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Bastia : trois entrepreneurs locaux récompensés pour leurs projets de création d'entreprise.


Rémi Di Caro le Jeudi 30 Janvier 2020 à 21:14

Depuis une trentaine d'années maintenant, l'ADIE finance et accompagne les créateurs d'entreprise sur l'ensemble du territoire. Au terme de l'année 2019, en Corse, ce sont 341 porteurs d'un projet d'emploi qui ont été financés. Parmi eux, trois jeunes entrepreneurs locaux ont été élus lauréats du trophée "Créadie 2019" qui vient récompenser les projets d'entreprise les plus aboutis. Outre la reconnaissance d'un travail de qualité, les vainqueurs se sont vus remettre un chèque d'un montant de 1 000€ pour les accompagner dans la réussite de leurs activités respectives.



Le manque de moyens financiers, la jeunesse ou encore les secteurs d'activités encombrés sont autant de barrières qui semblent, aujourd'hui, refroidir un grand nombre de personnes souhaitant se lancer dans la création d'entreprises. En 2019, l'ADIE a décaissé au total pas moins de 2 126 000€ d'aides réparties sur 341 porteurs de projet, soit 33% de plus qu'en 2016. Parmi eux, 70% ont un niveau scolaire inférieur ou équivalent au baccalauréat, 25% ont moins de 30 ans et près de la moitié sont des femmes. 

L'organisation, qui a pour objectif de venir en aide à ces derniers, souhaite faire tomber un à un les a priori qui touche les entrepreneurs au moment d'exposer leur projet, notamment auprès des banques. Et quel plus bel exemple que les 3 lauréats insulaires du concours "Créadie 2019", organisé par la Banque Populaire, pour venir contrarier ces clichés.

Si Carole Basevi a remporté le "Prix Accomplissement Humain" avec sa boutique de prêt à porter féminin "Mademoiselle TaTaroula", et Frédéric Colonna D'Istria celui du "Développement économique" grâce à sa société de sécurité ajacienne, c'est Yasmine M'Hadi qui a raflé le "Prix Jeune entrepreneur". Celle qui possède aujourd'hui sa boutique de vente cosmétique bio "Kalliste Cosmétiques" a passé un baccalauréat ES, puis entamé un BTS qui ne l'a pas convaincue. C'est durant cette période qu'émerge pour elle l'idée de créer son propre emploi en lien avec les richesses naturelles de son île qu'elle affectionne tout particulièrement. "L'indépendance, c'est difficile, mais j'ai envie d'être indépendante car c'est un des piliers de ma motivation" a-t-elle déclaré.

Pour Yvan Franchi, représentant l'Adie, "Yasmine est jeune, c'est une femme, et donc ce sont pas mal d'éléments qui peuvent porter au cliché. Nous on se bat justement contre ces idées là et on souhaite aider chacun pour qu'il réussisse à créer son activité".

Pour épauler ces personnes, une opération nationale baptisée "Mégaphone" a été lancé cette année. "C'est un plaidoyer auprès des municipalités pour aider les personnes qui créent leurs entreprises avec peu de moyens. Ces personnes existent aussi et font partie prenante du paysage économique en Corse". 

"8 personnes sur 10

Même si il a décidé de rapporter cette opération de manière plus légère ici, afin de n'être étiqueté à un quelconque parti politique, Yvan Franchi regrette que des mesures ne soient pas proposées pour aider les jeunes entrepreneurs."8 personnes sur 10 ne se sentent pas soutenues par leur municipalité. On entend très peu d'initiatives à leur égard dans les programmes électoraux. On pourrait, par exemple, les aider à trouver des locaux moins onéreux, ou adapter certaines charges." Des idées qui, pour lui, "pourraient faciliter le développement de ces petites entreprises et de ces personnes qui se battent au quotidien pour protéger leur emploi".

Autre problématique, les projets de certains jeunes entrepreneurs qui parfois n'aboutissent pas, ou bien s'essoufflent simplement en cours de route. Si 60% des projets accompagnés par l'Adie sont encore en activité au bout de 3 ans, que deviennent les 40% restant ? "On a poussé notre étude de pérennité pour justement se pencher sur cette catégorie là" a-t-il précisé. "Sur ces 40%, la moitié va rebondir en créant une autre activité ou bien simplement trouver un emploi grâce au réseau qu'elle aura tissé via cette première expérience".
"Au final, même si les personnes se plantent, la majorité se dit satisfaite car nombreux sont ceux qui arrivent à rebondir".