Il est 8 heures ce mardi 8 août, lorsque les vingt sapeurs-pompiers de Bastia prennent leur garde au sein de la caserne provisoire de Furiani. Leur lieutenant, Augustin Mattei, passe les troupes en revue avant de leur assigner leur mission pour les 24 prochaines heures. En binôme, les soldats du feu sont affectés à un véhicule de secours et à un ordre de passage pour les départs en intervention avant que ne vienne l’heure de l’inspection quotidienne.
Durant une demi-heure, tous les aspects techniques des véhicules seront testés. Des vérifications méticuleuses qui sont réalisées systématiquement pour vérifier que le matériel n’ait pas été perdu en intervention et s’assurer de son état. L’occasion pour chaque équipage de faire remonter, le cas échéant, les éventuels problèmes au commandement pour que les camions puissent être réparés. « En tant que conducteur, je dois vérifier qu’il y ait le plein en eau et en essence », indique le sergent-chef Renucci, chargé du premier départ en cas d’incendie. « Je contrôle aussi le fonctionnement de la pompe pour voir si elle est capable d’envoyer l’eau dans les tuyaux. Puis, avec mes collègues, nous vérifions également tout le reste du reste du matériel, que ce soit les lances, les tuyaux, les divisions, les pièces de jonction ou les équipements pour produire de la mousse ou les sirènes par exemple », ajoute-t-il.
Des journées bien remplies
En moyenne, les sapeurs-pompiers de Bastia réalisent une vingtaine de sorties chaque jour, avec une majorité d’interventions en ambulance pour porter secours aux personnes. Le reste étant occupé par le camion incendie chargé d’opérer sur des feux de voitures, de poubelles, et plus rarement, sur des incendies domestiques.
Mais lorsqu’ils ne sont pas à l’extérieur, les soldats du feu ont aussi un emploi du temps très chargé, qui les occupe une bonne partie de la journée. « Nos journées de travail débutent à 8 heures du matin et se terminent à 8 heures le lendemain. Après avoir inspecté les véhicules, nous faisons nos corvées de chambre avant notre séance de sport quotidienne. Ensuite, toute l’année, nous suivons des formations continues en secourisme et sur de nouvelles techniques afin de rester à jour sur nos pratiques, qui sont indispensables, car nous avons des modules à valider pour pouvoir continuer d’intervenir sur le terrain. En revanche, nous ne les effectuons pas en été, à cause de la chaleur et de la forte sollicitation dont nous faisons l’objet. Nos journées s’arrêtent vers 17h, mais nous restons d’astreinte jusqu’à la relève du lendemain matin », détaille le lieutenant Augustin Mattei.
Toujours prêts à partir en intervention
Depuis 2014, la gestion des alertes est centralisée au niveau du Centre d’Opération Départemental d’Incendie et de Secours (Codis). Même si au sein de la caserne, un officier est chargé de suivre les interventions sur un ordinateur sur lequel la disponibilité des engins et du personnel sont notifiés. Dès qu’il y a une alerte, elle est déclenchée automatiquement par le SIS 2B qui prévient les sapeurs-pompiers concernés. « L’officier chargé de suivre les interventions avec le SIS 2B a un rôle important, car il est là pour modifier les piquets de départ si du personnel supplémentaire a dû partir en renfort sur un autre camion », indique le capitaine José Mariani, chef des sapeurs-pompiers de Bastia, « C’est le contrôle humain de ce que la machine a programmé. Étant donné que tout est automatisé, l’officier n’est pas là en permanence, mais il doit venir faire le tour des présents et des absents à chaque nouvelle alerte ».
Dans cette optique, chaque sapeur-pompier est équipé d’un biper qui lui rappelle quels sont les camions sur lesquels il est engagé, afin qu’il se tienne toujours prêt. « En moyenne, un pompier sait qu’il peut partir sur trois camions différents », précise le capitaine Mariani. « La caserne de Bastia est dimensionnée pour pouvoir déclencher en simultané l’équivalent de ce qu’on appelle une générale incendie, c’est-à-dire les deux fourgons incendie, la grande échelle et une ambulance. En tout, cela mobilise 18 des 20 pompiers présents. Si jamais nous sommes tous envoyés sur le terrain, nous appelons le Codis pour qu’il fasse venir des renforts d’autres centres en anticipation. Ça nous arrive environ deux fois par mois, lorsqu’il y a un feu d’appartement avec des victimes à l’intérieur », explique-t-il par ailleurs. À quelques pas, devant la caserne, une poignée de sapeurs-pompiers profitent de quelques instants de répit au soleil. Avant que les premières alertes ne retentissent et qu'ils partent sur leurs premières interventions de la journée.
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