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L'uberisation des repas en Corse inquiète Femu a Corsica


Maria-Bettina Colonna le Mardi 8 Octobre 2019 à 19:58

Uber Eats, la plateforme américaine de livraison de repas à domicile, arrive en Corse à partir de ce jeudi 10 octobre, suscitant à la fois l’intérêt des futurs consommateurs, restaurateurs et coursiers mais aussi des critiques.
Dans un communiqué diffusé ce mardi 8 octobre Femu a Corsica s'oppose clairement à ce système économique et compare l'uberisation des repas en Corse à un tsunami, un véritable désastre social qui s'annonce sur l'ile.



C'est un géant de la tech américaine qui s'installe en Corse. Uber s'apprête en effet à lancer son service de livraison de repas, Eats, sur l'ile. D'ici une semaine, l'application dédiée sera déployée à Ajaccio et deux semaines plus tard à Bastia.

La société américaine débarque avec une force de frappe financière importante. En 2018, l'ensemble du groupe a réalisé plus de 11 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Et même si elle a perdu beaucoup d'argent (ses pertes ont été arrêtées à 3,03 milliards d'euros), valorisée à plus de 80 milliards de dollars après son entrée en bourse aux Etats-Unis cette année, Uber se développe dans le monde entier et compte bien s'attaquer au marché corse.

Quelles conditions de travail ?

Des coursiers aux conditions de travail bien particulières, payés uniquement à la course. Les conditions pour y travailler sont simples : avoir 18 ans, un vélo, une voiture ou un scooter, être en auto-entreprise. Lorsque leur compte est créé et activé, les coursiers Uber Eats peuvent travailler à leur convenance.

Des conditions de travail et un modele économique qui sont critiqués par Femu à Corsica que dans un communiqué définit cette « modernité » qui vient frapper la Corse, 
un véritable tsunami et un désastre social.

Femu a Corsica s'oppose clairement à ce système économique. « Il contrevient directement aux principes fondamentaux de notre peuple qui guident notre action publique : respect des personnes, juste partage de la richesse, valorisation du travail. Il porte en lui une forme d’esclavagisme moderne qu’il nous appartient de contrer par tous moyens. »

L’opposition à ce modèle de la part du parti se retrouve renforcée à l’heure où la Californie souhaite obliger Uber à salarier ses conducteurs. Le géant américain est mis à l’index par de multiples rapports d’experts tant au niveau social qu’économique. 

« Le développement de notre terre passera par l’émergence de niches économiques d’excellence (les énergies renouvelables, l’économie circulaire, le déploiement du tourisme type MICE, la valorisation de nos ressources naturelles comme l’eau, le bois), la capacité à développer une autonomie alimentaire de qualité, et l’implantation réelle des nouvelles technologies afin de consolider notre réseau de connectivité en faisant de la Corse un modèle d’innovation. 

Enfin, cela passera par des projets structurants et équilibrés facilitant la mobilité interne et externe à l’île en faisant contribuer l’ensemble de la société civile à l’édification de notre modèle économique (entrepreneurs, élus, salariés, collectivités). Hè cusì sera u nostru riacquistu ecunumicu e suciale ! »

Femu affirme que en aucun cas, la paupérisation de la société et son Ubérisation constitueront des pistes de développement légitime et termine le communiqué en s’adressants aux chefs d’entreprise de l’île. « Nous serons à leurs côtés pour contrer cette menace sociétale. En lien avec le Président de l’Exécutif et les élus de notre groupe à l’Assemblée de Corse, nous prendrons rapidement des initiatives concrètes dans ce sens. ».