Pendant deux jours, le spaziu Natale Luciani sera témoin de discussions pour le moins ... mystiques. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Apprentis sorcières, apprenties sorciers passez votre chemin. Non, personne ne vous apprendra à jeter le mauvais sort à l’université de Corse pendant ce colloque international sur l’Ochju, le mauvais œil. Jusqu’à jeudi 21 octobre, le spaziu Natale Luciani de Corte déroule plutôt le tapis rouge à une myriade de prestigieux invités méditerranéens, des pointures dans le domaine des pratiques magico-religieuses, pour parler de leur place dans la société d’antan et d’aujourd’hui.
Au programme, entre autres, des études sur la chasse aux sorcières en Catalogne au 17e siècle, la place de l’occulte dans le cinéma fantastique espagnol, les superstitions et les pratiques symboliques corses des gens en mer et des représentations artistiques autour de la thématique.
Au programme, entre autres, des études sur la chasse aux sorcières en Catalogne au 17e siècle, la place de l’occulte dans le cinéma fantastique espagnol, les superstitions et les pratiques symboliques corses des gens en mer et des représentations artistiques autour de la thématique.
Raconter l’Ochju autour de la Méditerranée d’hier et d’aujourd’hui
Le spaziu Natale Luciani est presque comble ce mercredi 20 octobre. Sur les fauteuils de tissu rouge, les étudiants, experts ou simples visiteurs ont les yeux rivés sur la projection au fond de la salle. Deux extraits de films sont passés par Gérôme Bouda. Le directeur de la publication de la plateforme méditerranéenne de vidéo à la demande Allindì partage un trésor : un premier film corse en noir et blanc de la réalisatrice Marie-Jeanne Tomasi datant de 1988, Dolce Vendetta, où l’on voit une ‘’signatora’’ enlever le mauvais œil à une femme plus jeune. La pratique est exercée avec zèle, puisant dans ses racines mystiques pour une cause viscéralement plus humaine, plus machiavélique devinable dans les yeux de la jeune femme : celle de la vengeance.
Le second est un reportage plus récent, dans un bar italien, où une ‘’signatora’’ explique et montre, chiffon sur l’épaule et café sur le comptoir, comment elle réalise le rite. Le but est identique, la pratique se ressemble, empruntant les mêmes codes et les mêmes outils tout en montrant une légère divergence. C’est là tout l’objet de ce colloque : montrer la pratique dans sa diversité méditerranéenne tout en mettant en lumière la convergence des usages des différents peuples.
Le second est un reportage plus récent, dans un bar italien, où une ‘’signatora’’ explique et montre, chiffon sur l’épaule et café sur le comptoir, comment elle réalise le rite. Le but est identique, la pratique se ressemble, empruntant les mêmes codes et les mêmes outils tout en montrant une légère divergence. C’est là tout l’objet de ce colloque : montrer la pratique dans sa diversité méditerranéenne tout en mettant en lumière la convergence des usages des différents peuples.
Le mauvais œil, grand méchant dans le monde entier
Dans l’après-midi, c’est au tour des jeux-vidéo d’être scrutés avec une approche scientifique pour mieux comprendre la place du mauvais œil dans ceux-ci. Pour illustrer son propos, le chercheur Paul-Antoine Colombani utilise une référence provenant d’au-delà des frontières méditerranéennes : celle du jeu japonais Zelda Breath of the wild. « Dans la bande annonce vous pouvez remarquer que le mal est symbolisé par un œil », explique-t-il en pointant du doigt la projection. Tout l’objectif de son propos est de montrer comment d’anciennes croyances se retrouvent encore aujourd’hui matérialisées dans des jeux modernes sans dénaturer la place maléfique du mauvais œil.
Jour J pour le colloque international « ochju, malocchio, mal de ojo » ! Début des festivités ce matin à 9h !
Les absents pourront suivre les interventions en VO sur le Facebook Live du CCU !
👁 @UnivCorse @umrlisa @DaviaBenedetti pic.twitter.com/TsdCLsKgVT
— Fabien Landron (@fabienland) October 20, 2021
Plus qu’un jour pour en profiter
Le programme de la dernière journée s’articulera autour de trois axes : transmettre et mettre en mots et en musique en Méditerranée ; les figures théâtrales, littéraires et mythiques en Méditerranée et pour finir, la pratique et le soin par l’ochju. Pour y assister le pass sanitaire est de rigueur. Des écouteurs sont fortement conseillés pour pouvoir suivre la traduction en direct des conférences en espagnol et en italien via un lien Zoom fourni à l’entrée.