Mardi 16 septembre, la participation de l’association Corse Stratégie Santé Sexuelle (C3S) à une action de prévention organisée devant le lycée Fred-Scamaroni de Bastia a été annulée à la dernière minute. L’événement, porté par la CPAM de Haute-Corse, visait à sensibiliser les élèves à plusieurs thématiques de santé, notamment les infections sexuellement transmissibles. Mais la présence annoncée de C3S a suscité des critiques sur les réseaux sociaux, notamment de la part de Nicolas Battini, responsable de Mossa Palatina. Face à ce climat, la direction du lycée a décidé de suspendre l’intervention de l’association. Le lendemain, C3S a dénoncé, dans un communiqué, une situation « scandaleuse », estimant que l’annulation de sa participation portait atteinte à « l’obligation de la mise en place des EVARS », les séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle.
Dans un communiqué transmis ce jeudi 18 septembre, l’Académie de Corse a tenu à clarifier les faits. Elle affirme que cette décision du chef d’établissement, en concertation avec la CPAM, a été prise « au regard des risques encourus » après « des appels à manifestations susceptibles de provoquer des troubles à l’ordre public et des affrontements aux abords et dans l’établissement ». Le rectorat insiste sur le fait que l’action annulée « n’avait aucun rapport avec le programme EVARS, déployé cette année scolaire par l'Éducation nationale ».
L’Académie de Corse rappelle par ailleurs que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est bel et bien mise en œuvre dans l’ensemble des établissements de l’île, « sans aucune difficulté », par des enseignants formés à cet effet, « conformément aux programmes et instructions nationales ». « L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, prévue par la loi du 4 juillet 2001, constitue une obligation légale et un droit pour tous les élèves. Elle participe à la prévention des violences sexistes et sexuelles, à la lutte contre les discriminations et à la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons. Les référents-enseignants EVARS peuvent être accompagnés dans ce cadre par des associations agréées pour ce dispositif particulier, ce qui n’est actuellement pas le cas de l’association C3S », précise le communiqué.