Vagues de chaleur, sécheresse, tempête : l’été de tous les records climatiques en Corse

Un été historique, du point de vue du climat, c’est le constat que dresse Météo-France en cette rentrée. Un bilan impressionnant, fait de vagues de chaleur, de températures exceptionnellement élevées, d’épisodes de sécheresse, et de terribles intempéries.

Premier constat, le mercure a particulièrement grimpé en Corse. « C’est le phénomène le plus marquant. C’était un été très, très chaud », confirme Cécile Guyon, responsable de la division prévision et climatologie pour la zone Sud-Est à Météo-France. Et pour cause, la Corse a connu son deuxième été le plus chaud depuis 1958, après celui de 2003, année de la canicule. Météo-france a relevé « une anomalie par rapport à la normale de 2,4 degrés, avec une moyenne à 24 degrés et une normale 21,7 degrés ». La palme revient au mois de juillet, « le plus chaud jamais enregistré en Corse, en moyenne », relève la spécialiste. Mai et juin de cette année ont été, quant à eux, les deuxièmes mois les plus chauds, respectivement après 2009 et 2003.

« Ces températures élevées favorisent l’évaporation des sols, ce qui accentue la sécheresse », analyse Cécile Guyon. L’indice d’humidité des sols est à ce titre parlant : « Nous étions depuis le 29 juin en record bas, jusqu’au 6 août, où des précipitations ont finalement augmenté l’indice. Actuellement, il est juste au-dessus du premier décile », indique-t-elle. Avant le mois d’août, en juin et juillet, les précipitations étaient « déficitaires de 26% par rapport à la normale, avec un cumul de 57 millimètres, quand une année normale compte 77 millimètres ». Ainsi, juillet est le deuxième mois le plus sec que la Corse a connu depuis 1958, après 1998. Pour juin, même constat : « C’est le deuxième mois le plus sec après 2019 », ajoute Cécile Guyon.

Dernier fait marquant de cet été 2022, la tempête meurtrière du 18 août. « C’est un phénomène très particulier et exceptionnel », souligne la responsable de la zone Sud-Est. Preuve de la violence du phénomène, Météo-France a relevé durant cet épisode des vents à 225 km/h, à Mariana. « C’est un record », souffle la spécialiste, qui se refuse à davantage de commentaires. « Nous ne communiquons pas trop sur le sujet, nous essayons plutôt de comprendre et de faire un retour d’expérience de cet évènement. », précise Cécile Guyon.

Concernant l’analyse de l’origine de ces différents phénomènes, Cécile Guyon reste prudente. « C’est toujours difficile, lorsqu’il y a des évènement ponctuels, de les relier au réchauffement climatique, il faut faire des études mais globalement, notamment l’augmentation des températures, c’est le package du réchauffement climatique. » Et cela ne devrait pas s’améliorer. « 2022 sera une année classique de la tendance qui est donnée pour les prochaines années, avec des étés de plus en plus caniculaires », annonce-t-elle.