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Vico : Acqua in festa, une parenthèse le temps d’un week end


Lydie Colonna le Dimanche 25 Mai 2014 à 23:30

C’est dans un champs d’oliviers, à l’Aliva, près de Vico, propriété de Jean-Yves Torre, organisateur de cette manifestation, qu’a eu lieu la 9ème édition d’Acqua in Festa ces 23, 24 et 25 mai. Un festival inhabituel, lieu de rencontres et d’échanges, un mode de vie différent, une « parenthèse inattendue » dans une société du toujours plus, toujours plus vite.



(Photo Lydie Colonna)
(Photo Lydie Colonna)
Une fois la voiture posée au bord de la route, c’est à pieds qu’il faut se rendre au domaine de l’Aliva. Un chemin de terre bordés d’arbres, une descente progressive sur 800 m comme si petit à petit, on laissait la civilisation derrière soi le temps d’une pause de deux ou trois jours.
En effet, beaucoup de visiteurs ont dormi sur place et la plupart des personnes rencontrées sur ce chemin portent sac de couchage et toile de tente sur le dos. A l’arrivée, dans un champs d’oliviers, un accueil de fortune avec les consignes à respecter pendant ce séjour, puis le bar, point de rencontre durant ce week end, face à la scène où se sont produits plusieurs groupes : Plus à l’ouest et Mazigh  ont ouvert les festivités vendredi soir. Puis on a pu voir ou entendre les batucadas de Corse, Clifford Lafleur, guitariste reggae, Lunatic soul, groupe gypsy/jazz, Parasite Paradize, traditionnelle et folk ou encore Jules Félix Mariani qui a chanté Rimbaud pour chlore le festival dimanche soir.
Et tout autour, un peu épars, des stands d’artisans, des petits groupes de gens qui mangent ou qui discutent, le stand de vaisselle ou chacun est invité à laver son assiette et ses couverts. Une ambiance conviviale dans le respect et la défense de la nature. Et tout au long de cette « parenthèse », des jeux et des spectacles pour les enfants, des conférences, des ateliers, des débats précédés de film ou documentaire.
Notons la diffusion des « Jours heureux » de Gilles Pérez sur les acquis sociaux de la résistance, suivi d’un débat avec Raymond Macherel, membre de l’équipe du film ; d’ « Une terre, pourquoi faire ? » de Laurent Billard en présence de Christian Jacquiau, économiste ; de « Tous cobayes » de Jean Paul Jaud sur le nucléaire et « Aiutu » de Gisèle Casabianca sue la précarité en Corse.
L’idée de Jean Yves Torre est de sensibiliser et amener les gens à réfléchir pour mieux agir sur des thèmes comme l’écologie, la paysannerie, la solidarité. Jean Yves Torre est un paysan artisan, connu pour son militantisme au sein de la ligue des droits de l’homme en Corse, il est également l’un des pionniers de l’agriculture biologique sur l’île.  Maraîcher bio et artisan du cuir, il est membre de Via Campagola (confédération paysanne), également membre actif de Kokopelli, association pour la libération des semences et de l’humus. Jean Yves Torre est présent dans plusieurs associations de solidarité comme RESF, Réseau d’Education Sans Frontière ou I Fratelli di a strada qui vient en aide aux SDF d’Ajaccio. il est le fondateur de l’association Utopa Diriti Paisanu, organisatrice du festival de ce week end au sein même de la bergerie de ce paysan « hors norme ».
 
« Désobéir pour rester libre sans haine ni violence » Jean Yves Torre.