph FORCIOLI
48.    Liliane MASSONI
49.    Michel APPIETTO

Plainte en diffamation contre Simon Renucci

- On a l'impression que cette campagne est basée sur un Chjame e risponde permanent, à base de tract sur les voitures, ou dans les conférences de presse. Est-ce que vous allez proposer un programme? Des changements par rapport à mars dernier?

- Je proposerai mon programme au mois de janvier. Le 6 probablement à l'occasion d'une conférence de presse. Il sera sensiblement différent parce que les sept mois de responsabilités nous ont quand même donné un certain nombres de choses à l'esprit que nous n'avions pas lorsque nous sommes arrivés. La politique, c'est un chjame e risponde de toute manière, il y a un débat. Du moment qu'il soit respectueux…

 Moi j'essaie d'être sur des faits concrets. Je ne fais pas de procès Stalinien ou de procès en sorcellerie à qui que ce soit. Je ne fais que repondre, parfois, à des attaques, qui, à mon avis, n'honore pas la chose publique. Et pour ma part, j'essaie de parler, sur mes tracts, puisqu'il y en a deux, que j'ai signé, un pour dire pourquoi je retournais aux urnes, c'était au mois d'octobre, et l'autre parce que je pense que l'annulation d'un PLU c'est très grave pour une ville, où j'ai dis qu'il y avait des responsabilités qui devaient être assumées. 

Sinon, évidemment après, il y aura un débat. Ce débat, je ne le fuirai pas, je n ai pas pour habitude de le fuir,  j'assumerai mes responsabilités, mais j'espère que ça sera le cas de tout le monde. 

 

- Concrètement, qu'est ce que vous avez initié pendant ces sept mois?

- Nous avons lancé les audits organisationnels, financiers et patrimoniaux que nous avions promis lors de notre campagne électorale. Aujourd'hui nous avons les outils de mesure concrets pour pouvoir faire en sorte d'arranger  la situation, des finances à l'organisation publique des pouvoirs municipaux. Ensuite, nous avons essayé d'être très présents sur la vision du développement de la ville d'Ajaccio. Une vision différente de celle de ceux qui nous ont précédé. Par exemple, sur la citadelle, nous sommes allés trouver l'Etat, nous avons passé une convention, ce qui n'avait jamais été le cas, pour faire en sorte que la ville, à terme, fasse l'acquisition de la citadelle, qu'on en fasse quelque chose et qu'elle soit réappropriée par la population d'Ajaccio. Nous avons également essayé de faire en sorte de lancer une grande concertation au niveau de la CAPA, sur les déplacements urbains. Nous sommes aussi en voie de création de sociétés publiques d'aménagement pour faire en sorte de faire l'acquisition de foncier, pour pouvoir faire des aménagements publics et des logements, notamment des logements sociaux et des logements pour accession à la propriété. En matière culturelle, nous avons décidé de miser sur la marque Napoléon. Je ne vois pas pourquoi , aujourd'hui cela rapporte des millions d'euros à d'autres, et nous notre ville, sa ville natale, n'est pas placée au sommet de l'échelle à ce niveau là. Nous avons aussi fait en sorte que la CAPA soit un outil qui fonctionne un peu mieux. Et surtout, ce que nous avons essayé de faire, c'est de constituer une équipe qui soit en capacité de gérer collectivement la ville d'Ajaccio, c'est à dire, une nouvelle gouvernance pour la Ville, mes adjoints ont eu de vraies délégations, ils ont été mis devant leurs responsabilités, je n'ai pas eu un règne autocratique, j'ai essayé de faire en sorte que les choses se passent tranquillement qu'il y ait des débats à l'intérieur de la majorité, mais également du débat avec les ajacciennes et les ajacciens. Nous avons aussi sauvé le programme ANRU, parce qu'il manquait quelques millions d'euros pour le boucler, nous l'avons fait.

 

- Vous êtes donc prêts pour réaliser un PLU? Envisagez vous un appel?

- Nous sommes prêts à faire face à cette grosse contrainte en aménageant le plan d'occupation des sols, pour faire en sorte que notre économie ne s'effondre pas, parce que c'est possible également. Nous serons prêts à faire un PLU pour y avoir réfléchi  dans l'urgence, à la suite de l'annulation. Ca ne sera pas facile, mais nous allons le faire.

Non nous ne ferons pas appel! Nous consulterons quand même jusqu'au dernier moment des juristes, mais ma petite expérience me dit que là ou il y a eu défaut de concertation en appel, ça sera validé. Donc ça ne sert à rien de faire croire aux ajacciens que, par un coup de baguette magique, on va transformer des vessies en des lanternes.

 

- Un commentaire à faire sur la plainte déposée par le directeur de Pôle Emploi contre un membre du personnel embauché à la mairie?

- La ça ne concerne pas la Ville, ça concerne Pôle Emploi, cela a été dit de manière assez claire. Pour une plainte, de mémoire, à la rigueur, une mise en examen que ça fasse du bruit, il fautune condamnation devant un tribunal. Cette personne fait l'objet d'une plainte. Elle est présumée innocente,  elle n'est pas encore mise en examen, ni envoyée devant un tribunal correctionnel. Il y a un ancien adjoint qui est renvoie au tribunal correctionnel au mois d'avril. Faites votre travail d'investigation, vous verrez, il est renvoyé pour des marchés publics de gardiennage de la ville d'Ajaccio. Il y en aura un bientôt, un ancien maire, qui sera renvoyé peut être, pour diffamation, parce qu'un candidat à déposé plainte, en l'occurrence moi. Mais moi je n'ai pas voulu le faire savoir. Aujourd'hui je le dis, parce que j'estime que le débat public doit être sain, et lorsque moi je fais un tract, je n'insulte pas les gens, je leur dis juste ce qu'ils ont fait, et je ne suis pas dans la diffamation.

 

- Le premier jugement rejette pourtant votre demande de suppression de certains propos que vous jugez diffamatoires

- Je demandais à ce que soit enlevé un certains nombres de mentions, dans le débat judiciaire, à caractère diffamatoire, parce qu'elles avaient été écrites dans le mémoire de monsieur Renucci. Si je réfléchis bien, c'est la seule demande qui pour moi même n'a pas été suivi. Franchement lorsqu'on voit ce qui a été demandé par monsieur Renucci  et ses amis dans cette annulation, mon inéligibilité, la suspension immédiate du Conseil Municipal, je n'ai même pas été condamné au frais de justice, alors que normalement la personne qui ait censé avoir perdu, l'est. Globalement, ce jugement, si il ne m'avait pas convenu, j'aurais fait appel. Je fais de la politique depuis suffisamment longtemps pour ne pas accepter que demain, un jugement, porte atteinte à mon intégrité.

 

- Vous avez confiance pour la suite?
- J'ai confiance au bon sens des ajacciennes et des ajacciens. Je sais qu'ils savent qui ils ont en face d'eux, que ce soit ici avec moi, ou que ce soit avec les autres. Je sais très bien qu'ils seront de nature à confirmer ce qu'ils ont déjà dit, aux élections législatives, aux éléctions municipales de mars dernier, peut être même en l'amplifiant, parce qu'aujourd'hui cette ville a besoin d'avoir une équipe compétente et rassemblée à sa tête. J'espère que nous aurons la possibilité de continuer ce que nous avons entrepris pendant ces six mois. Je ne fais pas insulte à la démocratie, il y a un débat, j'espère qu'il se fera dans les meilleures conditions. Et que le meilleur gagne. J'espère que ce seront les propositions qui auront plus de temps dans le débat à partir de la rentrée, qu'il y aura un débat constructif. En tout cas moi, je débattrai avec ceux qui veulent parler de la ville et de leur avenir, pas avec ceux qui veulent parler de leur petite misère et d'eux mêmes. Je serais présent à ce rendez vous.