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Au lycée Fred-Scamaroni de Bastia les élèves s'engagent pour sauver les abeilles et la biodiversité


Pierre-Manuel Pescetti le Vendredi 20 Mai 2022 à 17:25

À Bastia, au lycée Fred Scamaroni les élèves s’investissent pour les abeilles et la biodiversité. La classe de terminale du bac professionnel ASSP présentait, ce vendredi 20 mai, une exposition sur l’urgence de préserver la biodiversité et changer les comportements humains. Chacun à son échelle.



Une dégustation de miels était également au programme. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Une dégustation de miels était également au programme. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Dans une des salles du centre de documentation et d’information (CDI) du lycée Fred Scamaroni, ce vendredi 20 mai, une ruche trône sur une table. Que l’on se rassure, elle est vide. Aucune abeille n’y a élu domicile.

Manon, élève de terminale du bac professionnel ASSP (Accompagnement soins et service à la personne), ouvre le couvercle : « Vous pouvez voir à quoi ressemble l’intérieur d’une ruche. Cela nous sert à expliquer aux autres élèves comment vivent les abeilles ». Plusieurs cadres portent encore la trace de leur travail. Les alvéoles dégagent encore une forte odeur de cire et de miel.

Prendre conscience du lien entre la nature et l’humain

Les élèves se sont plongés dans la peau d'un apiculteur le temps de quelques heures. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Les élèves se sont plongés dans la peau d'un apiculteur le temps de quelques heures. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Autour de la ruche, des outils d’apiculteur sont posés sur la table. Espacés de quelques mètres, d’autres stands sont dédiés au travail de ces petits insectes friands de nectar, et aux bienfaits que peut en tirer l’être humain. « Ici, nous expliquons les déclinaisons de produits que l’homme peut réaliser grâce au miel : des savons, des crèmes, des déodorants. Puis là, nous montrons comment se fait la pollinisation et quel rôle joue l’abeille. Elle est quand même responsable de 80 % de la pollinisation mondiale ! », s’exclame Miryam, elle aussi élève de terminale. Avec plusieurs de ses camarades, elle a travaillé toute l’année sur cette exposition pédagogique dont l’abeille est la porte d’entrée.

Pour la journée mondiale de l’abeille, ce 20 mai, le thème était tout trouvé. Mais en réalité, il s’inscrit dans un travail plus global. « La thématique de leur projet est la jeunesse verte et la solidarité pour préserver la biodiversité », détaille Sandra Desparains, leur professeur en éducation à la santé. Pourquoi ? « Car un environnement sain contribue à une bonne santé », ajoute-t-elle.

Jeunesse verte

C'était aussi l'occasion d'interpeller les lycéens sur l'impact des mégots sur la nature. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
C'était aussi l'occasion d'interpeller les lycéens sur l'impact des mégots sur la nature. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Toute l’année, ses étudiants ont élaboré ce projet avec l’aide de plusieurs intervenants extérieurs. De l’association Zeru Frazu, à l’apiculteur amateur passionné, tous ont joué le jeu de la sensibilisation à la protection de la biodiversité. Les élèves l’ont ensuite intégré et partagé sous forme d’exposition et d’ateliers à destination des autres élèves. « Ils deviennent des acteurs de la préservation de la biodiversité », se réjouit Sandra Desparains.

Et cela passe aussi par des gestes simples. « Certains ont pris conscience qu’il ne fallait plus jeter de mégots par terre », révèle Miryam. Elle est en charge de l’atelier sur la pollution qu’ils engendrent. Pour aider les autres élèves à franchir le pas, ses camarades et elle ont confectionné des petits cendriers financés par l’établissement et le rectorat. « C’est mieux ici que dans la mer ! Savez-vous qu’un mégot pollue 500 litres d’eau ? », questionne Miryam.

Pour Manon, cette expérience, au-delà de lui apporter de nouvelles compétences professionnelles, agit comme une révélation : « Quand on apprend que, sans abeilles il n’y a pas de vie, et que nous sommes en partie responsables de leur disparition, ça change notre manière de voir les choses. On comprend qu’il faut consommer autrement ».

Les élèves du bac professionnel ASSP du lycée Fred Scamaroni auront tout le loisir de l’expliquer à leurs camarades du collège Pascal Paoli à Île-Rousse. Certains s’y déplaceront le 23 mai prochain pour leur exposer leur travail autour « des abeilles et de la vie ».