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Condamnation d'un inspecteur pour harcèlement moral. La rectrice de Corse : "je suis meurtrie qu’on puisse me prêter la moindre complaisance"


La rédaction le Mercredi 17 Février 2021 à 19:35

Mardi 16 février Pierre-Louis Cacciaguerra inspecteur de l'éducation nationale et actuel conseilleur technique du rectorat a été condamné, par le tribunal de Bastia, à six mois de prison avec sursis et 3000 euros d'amende pour harcèlement moral sur son ex-compagne, dont il a été le supérieur hiérarchique.
Au lendemain de l'annonce de cette condamnation, la rectrice de l'académie de Corse réagit dans un communiqué pour rétablir la réalité des faits "face aux allégations mensongères de ce personnel" qui la met directement en cause.



La réctrice Julie Benetti - Photo archives CNI, Michel Luccioni
La réctrice Julie Benetti - Photo archives CNI, Michel Luccioni
Mardi 16 février Pierre-Louis Cacciaguerra a été condamné pour harcèlement moral à 6 mois de prison avec sursis, au versement d’une amende de 3000 euros et une interdiction de rentrer en contact avec la victime pendant 2 ans. Accusé par une ex-compagne, rencontrée dans le cadre de son travail, et dont il était à l'époque des faits supérieur hiérarchique, de l’avoir harcelée après leur rupture, l'inspecteur de l'Éducation nationale avait basé sa défense en évoquant une rupture amoureuse "douloureuse".
Selon nos confrères de France 3 Via Stella qui ont suivi le procès, en octobre 2019 la plaignante aurait mis au courant la direction académique de la Haute-Corse et le directeur académique, Christian Mendivé, aurait demande la suspension de Pierre-Louis Cacciaguerra. Lors du procès de ce mardi, l'accusé aurait déclaré que la rectrice, Julie Benetti, avait retiré cette suspension en le nommant dans la foulée au sein du rectorat de Corse. "Une incidence "positive" sur sa carrière, pour le principal intéressé, qui parle de "promotion".

A la suite de ces déclarations parues dans la presse Julie Benetti tient à rétablir la réalité des faits. "Je n’ai à aucun moment levé une sanction que ni le directeur académique de Haute-Corse, ni moimême n’avions le pouvoir de prendre."  Bien au contraire, face aux accusations portées et dans l’attente de l'issue de la procédure pénale, la rectrice indique avoir "décidé, en novembre 2019, de lui retirer, avec effet immédiat, toute responsabilité de pilotage et de gestion de sa circonscription. Cette décision a été prise à titre conservatoire pour préserver les personnels de la circonscription de tout contact fonctionnel et hiérarchique avec cet inspecteur."

Un avis défavorable à sa demande de mutation
En assurant avoir émis, en avril 2020, au regard des faits reprochés à ce personnel,un avis défavorable à sa demande de mutation à la rentrée scolaire sur un nouveau poste d’inspecteur de circonscription. Julie Benetti souligne que "Sa nomination comme conseiller technique ASH, présentée par l’intéressé comme une promotion, lui a été de fait imposée, sans aucune hausse de sa rémunération et avec un périmètre d’actions réduit par rapport à celui qui était le sien. J’ai enfin refusé que dans le cadre de ses nouvelles fonctions excluant toute responsabilité d’encadrement, il procède à la moindre inspection, ni entretien professionnel des professeurs."

La rectrice déplore le discrédit jeté par cette affaire "sur notre institution dont les personnels sont engagés quotidiennement dans la défense des valeurs de respect et d’égalité" et assure que "Toutes les conséquences seront tirées sur le terrain disciplinaire de la condamnation pénale". Sur le plan personnel Julie Benetti se dit "meurtrie" de se voir "prêter la moindre complaisance à l’égard de comportements intolérables envers une femme au rebours total de mon engagement contre toute forme de violence."