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Couvent de Morsiglia : le droit de réponse de la maire de la commune


le Vendredi 30 Août 2019 à 16:25

Honorine Nigaglioni, la maire de Morsiglia, commune de la côte Ouest du Cap Corse, a décidé d'exercer son droit de réponse après la publication de notre article sur le couvent de Morsiglia



 Couvent de Morsiglia : le droit de réponse de la maire de la commune
"Telle que la loi m’y autorise je prends la plume afin de fournir un droit de réponse aux supputations délétères de l’association « Morsiglia Patrimoine » suite à l’article paru sur la commune de Morsiglia et le devenir de son couvent.
 

Je ne m’étalerais pas sur la soirée du 23 août où tout a été dit et sur laquelle j’estime avoir pris la bonne décision.
La commune de Morsiglia possède 9 chapelles, une confrérie, une paroisse et un couvent.
La chapelle St Jean-Baptiste sise au centre du village est le lieu de culte habituel et est entretenue de façon régulière. Un dossier de restauration de la façade est en cours, à l’initiative d’une autre association du village «le Comité des Chapelles et des Églises de Morsiglia ».
Certains édifices ont pu bénéficier de menus travaux effectués par la commune et d'autres sont malheureusement en ruine.
 

Bien qu'étant propriétaire, la municipalité n'a pas les moyens financiers de faire in extenso, les travaux nécessaires à l'entretien de tous ces édifices religieux ce qui, en période de restriction budgétaire devient un vrai casse-tête.
 

Concernant l’objet du litige ; outre le fait que le culte n’y est plus célébré depuis plusieurs années, l'église du couvent est vide de son mobilier cultuel, seule subsiste une statue de la Vierge. Tout le mobilier a disparu, a été remisé ou vendu. Les pierres consacrées du maître autel et des chapelles sont descellées et les sépulcres bouchés au ciment. La sacristie a été transformée en remise et des toilettes y ont été installées.
Des corniches s’effritent, des fissures apparaissent et l’humidité désagrège sol et murs...
 
Sur son utilisation ; depuis 1995 le site a connu plusieurs destinations, notamment culturelles.
En effet, pléthore d'expositions, concerts et autres manifestations se sont déroulés dans l'église.
Un partenariat verbal s'était noué entre l’ancienne municipalité et le FRAC de Corse (Fonds Régional d'Art Contemporain) ainsi qu'avec l'Association Morsiglia Patrimoine.
Pour rappel toutes ces manifestations n'ont jamais donné lieu à l'établissement d'une quelconque convention entre la commune et les organisateurs


S’agissant d’art contemporain nous avons eu des expositions d’objets divers et variés, notamment un bateau recouvrant les tombes, un étalage de cuvettes de WC et même un tee-shirt portant des traces de sperme ! Où s’arrête l’art ? Vaste débat…
Est-ce bien moins inconvenant que de s’y restaurer ?
En 2017, le Pape François a partagé un repas à l’intérieur de la basilique San Petronio de Bologne.
En décembre 2014, un déjeuner de Noël pour les personnes de la rue a été donné dans la nef de l'église Saint-Etienne-du-Mont. Le repas a été servi et partagé par des paroissiens bénévoles et des membres de la Conférence Saint Vincent de Paul…
 
Fait incongru, l’association nous incriminant loue à la commune depuis 2012, la chapelle St Jacques et Philippe sacralisée, sise au hameau de Baragogna afin d’y entreposer divers documents et objets lui appartenant.
 
Poursuivons sur les actions protectionnistes de l’association ; en août 2011, lors d’un vide-grenier organisé au village, l’association a vendu des chandeliers et des prie-Dieu à des particuliers sans aucun accord du diocèse, autrement dit en toute impunité.
 
En outre, il existe des documents faisant état que depuis quelques années il y a eu une volonté collective de désaffecter le couvent et l'église ainsi que d'autres édifices communaux. Les documents sont consultables en mairie : réunion du conseil paroissial en 2008 -  réunion du conseil municipal en 2011
 
Lorsque l’association mentionne « promotion immobilière », « exploitation commerciale » ou autre « société X » il semblerait que la commune souhaite spolier ses biens alors qu’il n’en est rien.
Pour le conseil municipal il n’a jamais été question de vendre l’ensemble conventuel mais uniquement de le louer.
 
Lorsque nous avons a été contacté par le cabinet d'architectes Versini d’Ajaccio, nous y avons vu là une chance pour notre couvent. Outre le fait que des projets permettraient un développement économique du secteur par des créations d’emplois faisant cruellement défaut sur la côte Ouest du Cap-Corse, il serait sans contexte le seul moyen de restaurer et d'entretenir le site car la commune, pas plus que le diocèse ou une quelconque association ne possède les moyens financiers nécessaires.
 
 Plutôt que de voir le patrimoine Morsigliais tomber en déshérence, ces bâtiments protégés par la législation des monuments historiques, doivent être réhabilités comme il se doit et selon les règles de l'art. C'est pour cela que la commune fait suivre ce dossier par différents services de l'État intéressés.
 
De nombreux sites identiques dans toute la France et l'Europe ont été ainsi réhabilités et sauvés d'une ruine certaine. A l’initiative de communes ou de diocèses, de nombreux édifices religieux sont loués ou vendus et transformés en cinéma, hôtel-restaurant, logement privé, bibliothèque, tribunaux, etc…
Il est donné à réfléchir lorsque l’ont sait que l’évêché de Paris a vendu 35% de ses églises à un fonds d’investissement Qatari...et que plus près de nous à Brando, l’ancien couvent des Bénédictines fait l’objet d’une vente pour plusieurs millions d’euros.
 
Je me permets de citer Monseigneur Dubost, Evêque d’Evry-Corbeil-Essone : « une église vide ne sert à rien. Il vaut mieux qu’elle soit achetée et transformée que détruite » (La Croix - 2014)
 
A défaut, faut-il à l’instar de nombreux autres sites similaires, le laisser s’effondrer ? Que va-t’on laisser à nos enfants ? Des tas de ruines où la végétation envahit tout ?
La municipalité a décidé que non, parce-que pour notre couvent il existe des idées et des projets permettant de le réhabiliter et de le sauver.
 
Je terminerais en remerciant toutes les nombreuses personnes m’ayant apporté leur soutien à la suite de la parution de l’article ; anonymes, administrés, divers élus de tous bords dont Monsieur le Président de la Communauté de communes du Cap-Corse."


NDLR : Pour CNI, qui a permis à l'association d'exposer ses griefs et à la maire de la commune de présenter ses arguments, la polémique est close.