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Ajaccio : Dominique Laorenzi abattu près du rectorat


le Mardi 12 Février 2013 à 20:59

Le quadragénaire, gérant d’établissements de nuit à Porticcio et Ajaccio, a été abattu de plusieurs balles mardi matin vers 10h30 par le passager d’un deux-roues, alors qu’il circulait au volant de son véhicule sur le boulevard Pascal Rossini, à proximité du Rectorat. Fait assez rare pour être souligné, la Police Judiciaire et la Gendarmerie d’Ajaccio ont été co-saisies de l’enquête. L’autopsie de la dépouille de la victime sera pratiquée mercredi matin à l’hôpital d’Ajaccio et devrait durer une bonne partie de la journée.



Les tueurs n'ont laissé aucune chance à Dominique Laorenzi, abattu froidement au volant de son véhicule en milieu de matinée à Ajaccio. (Photo : DR - France3 Corsica Via Stella)
Les tueurs n'ont laissé aucune chance à Dominique Laorenzi, abattu froidement au volant de son véhicule en milieu de matinée à Ajaccio. (Photo : DR - France3 Corsica Via Stella)
Les tueurs n’ont laissé aucune chance à Dominique Laorenzi. Le quadragénaire, surnommé « l’indien », gérant du pub Saint James à Porticcio et de la discothèque le Ku De Ta à Ajaccio, a été froidement abattu mardi matin vers 10h30 sur le Boulevard Pascal Rossini, au niveau du rectorat. Alors qu’il circule à bord de sa voiturette sans permis en direction de la Place du Diamant, un deux-roues arrive en sens inverse. Subitement, le passager de l’engin ouvre le feu à plusieurs reprises sur Dominique Laorenzi, sous les yeux horrifiés des passants, nombreux à cette heure de la journée. Mais aussi sous ceux de sa femme qui le suivait de près en voiture. Fortement choquée, elle a par ailleurs été prise en charge par les secours et transportée à l’hôpital de la Miséricorde.

Une quinzaine de douilles retrouvées sur place par les enquêteurs
La scène est d’une violence inouïe. Plusieurs coups de pistolet automatique sont tirés en direction de Dominique Laorenzi. Les balles traversent la portière côté conducteur et le pare brise avant reçoit 4 impacts, à hauteur de la tête du conducteur, qui le tuent vraisemblablement sur le coup. Puis, comble de l’horreur, le passager du deux-roues descend de la machine, s’approche de Dominique Laorenzi pour l’achever froidement de plusieurs balles supplémentaires. Avant de remonter en selle et que le duo s’évanouisse dans le flot de la circulation, à priori en direction des hauteurs de la cité impériale.
Pour l’heure, le duo de tueurs est toujours en fuite et activement recherché par les services de police. En tout, plus d’une quinzaine de douilles ont été retrouvées sur place par les enquêteurs de la Police Judiciaire d’Ajaccio et la Police Technique et Scientifique qui sont rapidement arrivés sur place.
A l’instar du préfet de Corse-du-Sud Patrick Strzoda et du procureur de la république d’Ajaccio Xavier Bonhomme qui a donné quelques détails sur le modus operandi des tueurs. Le maire d’Ajaccio Simon Renucci, également présent sur les lieux du crime a exprimé « un sentiment de profonde tristesse et aussi d’impuissance ».

Le deux-roues n’a pas été retrouvé
Par ailleurs, contrairement à ce qui a pu être dit dans le courant de la journée, aucune moto ou scooter incendiés n’ont été retrouvés par la police dans le secteur du bois des Anglais nous a confirmé le procureur de la République d’Ajaccio, joint mardi soir par téléphone. « Aucune moto ou scooter n’ont pour l’heure été retrouvés » a-t-il affirmé. Questionné par nos soins sur la nature de l’arme utilisée ainsi que le calibre, Xavier Bonhomme s’est limité à expliquer qu’il s’agit « vraisemblablement d’un pistolet automatique et que le calibre pourrait être de type 9mm mais rien n’est encore sûr. Il faudra examiner de près l’étui et les douilles retrouvées pour apporter des précisions ultérieurement ».

Exploitation possible du dispositif de vidéo surveillance
D’autre part, questionné sur l’existence d’un dispositif de vidéo surveillance sur les lieux du crime et la possibilité de l’exploiter, le procureur de la République s’est montré prudent : « Il existe bien la présence de caméras de vidéo surveillance qui pourraient être exploitées, nous allons également travailler dans ce sens » a-t-il déclaré. Concernant la possibilité d’un éventuel profil (même flou) des tueurs ou du modèle du deux-roues, recueillis auprès des nombreux témoins (d’autant que la scène s’est déroulée au moment où de nombreux manifestants de l’Education nationale se trouvaient présents tout près des lieux du drame), le procureur de la République a affirmé « qu’aucun élément n’a pu être recueilli dans ce sens ». Par ailleurs une cellule d’aide psychologique a été mise en place pour les témoins directs de la scène.

Aucune piste particulière n’est pour l’heure privilégiée par les enquêteurs
Concernant le profil de Dominique Laorenzi, il apparaît que le quadragénaire, père de famille et gérant d’établissements de nuit sur la rive sud du Golfe d’Ajaccio et dans la cité impériale, était défavorablement connu des services de police pour plusieurs motifs. « La victime a été condamné dans diverses affaires de Droit commun, pour des faits liés aux stupéfiants, aux armes, des violences et aussi des escroqueries » a expliqué le procureur Xavier Bonhomme, qui n’évoque pas toutefois d’appartenance au milieu du grand banditisme insulaire et qui affirme que « pour l’heure, aucune piste particulière n’est privilégiée par les enquêteurs de la PJ et de la Gendarmerie d’Ajaccio, qui ont été co-saisies de l’enquête ».

Un lien possible avec les assassinats de Maître Antoine Sollacaro et Jaques Nacer ?
Alors quels mobiles ont poussé les deux individus à prendre tous les risques, en pleine matinée et devant de nombreux témoins pour abattre Dominique Laorenzi ? Faut-il y voir un lien avec la vague d’assassinats récents, qui ont touché Maitre Antoine Sollacaro et plus récemment Jacques Nacer ? Le modus operandi, l’action aussi rapide que précise et l’utilisation d’un deux-roues pourraient éventuellement le laisser penser.
Faut-il plutôt y voir un différend d’ordre privé, lié aux affaires d’établissements de nuit (qui ont généralement une réputation sulfureuse) tenus par la victime ? Ou une tout autre piste ? C’est la délicate question à laquelle les enquêteurs de la PJ et de la Gendarmerie devront apporter des réponses.
Les premiers éléments concrets de l’enquête sur l’assassinat de Dominique Laorenzi devraient être apportés dans les prochains jours, après l’autopsie du corps de la victime « qui sera pratiquée mercredi matin à l’hôpital d’Ajaccio et qui devrait durer une grande partie de la journée » nous a déclaré mardi soir le procureur Xavier Bonhomme.
Yannis-Christophe GARCIA