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A Giglio, le "Costa Concordia" émerge… A Bastia Gilles Simeoni appelle à la mobilisation


le Samedi 19 Juillet 2014 à 18:38

Le Costa Concordia va entreprendre son dernier voyage, qui le mènera de l'lôt de Giglio à Gênes, à partir de mardi deux ans et demi après le drame de Giglio. Mais à l'heure où le remorquage se prépare activement de l'autre côté de la mer tyrrhénienne, à Bastia Gilles Simeoni fait part de ses vives inquiétudes et appelle à la mobilisation en raison des "risques réels de pollution induits par cette opération imposée sans concertation à la Corse, et désormais à l’Etat français."



A Giglio, le "Costa Concordia" émerge… A Bastia Gilles Simeoni appelle à la mobilisation
On sait que c'est la météo qui a incité les responsables du remorquage à différer de 24 heures l'opération. Du vent est en effet prévu sur Giglio dimanche et lundi.
Sur place tout est prêt pour quatre jours de voyage à raison de quatre kilomètres par heure mais c'est Hans Robert Bosh, le commandant hollandais du remorqueur Blizzard qui décidera de la route à suivre en fonction de ces données.
Notre confrère du Il Secolo, auquel nous avons emprunté la vidéo ci-dessous, rapporte que le Concordia prendra d'abord la direction du Sud pour repasser à proximité de rochers de Giglio, qui ont provoqué son naufrage, et qu'ensuite Costa comme le commandant Bosh privilégieront le Nord puis l'Ouest pour faire passer, à 25 km au large de la Corse, l'épave entre le Cap Corse et l'île de Capraia.
Mais cela ne va pas sans susciter des remous.
A Bastia notamment où Gilles Simeoni entend mobiliser le plus grand nombre face aux risques de pollution induits par l'opération.


Gilles Simeoni : Appel à la mobilisation

Dans l’affaire dite du remorquage du « Concordia » , Mme Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et du Développement durable et de l’Energie, que j’avais sollicitée par courrier en date du 11 juillet 2014 , a demandé à son homologue italien des garanties et éclaircissements,  tant en ce qui concerne les risques réels de pollution eu égard à l’éventuelle présence de substances nocives toujours présentes dans le navire, que pour ce qui relève de l’itinéraire exact envisagé.
Je tiens à saluer publiquement la réactivité de Madame la Ministre et la force politique de sa prise de position.
Malheureusement, l’Etat italien a pour l’heure publiquement opposé une fin de non-recevoir aux légitimes demandes ainsi formulées.
Dans ces conditions, à l’heure où ces lignes sont écrites, le doute persiste et s’accroît quant aux risques réels de pollution induits par cette opération imposée sans concertation à la Corse, et désormais à l’Etat français.
Personne dans l’île n’imagine s’accommoder d’un pareil coup de force, et ce d’autant mieux que les opérations de remorquage doivent commencer le mardi 22 juillet.
 
Le patrimoine écologique et environnemental de la Corse fait partie du patrimoine collectif des Corses.
Les Etats comme les grands groupes et consortium privés doivent le comprendre,  comme ils doivent comprendre que nous laisserons jamais ce patrimoine être menacé ou altéré.
Concernant le « Concordia », seule la mobilisation populaire est de nature à nous permettre d’obtenir les réponses et les garanties auxquelles la Corse et les Corses ont droit : nous devons obtenir les informations et garanties nécessaires avant le début des opérations de remorquage. En l’absence de ces informations et garanties, nous ne pouvons en aucun cas accepter en l’état que l’épave géante passe devant nos côtes, et notamment dans le périmètre du futur parc national marin, à proximité immédiate du Cap Corse.
 
Tous les élus, syndicats, associations, et corporations désireux de se mobiliser sont donc invités à participer à une réunion en mairie de Bastia, le lundi 21 juillet à 10 heures, pour définir ensemble les modalités de la mobilisation à engager pour obtenir gain de cause.