Commémoration du 5 mai 1992 : un hommage émouvant pour les 29 ans de la tragédie de Furiani

Le temps s’est suspendu l’instant d’un hommage à Furiani en ce mercredi 5 mai. 29 après le drame de 1992, une foule dense était rassemblée autour de la stèle pour ne pas oublier. À quelques mètres, un écran diffusait un documentaire du collectif des victimes du 5 mai 1992, avec les témoignages de Bastiais connus et inconnus. Tous se souviennent de cette terrible soirée qui a marqué à jamais, dans la chair et dans l’esprit.

« Ça fait du bien de se retrouver avec les familles de victimes » explique Josepha Guidicelli, la présidente du collectif. Privées de commémoration l’année dernière en raison de la crise sanitaire, les familles attendaient ces retrouvailles. Inconnus, familles de victimes, personnalités politiques, préfet, pompiers et équipe du Sporting Club de Bastia ont ainsi pu rendre hommage aux victimes avec le traditionnel dépôt de gerbes de fleurs.

Bientôt trente ans après la catastrophe, l’objectif est de passer le flambeau du souvenir aux jeunes générations pour que jamais plus cela n’arrive. Pour cela, le collectif des victimes a effectué un travail avec les écoles bastiaises pour raconter aux enfants et en faire des témoins de l’Histoire.

C’est pour cela que se bat le collectif des victimes depuis tant d’années. Un combat qui avance, pas à pas puisqu’en février 2020 l’Assemblée Nationale votait une loi en ce sens. La suite se passera au Sénat dans les mois qui viennent pour une possible adoption et une sacralisation pour les 30 ans en 2022. Car si les hommages par les autres clubs français restent forts tous les ans, les instances du football ne l’entendent pas forcément de cette oreille. En 2021 d’ailleurs, la Ligue de Football Professionnel programmait un match en retard le 5 mai. Un acte « méprisant et irrespectueux » pour Josepha Guidicelli qui, suivie par le collectif et un élan de protestations populaires, a fait reculer la ligue, reportant ainsi le match. Une situation qui ne pourrait plus arriver si la loi est adoptée. Pour les 30 ans d’ailleurs, le collectif prépare un film sur le drame de 1992 ainsi qu’une récolte de témoignages pour un ouvrage et une pièce de théâtre.

Après la prise de parole du collectif, un silence pesant gagne le lieu. Une prière est ensuite faite en communion avec les gens présents avant que le Diu vi salvi Regina ne soit entonné. Le vent s’est tu le temps de l’hymne, avant de reprendre pour accompagner les familles des victimes vers la messe de 18 heures à la Cathédrale Sainte-Marie de Bastia, en comité restreint cette fois-ci.