Depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier et la reprise du conflit israélo-palestinien, rares sont les témoignages qui nous parviennent de Gaza. Khaled Ben Boutrif, médecin urgentiste toulousain de 61 ans, est parti sur la zone de guerre le 22 mai dernier dans le cadre d’une mission humanitaire soutenue par l’organisation humanitaire PalMed (Palestinienne médicale). De retour en France depuis le 6 juin dernier, il souhaite partager son témoignage avec « la population, les médias et et les élus ».
Après Paris, Marseille, ou encore Toulouse, il fait actuellement escale à Ajaccio, où il animera une conférence ce vendredi 21 juin à 18h à Locu Teatrale. C’est au côté d’une infirmière et de cinq autres médecins français que Khaled Ben Boutrif a embarqué depuis Paris pour rejoindre l’hôpital européen de Khan Younes, à une vingtaine de kilomètres de la frontière égyptienne. Ils ont alors prêté renfort aux équipes médicales anglaises et Américaines qui se trouvaient sur place. « Je suis le drame palestinien depuis toujours, il m’était difficile de rester sans rien faire. » explique tout d’abord Khaled Ben Boutrif.
Selon l’urgentiste, l’hôpital européen serait le dernier qui demeure intact sur les 35 de la région. « Les autres ont été bombardés ou partiellement rasés. L’établissement a une capacité d’accueil de 300 malades. Or, il y a 300 blessés qui arrivent par jour. » Et de poursuivre : « Ces blessés n’ont pas accès aux soins. Nous avons été obligés de trier les malades, de soigner ceux qui avaient le plus de chances de s’en sortir. Nous en avons laissé mourir certains. Les médecins opèrent dans des conditions difficiles, les blocs sont privés d’air conditionné, ce qui favorise la propagation des microbes et les infections postopératoires. À ceci s’ajoute une rupture de médicaments, comme les anesthésiants et les antibiotiques. Le bloc opératoire travaille 24h sur 24. Les médecins se font aider par les internes. Certains malades du diabète ou du cœur ne sont pas pris en charge. Ces victimes ne sont pas comptabilisées dans le drame qui se déroule à Gaza. »
Khaled Ben Boutrif explique également que l’arrivée en masse des réfugiés entrave la prise en charge médicale des blessés : « Ils occupent les couloirs et les salles d’attente, c’est très compliqué de travailler. » Autre problème, celui de la malnutrition : « Les malades ne reçoivent qu’un seul repas par jour. À l’extérieur de l’hôpital, le seul repas n’est pas assuré. » ajoute-t-il. « C’est ma première mission en pleine guerre. On a vu que des victimes civiles, pas de militaires. Beaucoup d’enfants sont la cible de tirs cadrés de snipers. » déplore-t-il. Alors qu’il assure ne pas être en mesure de chiffrer le nombre de morts lors de sa mission humanitaire, il évoque cependant « des morceaux de corps qui sont ramenés tous les jours sous des couvertures. C’est une extermination. Cela se passe au vu et au su des nations du monde entier. C’est inhumain, inimaginable, épouvantable. C’est la honte. »
À leur retour, les membres de l’équipe médicale ont été reçus par une trentaine de députés LFI dans « une petite salle » à l’Assemblée. Aujourd’hui, ils appellent la communauté internationale « à se réveiller, le génocide est pratiquement reconnu, mais certains pays occidentaux continuent de fournir de l’aide à l’Israël au détriment de la population civile. Je parle uniquement d’un point de vue humanitaire et non politique » précise l’urgentiste. Cet après-midi, Khaled Ben Boutrif sera reçu par la CTC, dans le but de « sensibiliser et obtenir de l’aide ». Il repartira ensuite la semaine prochaine pour un mois dans d'autres structures de soins à Gaza. Outre la conférence de presse organisée à Locu Teatrale ce vendredi 21 juin, une Marche pour « un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza » partira à 10h ce samedi 22 juin de la Gare pour remonter le cours Napoléon jusqu'à la Préfecture.
Après Paris, Marseille, ou encore Toulouse, il fait actuellement escale à Ajaccio, où il animera une conférence ce vendredi 21 juin à 18h à Locu Teatrale. C’est au côté d’une infirmière et de cinq autres médecins français que Khaled Ben Boutrif a embarqué depuis Paris pour rejoindre l’hôpital européen de Khan Younes, à une vingtaine de kilomètres de la frontière égyptienne. Ils ont alors prêté renfort aux équipes médicales anglaises et Américaines qui se trouvaient sur place. « Je suis le drame palestinien depuis toujours, il m’était difficile de rester sans rien faire. » explique tout d’abord Khaled Ben Boutrif.
Selon l’urgentiste, l’hôpital européen serait le dernier qui demeure intact sur les 35 de la région. « Les autres ont été bombardés ou partiellement rasés. L’établissement a une capacité d’accueil de 300 malades. Or, il y a 300 blessés qui arrivent par jour. » Et de poursuivre : « Ces blessés n’ont pas accès aux soins. Nous avons été obligés de trier les malades, de soigner ceux qui avaient le plus de chances de s’en sortir. Nous en avons laissé mourir certains. Les médecins opèrent dans des conditions difficiles, les blocs sont privés d’air conditionné, ce qui favorise la propagation des microbes et les infections postopératoires. À ceci s’ajoute une rupture de médicaments, comme les anesthésiants et les antibiotiques. Le bloc opératoire travaille 24h sur 24. Les médecins se font aider par les internes. Certains malades du diabète ou du cœur ne sont pas pris en charge. Ces victimes ne sont pas comptabilisées dans le drame qui se déroule à Gaza. »
Khaled Ben Boutrif explique également que l’arrivée en masse des réfugiés entrave la prise en charge médicale des blessés : « Ils occupent les couloirs et les salles d’attente, c’est très compliqué de travailler. » Autre problème, celui de la malnutrition : « Les malades ne reçoivent qu’un seul repas par jour. À l’extérieur de l’hôpital, le seul repas n’est pas assuré. » ajoute-t-il. « C’est ma première mission en pleine guerre. On a vu que des victimes civiles, pas de militaires. Beaucoup d’enfants sont la cible de tirs cadrés de snipers. » déplore-t-il. Alors qu’il assure ne pas être en mesure de chiffrer le nombre de morts lors de sa mission humanitaire, il évoque cependant « des morceaux de corps qui sont ramenés tous les jours sous des couvertures. C’est une extermination. Cela se passe au vu et au su des nations du monde entier. C’est inhumain, inimaginable, épouvantable. C’est la honte. »
À leur retour, les membres de l’équipe médicale ont été reçus par une trentaine de députés LFI dans « une petite salle » à l’Assemblée. Aujourd’hui, ils appellent la communauté internationale « à se réveiller, le génocide est pratiquement reconnu, mais certains pays occidentaux continuent de fournir de l’aide à l’Israël au détriment de la population civile. Je parle uniquement d’un point de vue humanitaire et non politique » précise l’urgentiste. Cet après-midi, Khaled Ben Boutrif sera reçu par la CTC, dans le but de « sensibiliser et obtenir de l’aide ». Il repartira ensuite la semaine prochaine pour un mois dans d'autres structures de soins à Gaza. Outre la conférence de presse organisée à Locu Teatrale ce vendredi 21 juin, une Marche pour « un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza » partira à 10h ce samedi 22 juin de la Gare pour remonter le cours Napoléon jusqu'à la Préfecture.