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Air Corsica souhaite « ouvrir de nouvelles lignes européennes »


Sylvain Amiotte le Mercredi 28 Février 2018 à 19:30

Pour la première fois, le conseil de surveillance d’Air Corsica a élu ce mercredi après-midi une femme à sa présidence, Marie-Hélène Casanova, qui succède à Jean Biancucci. Bénéficiaire, la compagnie entend renforcer son développement en poursuivant ces prochaines années l’ouverture de nouvelles lignes vers les métropoles européennes, "pourquoi pas l'Espagne et la Portugal", après Bruxelles et Londres en 2017 et 2018.



Ce mercredi, Marie-Hélène Casanova (au centre) a succédé à Jean Biancucci (à droite) à la tête du conseil de surveillance d'Air Corsica.
Ce mercredi, Marie-Hélène Casanova (au centre) a succédé à Jean Biancucci (à droite) à la tête du conseil de surveillance d'Air Corsica.
C’est la première fois qu’une femme prend la tête du conseil de surveillance d’Air Corsica. Elue « à l’unanimité » ce mercredi après-midi au siège de la compagnie, à Ajaccio, Marie-Hélène Casanova entend « suivre la feuille de route tracée par la majorité territoriale ».

La conseillère du groupe Femu a Corsica, qui siégeait au conseil de surveillance depuis deux ans, se rendra ces prochaines semaines dans les différentes escales d’Air Corsica, de Marseille à Bastia en passant par Nice et Figari. Objectif : prendre le pouls auprès des 670 salariés permanents de la compagnie (800 en été).
 
Bénéficiaire depuis « plus de deux ans », à hauteur de près de 2 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 190 millions, Air Corsica n’en demeure pas moins une société d’économie mixte investie d’une délégation de service public (DSP), et donc dépendante des subventions au titre de la continuité territoriale vers Orly, Nice et Marseille.

Réduire les coûts
 
« Plusieurs challenges importants devront être relevés : la préparation de la prochaine délégation de service public en 2020, le renouvellement de la flotte et la nécessaire amélioration de la performance économique », résume Marie-Hélène Casanova.

Pour consolider ses résultats, Air Corsica a engagé un plan d’actions en janvier 2017 : « Sur 80 actions prévues, 35 ont été réalisées, détaille Jean Biancucci, qui présidait le conseil de surveillance ces deux dernières années. L’objectif est de réduire les charges de fonctionnement, par une gestion plus économe. »

"Cap vers le monde entier"
 
En parallèle, la compagnie entend poursuivre son développement économique par l’ouverture de nouvelles lignes, « face à une concurrence de plus en plus agressive » et « dans un ciel européen déjà bien encombré », dixit Marie-Hélène Casanova. « Après Bruxelles et Londres, nous allons ouvrir plusieurs nouvelles lignes dans les années à venir, nous mettrons le cap vers le monde entier. »
 
En lien avec le développement touristique de l’île, de nouvelles routes européennes sont ainsi dans les tuyaux depuis la Corse : « Pourquoi pas le Portugal et l’Espagne », glisse la nouvelle présidente.

"Bruxelles est une réussite pour la compagnie"
 
Une stratégie confortée par l’engouement qui accompagne l’ouverture des lignes vers Bruxelles et Londres, respectivement en avril 2017 et en avril prochain. Pas moins de 50000 passagers ont ainsi été transportés depuis et vers la capitale belge entre avril et novembre 2017, avec un taux de remplissage de plus de 80%.

Des chiffres bien au-delà des prévisions de la compagnie, et qui l’ont poussée à étendre son offre cette année avec une fréquence de vols accrue et des liaisons vers Calvi (non plus seulement Bastia et Ajaccio), le tout sur une période élargie d’avril à janvier. « Bruxelles est une réussite pour la compagnie », se félicite Jean Biancucci.
 
Londres pourrait suivre le même chemin cette année : « Le 30 janvier, lors de la promotion de la nouvelle ligne, on s’est rendu compte que les Anglais étaient très intéressés par cette ligne directe vers la Corse, à des prix très attractifs », observe Marie-Hélène Casanova. L’avenir confirmera ou non cette impression, sachant que deux à trois ans sont nécessaires pour atteindre « une ligne mature ».

Désormais douze appareils
 
Le rythme d’une ouverture de ligne par an pourrait donc se poursuivre. Un développement qui impliquera une bonne gestion de la flotte : « Plus on va ouvrir de lignes, plus il nous faudra d’avions », rappelle Jean Biancucci. Un nouvel A320 (acheté d’occasion) est ainsi attendu au printemps pour assurer la liaison Corse-Londres, ce qui porte à douze le nombre d’appareils de la compagnie (six ATR et six A320).
 
Air Corsica poursuivra enfin sa diversification : les « week-ends européens », réalisés depuis cinq ans de janvier à mars pour relever la sous-activité hivernale de la compagnie, connaissent un « très gros succès », se félicite Jean Biancucci.