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Ajaccio : Le 6 février 1998, l’assassinat de Claude Erignac


José Fanchi le Mercredi 6 Février 2019 à 17:14

La 21e cérémonie d’hommage au préfet Claude Erignac, assassiné le 6 février 1998 à Ajaccio s’est déroulée mercredi matin dans le quartier Sainte Lucie, en présence de la préfète de Corse, Josiane Chevalier, le préfet de Haute-Corse, Gérard Gavory, le sénateur de la Corse du Sud Jean-Jacques Panunzi, la conseillère exécutive, Bianca Fazi, représentant le président du Conseil Exécutif, le maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli, les représentants de la Gendarmerie et de la police



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
Comme tous les ans à pareille époque, la sonnerie aux morts s’est élevée dans la rue Colonel Colonna d’Ornano où s’étaient réunies les autorités civiles et militaires, les anciens combattants et de nombreux visiteurs.
« Si j’apprenais que la fin du monde est pour demain, je planterais encore un arbre dans mon jardin. »


Josiane Chevalier, préfète de la Corse, a rappelé cette phrase du Pasteur Martin Luther King que l’ancien préfet Claude Erignac gardait précieusement dans son bureau du Palais Lantivy. C'est sous cet olivier que la préfète de Corse a rappelé ce triste jour du 6 février 1998 :
« Cette place où il y a 21 ans, le préfet Claude Erignac a été lâchement assassiné pour ce qu’il représentait, l’Etat, et pour ce qu’il incarnait, la République. S’en prendre à un préfet, c’est bien s’en prendre à l’Etat et à nos institutions. C’est vouloir frapper la République en plein cœur. Nul ne doit avoir le droit de donner la mort à un homme et, par cette folie meurtrière, plonger les siens, sa famille, ses proches dans une souffrance indicible.
La préfète de Corse a rappelé qu’elle se trouvait sur ce lieu pour la première et éprouvait beaucoup d’émotion :
« Je veux rendre un hommage vibrant et sincère à Claude Erignac, ce serviteur de l’Etat au parcours exemplaire qui avait mis tout son talent au service de cette île qu’il aimait tant. Nous sommes rassemblés 21 ans après pour faire œuvre de mémoire, pour espérer que cette violence est désormais définitivement derrière nous, pour conforter la voie de l’apaisement et croire en l’avenir de cette île au sein de la République
 
Sur place, Bianca Fazi, Conseillère Exécutive, en charge de la santé et du social et représentant le président du Conseil Exécutif Gilles Simeoni :
« Nous sommes dans une logique d’apaisement. Nous avons toujours été dans cette logique, depuis plusieurs années. Moi pour autant, je n’oublie pas que des personnes ont été jugées et ont payé ce qu’elles ont fait. Ils l’ont d’ailleurs reconnu. Je pense que ces personnes-là ont le droit de revenir en Corse et d’être dans une prison en Corse, comme l’indique la loi française… » 

Dans un communiqué, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, a confirmé la participation du conseil exécutif à la commémoration. Un moyen, notamment, « d’assumer la responsabilité historique qui a été confiée aux élus de la majorité territoriale par le suffrage universel.»
Il affirme également que cette présence ne saurait « valoir quitus pour la logique de vengeance d’État appliquée, au détriment du droit aux hommes condamnés pour leur participation à l’assassinat du préfet Erignac, ni pour le mépris avec lequel il a été répondu jusqu’à aujourd’hui à notre volonté réaffirmé de dialogue et au choix démocratiquement exprimé par les Corses. »
J. F.


(Photos Michel Luccioni)