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Présidentielle - Ange Santini soutient Valérie Pécresse : "Dans la vie il faut être cohérent"


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Mardi 18 Janvier 2022 à 18:05

Concernant les élections présidentielles qui se tiendront les 10 et 24 avril 2022, le maire libéral de Calvi, Ange Santini, confirme qu'il soutient bien la candidate des Républicains (LR) Valérie Pécresse et qu'il lui donnera son parrainage. C'est, pour lui, une question de cohérence. Il explique, à Corse Net Infos, ce qu'il attend pour la Corse et en tant que maire, du futur locataire de l'Elysée.



Ange Santini, maire de Calvi.
Ange Santini, maire de Calvi.


- Comment vous positionnez-vous et qui soutiendrez-vous aux prochaines élections présidentielles ?
- Ce n'est un secret pour personne, je reste dans ma famille d’origine : la famille libérale. J’ai reçu François Fillon à l’occasion des dernières élections présidentielles. Cette fois-ci, je soutiens la candidate naturelle de la famille libérale et républicaine, à savoir Valérie Pécresse qui a été désignée à l’issue de la primaire chez Les Républicains. J’ai d’ailleurs reçu Valérie Pécresse avec mes amis du Conseil municipal il y a quelques mois de cela. Nous nous rangeons, donc, naturellement derrière elle. Nous soutiendrons donc sa candidature à l’occasion de cette élection.

- Les candidats sont en plein démarchage pour obtenir leurs 500 parrainages. Avez-vous été sollicité ?
- Nous recevons de nombreux démarchages informels à travers des mails ou des courriers. Je ne réponds à aucune sollicitation, puisque nous avons un candidat, nous soutenons notre candidat. Donc, la seule sollicitation que je recevrais est celle à laquelle je ferai droit, celle de la candidate que je défends, Valérie Pécresse. Je ne parrainerai donc personne d’autre. Dans la vie, il faut être cohérent ! Le pluralisme, c’est très bien, mais je laisse le soin aux autres élus qui soutiennent d’autres candidats d’apporter leurs parrainages auxdits candidats.

- Le président du Sénat a appelé les maires à parrainer les candidats - Melenchon, Zemmour et Le Pen - qui n’ont pas le nombre requis de parrainages. Seriez-vous prêt à parrainer l’un des trois pour que la démocratie puisse s’exprimer ?
- Il est entendu que je ne suis pas pour les extrêmes et il est hors de question naturellement pour moi de soutenir Eric Zemmour ou Marine Le Pen. Mais, c’est effectivement une question de fond pour la démocratie. Il peut y avoir des candidats qui ont des millions d’électeurs et qui ne recueillent pas les parrainages suffisants pour entrer en lice. Il faudrait que ces candidats reçoivent les parrainages nécessaires. Il peut aussi y avoir des stratégies. La droite a vraisemblablement intérêt à ce que l’Extrême-droite soit divisée avec un candidat Zemmour à côté d’une candidate Le Pen. Je peux comprendre cela, y compris en termes de stratégie politique, mais je resterai fidèle à mes convictions. Je renvoie la balle au Président du Sénat. Que le Sénat et l’Assemblée Nationale se mettent d’accord pour changer la règle de présentation des candidats aux élections présidentielles et trouvent un autre moyen pour éliminer les candidatures farfelues. Cette règle est, il est vrai, un petit peu inique. Demander 500 signatures, avec des élus dans 30 départements différents, cela paraît un peu obsolète. Il y a d’autres possibilités : peut-être des pétitions citoyennes qui recueilleraient plusieurs dizaines de milliers de signatures ? À réfléchir… Pour ma part en tout cas, la seule logique démocratique, c'est de suivre le candidat que l'on soutient, du début jusqu’à la fin. On ne peut pas demander à des élus, soit par stratégie électorale, soit par démocratie, de parrainer des candidats aux convictions différentes ! Je ne rentrerai pas dans cette logique-là !

- Qu’attendez-vous du futur président concernant la Corse ? 
- J’attends du gouvernement de la République, comme j’attends d’ailleurs des élus de la Corse, que l’on soit sûr de la réflexion pour solutionner des problèmes concrets, que l’on se penche de manière pragmatique sur un certain nombre de problèmes récurrents à l’île. D’abord, sécuriser la future Délégation de service public (DSP) maritime. Pour cela, il faut que le gouvernement, qui est le lien avec l’Europe, sécurise juridiquement ce que fera l’Assemblée de Corse. Ensuite, il faut que nous ayons également la possibilité d’avoir un vrai statut économique, fiscal et social. La Corse est la seule région de France métropolitaine à être une île. Elle a sa spécificité. Quand on parle d’autonomie, c’est un concept. Qu'est-ce qu'on y met ? On peut être autonome sans le savoir, ou déjà en partie autonome avec les compétences que nous avons actuellement. Un autre problème récurrent qu’il faudrait traiter avec l’aval de l’État, c’est le problème des déchets ménagers. En somme, je pense qu’il est toujours bon d'avoir un dialogue apaisé entre l’Exécutif de la Collectivité de Corse et le gouvernement. Il faut renouer les fils du dialogue, même s'ils ne sont pas complètement coupés. Voilà ce que j’attends de ces prochaines élections présidentielles, quelque sera le ou la future présidente. 

- Et qu’attendez-vous en tant que maire ?
- Du côté des mairies, on a bien vu que même Emmanuel Macron, qui avait tourné le dos aux élus de proximité après son élection, est revenu à la base de la démocratie. Les communes en sont la base, les élus communaux se trouvent au plus près de la réalité que vivent nos concitoyens. Nous l'avons bien prouvé depuis deux ans pendant cette période de pandémie. Les maires et élus municipaux ont été et sont toujours en première ligne, tant pour la vaccination que pour faire passer des messages ou pour apporter de l’aide aux personnes en difficulté. Il faut respecter les élus de proximité et voir comment, à travers l’association des maires de France, on peut arrêter de perdre trop de dotations de la part de l’État. Il faut sécuriser ces dotations et geler ses montants. Les maires se substituent souvent à l'Etat lorsque celui-ci connaît quelques carences, y compris dans ses prérogatives. Alors, aidons les communes qui sont au plus près des citoyens ! Plus nous gravissons la hiérarchie des collectivités, plus nous nous coupons de la réalité du terrain et du relationnel avec la population.