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Vaccination contre la Covid-19 : pour les médecins Bianca Fazi et Laurent Carlini « Il faut aller vite »


Julia Sereni le Lundi 4 Janvier 2021 à 21:54

Si la campagne nationale de vaccination a débuté dès le 27 décembre, les premières doses de Pfizer ne devraient arriver sur l’île que le mercredi 6 janvier, d’abord à Bastia, puis à Ajaccio, une semaine plus tard. Un calendrier jugé trop lent par certains professionnels de santé insulaires à l’instar des médecins urgentistes Bianca Fazi et Laurent Carlini.



Photo Facebook du profil du Dr Carlini. Sur la photo le medecin avec le docteur Bianca Fazi et d’autres collègues
Photo Facebook du profil du Dr Carlini. Sur la photo le medecin avec le docteur Bianca Fazi et d’autres collègues
« Il faut que la date de la campagne de vaccination en Corse soit avancée » : c'est l'alerte lancée sur les réseaux sociaux par les médecins urgentistes Bianca Fazi et Laurent Carlini, tous deux de garde ce samedi 2 janvier au centre hospitalier d’Ajaccio. Pour eux, le message est clair : « Il faut aller vite ». Et pour ce faire, ils en appellent à mettre fin aux « tergiversations », et surtout, à ne pas « réitérer les erreurs du passé », celles qui ont donné lieu à des polémiques autour des stocks de masques ou de l’instauration du green pass.
 
Pour Bianca Fazi, également conseillère exécutive en charge des questions sanitaires et sociales, l’objectif à atteindre est simple : « Il faut que tous les volontaires puissent se faire vacciner ». Avec, en priorité, les personnes âgées et les personnels soignants. Mais pas seulement : « Il faut cibler aussi la population active » soutient-elle. Une proposition qu’elle défendait dès ce lundi 4 janvier lors d’une réunion avec l’Agence Régionale de Santé de Corse.
 
Une initiative soutenue par le docteur Carlini, pour qui une campagne rapide et massive aurait de nombreuses vertus : prévenir les formes graves de la maladie et donc la saturation des hôpitaux, lever certaines mesures de restriction et ainsi permettre à l’économie de fonctionner, et mettre en oeuvre, à plus long terme, une immunité collective. « C’est une carte à jouer » souligne t-il, « c’est porteur d’espoir ».
 
D’autant que la circulation virale tend à augmenter ces derniers jours : le taux d’incidence est passé de 42 à 63 pour 100 000 la semaine dernière sur l’ensemble de l’île. « On sort d’une période de vacances, avec des brassages de population, les chiffres vont grimper » prévient le médecin. À Ajaccio, on compte d’ores-et-déjà six hospitalisations de plus depuis ce week end, et l’apparition du variant britannique du virus. « Si on rate le coche, on risque d’avoir d’autres variants » prévient Bianca Fazi.
 
Fallait-il alors rendre le vaccin obligatoire ? « Je pense qu’il faut vacciner ceux qui sont volontaires » nuance Laurent Carlini, avant d’insister sur le « rôle central » du médecin traitant, qui « est aussi de convaincre », en rappelant aux patients « la balance bénéfice-risque ». « Ce qui est dommage, ce sont toutes les fake news autour du vaccin » regrette de son côté Bianca Fazi. Selon les deux médecins, « dix millions de personnes ont déjà été vaccinées et les études ont montré que les effets secondaires sont bénins ».
 
Si tous deux promeuvent donc la vaccination, le docteur Carlini reste prudent : « On ne sait pas si elle va éviter la transmission donc cela ne fera pas tout ». D’où la nécessité de « maintenir les gestes barrières » et, surtout, de « prolonger le testing » pour Bianca Fazi : « Nous sommes une île, si on peut conjuguer les tests en amont et la vaccination, nous pourrons nous protéger efficacement. Ce sont des mesures de bon sens » conclut-elle.