C’est une prise d’acte ! Un débat de pure forme ! Comme pour l’école obligatoire, l’Etat a repris la main et imposé sa propre vision de la sécurité sanitaire de la saison touristique corse. Comme il l’avait promis, après avoir consulté les différents acteurs socio-économiques, sanitaires et la Collectivité de Corse (CdC), le gouvernement a pondu un dispositif d’accompagnement spécifique qui a été divulgué par le préfet de région, le 18 juin, la veille de la session extraordinaire de l’Assemblée. Ce pack sanitaire comprend notamment la montée en puissance des tests 7j/7, des dispositifs de contact tracing (brigades de traceurs chargées d’étudier les cas contact) et de la capacité de prise en
charge des patients, également l’isolement des cas infectés, une stratégie d’évacuation sanitaire, l’information des touristes au départ du continent et à l’arrivée dans l’île… Mais pas de GreenPass, pas le test obligatoire réclamé par l’Exécutif corse, le Conseil scientifique et une majorité de la population, 76% selon un sondage d’Opinion of Corsica dans Paroles de Corse. Juste un test préventif à l’appui d’un questionnaire auto-déclaratif. Tout ce qu’il y a de plus facultatif, ce qui suscite un énorme doute quand à son effectivité et son efficacité !
Une question de responsabilité
Comme pour l’école obligatoire, Gilles Simeoni, président de l’Exécutif prend sobrement acte, assume ses choix et renvoie le gouvernement à ses responsabilités : « Le 7 mai, nous avons choisi de traiter la question de l’équilibre entre deux exigences contradictoires : la sécurisation sanitaire et la nécessité absolue de sauver ce qui peut l’être de la saison touristique. D’où notre proposition du GreenPass, adossée à l’avis du Comité scientifique dans un contexte sanitaire beaucoup plus grave et de crise économique et sociale où la Corse a encore plus besoin de recevoir des touristes pour générer de l’activité et de la richesse, qui font défaut depuis mars ». Aux critiques, il rappelle : « le facteur majeur de risque de circulation du virus et d’aggravation de l’épidémie est le brassage de population. Le fait que nous soyons une île avec des structures sanitaires limitées et qui reçoit, tous les été, un flux important de visiteurs, nous place dans un risque objectif qui est sans équivalent ailleurs. Ce risque, il est de notre responsabilité d’essayer de le limiter et de le gérer au mieux, mais ce n’est pas de notre compétence, c’est celle de l’Etat ». A ses détracteurs, il réplique qu’il aurait pu s’en désintéresser, s’en laver les mains : « Cela aurait été un choix sans doute plus confortable, y compris au plan politique, voir électoral. Si les choses tournent bien, nous aurions été co-responsables de la situation réussie. Si elles tournent mal, cela aurait été la faute des services de l’Etat. Ce n’est pas ce choix que j’ai voulu faire. Comme pour le report du 1er tour des élections municipales, j’ai considéré en âme et conscience qu’au dessus de tout, il y a la vie humaine ».
Du préventif au curatif
Déplorant le refus gouvernemental de débattre du GreenPass et de co-construire le dispositif, le président de l’Exécutif se réjouit néanmoins de la reprise de certaines de ses idées : « Après avoir caricaturé et brocardé le test préventif, toutes ces critiques ont été balayées, purgées par la décision du gouvernement de mettre en place, dans les DOM-TOM, ce dispositif qu’il disait inconstitutionnel. Il l’a mis en place de façon plus dissuasive, sans que personne ne crie au scandale juridique, ni aux relents nauséabonds des Nationalistes corses recherchant la pureté sanitaire ! ». Pour Gilles Simeoni, le problème vient d’une différence fondamentale de vision. « Notre dispositif était axé sur l’anticipation et la prévention par rapport au risque, tandis que celui du gouvernement est un dispositif à posteriori et curatif. Nous souhaitions intervenir avant que l’incendie ne se déclare, l’essentiel du dispositif de l’Etat vise à éteindre l’incendie, s’il se déclare. J’espère cependant qu’il nous permettra de gérer au mieux la saison estivale ». Il appelle les professionnels du tourisme à « l’améliorer, le porter et le faire partager, à s’inscrire dans une démarche de Destination Confiance pour renforcer l’attractivité touristique de la Corse ».
Comme pour l’école obligatoire, Gilles Simeoni, président de l’Exécutif prend sobrement acte, assume ses choix et renvoie le gouvernement à ses responsabilités : « Le 7 mai, nous avons choisi de traiter la question de l’équilibre entre deux exigences contradictoires : la sécurisation sanitaire et la nécessité absolue de sauver ce qui peut l’être de la saison touristique. D’où notre proposition du GreenPass, adossée à l’avis du Comité scientifique dans un contexte sanitaire beaucoup plus grave et de crise économique et sociale où la Corse a encore plus besoin de recevoir des touristes pour générer de l’activité et de la richesse, qui font défaut depuis mars ». Aux critiques, il rappelle : « le facteur majeur de risque de circulation du virus et d’aggravation de l’épidémie est le brassage de population. Le fait que nous soyons une île avec des structures sanitaires limitées et qui reçoit, tous les été, un flux important de visiteurs, nous place dans un risque objectif qui est sans équivalent ailleurs. Ce risque, il est de notre responsabilité d’essayer de le limiter et de le gérer au mieux, mais ce n’est pas de notre compétence, c’est celle de l’Etat ». A ses détracteurs, il réplique qu’il aurait pu s’en désintéresser, s’en laver les mains : « Cela aurait été un choix sans doute plus confortable, y compris au plan politique, voir électoral. Si les choses tournent bien, nous aurions été co-responsables de la situation réussie. Si elles tournent mal, cela aurait été la faute des services de l’Etat. Ce n’est pas ce choix que j’ai voulu faire. Comme pour le report du 1er tour des élections municipales, j’ai considéré en âme et conscience qu’au dessus de tout, il y a la vie humaine ».
Du préventif au curatif
Déplorant le refus gouvernemental de débattre du GreenPass et de co-construire le dispositif, le président de l’Exécutif se réjouit néanmoins de la reprise de certaines de ses idées : « Après avoir caricaturé et brocardé le test préventif, toutes ces critiques ont été balayées, purgées par la décision du gouvernement de mettre en place, dans les DOM-TOM, ce dispositif qu’il disait inconstitutionnel. Il l’a mis en place de façon plus dissuasive, sans que personne ne crie au scandale juridique, ni aux relents nauséabonds des Nationalistes corses recherchant la pureté sanitaire ! ». Pour Gilles Simeoni, le problème vient d’une différence fondamentale de vision. « Notre dispositif était axé sur l’anticipation et la prévention par rapport au risque, tandis que celui du gouvernement est un dispositif à posteriori et curatif. Nous souhaitions intervenir avant que l’incendie ne se déclare, l’essentiel du dispositif de l’Etat vise à éteindre l’incendie, s’il se déclare. J’espère cependant qu’il nous permettra de gérer au mieux la saison estivale ». Il appelle les professionnels du tourisme à « l’améliorer, le porter et le faire partager, à s’inscrire dans une démarche de Destination Confiance pour renforcer l’attractivité touristique de la Corse ».
Un pont aérien
C’est, sans surprise, Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio et président macroniste du groupe Andà per Dumane, qui monte au créneau pour redire, à la fois, son désaccord avec l’Exécutif corse, et sa satisfaction du dispositif gouvernemental : « Le gouvernement a apporté une réponse sanitaire spécifique à la Corse, aucune autre région continentale n’en a eu. Tant mieux si on vous a entendu sur ce qui est légitime ! J’ai été le premier à reconnaître le travail réalisé par le président de l’Exécutif. On peut débattre sur le caractère facultatif ou pas du test, mais j’estime que vous avez été entendu par le gouvernement, en partie, comme je l’ai été sur certaines de mes propositions ». Espérant lui aussi que ladite réponse sera suffisante, il plaide pour la recherche d’un consensus. « Aujourd’hui, la question fondamentale pour réussir la saison, c’est de monter un véritable pont aérien entre la Corse et la continent. Il y a une urgence à sensibiliser le gouvernement sur cette réponse fondamentale. Je serais à vos côtés. C’est l’élément clé ».
Un touriste discriminé
Satisfaction affichée également par les groupes de droite qui tirent de nouveau à boulets rouges sur le GreenPass. « Le Green Pass était une mauvaise réponse à l’angoisse des Corses qui ont été traumatisés par ces trois mois inédits. Il a été interprété comme une mesure dissuasive et punitive. Le touriste, discriminé, devient presque le mal tant il est associé au Covid… La réponse de l’Etat au Green Pass a été de retarder l’arrivée en Corse des touristes par une restriction d’accès, un signal tout aussi négatif qui a rapidement été annulé… Toutes ces polémiques sur le Green Pass ont accentué le manque total de visibilité pour engager une saison touristique », dénonce Chantal Pedinielli, élue de Per L’Avvene. Reprenant une proposition de Camille de Rocca Serra et son projet intitulé Corovisa, elle privilégie : « Une autre piste, celle de l’acte volontaire qui, lui, est juridiquement possible. Le test volontaire, éventuellement assorti d’une incitation, n’est pas un acte punitif et ferait de chacun un touriste responsable… Les conditions sont désormais optimales puisqu’a été acté la prescription et donc le remboursement du test volontaire, tout comme la prise de température dans les infrastructures portuaires et aéroportuaires ».
Un plan B
Un avis partagé par François-Xavier Ceccoli, maire de San Giuliano et élu de La Corse dans la République : « La perception des gens du continent sur le Green Pass a été négative. Il aurait été très dangereux de rester sur une proposition qui aurait eu des dommages collatéraux énormes sur l’économie corse. La saison touristique est capitale ». Cependant, s’il se félicite des mesures gouvernementales qui « ont le mérite d’exister », il reconnaît que « la vigilance doit rester de mise. En autorisant l’arrivée des touristes, on va mathématiquement multiplier le risque d’infection. Il faudra qu’on soit extrêmement vigilants sur les moyens qui ont été mis en place par l'Etat. Ces moyens seront-ils adaptés à ce qui pourrait arriver ? Seront-ils suffisants ? C’est la vraie question ! Il faudrait quand même préparer un plan B ». Pour lui aussi, l’urgence porte sur les transports : « On nous dit que les prix explosent, qu’il n’y a pas de place… On nous dit tout et n’importe quoi ! Il serait judicieux de nous donner des éléments sur le sujet ».
La nécessité des tests
La position de la majorité territoriale est livrée sans fard par les élus médecins qui la composent, que ce soit le Dr François Benedetti pour Corsica Libera ou le Dr Danielle Antonini pour Femu a Corsica. Cette dernière, médecin ajaccien, revient, comme l’avait fait Bianca Fazi, lors de la session précédente, sur le contexte sanitaire corse, le manque de lits et l’épuisement du corps médical, avant de résumer froidement et simplement la situation : « L’Etat a choisi, seul, de mettre en œuvre ce dispositif et devra, donc, l’assumer. Nous prenons acte qu’une partie de nos principes est reprise alors que ces mêmes principes étaient considérés comme inapplicables ou infondés. Nous continuons à penser qu’il faut informer et sensibiliser les voyageurs, notamment sur l’importance des mesures barrières, mais nous maintenons qu’il faudra tester, tester et encore tester ! ».
C’est, sans surprise, Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio et président macroniste du groupe Andà per Dumane, qui monte au créneau pour redire, à la fois, son désaccord avec l’Exécutif corse, et sa satisfaction du dispositif gouvernemental : « Le gouvernement a apporté une réponse sanitaire spécifique à la Corse, aucune autre région continentale n’en a eu. Tant mieux si on vous a entendu sur ce qui est légitime ! J’ai été le premier à reconnaître le travail réalisé par le président de l’Exécutif. On peut débattre sur le caractère facultatif ou pas du test, mais j’estime que vous avez été entendu par le gouvernement, en partie, comme je l’ai été sur certaines de mes propositions ». Espérant lui aussi que ladite réponse sera suffisante, il plaide pour la recherche d’un consensus. « Aujourd’hui, la question fondamentale pour réussir la saison, c’est de monter un véritable pont aérien entre la Corse et la continent. Il y a une urgence à sensibiliser le gouvernement sur cette réponse fondamentale. Je serais à vos côtés. C’est l’élément clé ».
Un touriste discriminé
Satisfaction affichée également par les groupes de droite qui tirent de nouveau à boulets rouges sur le GreenPass. « Le Green Pass était une mauvaise réponse à l’angoisse des Corses qui ont été traumatisés par ces trois mois inédits. Il a été interprété comme une mesure dissuasive et punitive. Le touriste, discriminé, devient presque le mal tant il est associé au Covid… La réponse de l’Etat au Green Pass a été de retarder l’arrivée en Corse des touristes par une restriction d’accès, un signal tout aussi négatif qui a rapidement été annulé… Toutes ces polémiques sur le Green Pass ont accentué le manque total de visibilité pour engager une saison touristique », dénonce Chantal Pedinielli, élue de Per L’Avvene. Reprenant une proposition de Camille de Rocca Serra et son projet intitulé Corovisa, elle privilégie : « Une autre piste, celle de l’acte volontaire qui, lui, est juridiquement possible. Le test volontaire, éventuellement assorti d’une incitation, n’est pas un acte punitif et ferait de chacun un touriste responsable… Les conditions sont désormais optimales puisqu’a été acté la prescription et donc le remboursement du test volontaire, tout comme la prise de température dans les infrastructures portuaires et aéroportuaires ».
Un plan B
Un avis partagé par François-Xavier Ceccoli, maire de San Giuliano et élu de La Corse dans la République : « La perception des gens du continent sur le Green Pass a été négative. Il aurait été très dangereux de rester sur une proposition qui aurait eu des dommages collatéraux énormes sur l’économie corse. La saison touristique est capitale ». Cependant, s’il se félicite des mesures gouvernementales qui « ont le mérite d’exister », il reconnaît que « la vigilance doit rester de mise. En autorisant l’arrivée des touristes, on va mathématiquement multiplier le risque d’infection. Il faudra qu’on soit extrêmement vigilants sur les moyens qui ont été mis en place par l'Etat. Ces moyens seront-ils adaptés à ce qui pourrait arriver ? Seront-ils suffisants ? C’est la vraie question ! Il faudrait quand même préparer un plan B ». Pour lui aussi, l’urgence porte sur les transports : « On nous dit que les prix explosent, qu’il n’y a pas de place… On nous dit tout et n’importe quoi ! Il serait judicieux de nous donner des éléments sur le sujet ».
La nécessité des tests
La position de la majorité territoriale est livrée sans fard par les élus médecins qui la composent, que ce soit le Dr François Benedetti pour Corsica Libera ou le Dr Danielle Antonini pour Femu a Corsica. Cette dernière, médecin ajaccien, revient, comme l’avait fait Bianca Fazi, lors de la session précédente, sur le contexte sanitaire corse, le manque de lits et l’épuisement du corps médical, avant de résumer froidement et simplement la situation : « L’Etat a choisi, seul, de mettre en œuvre ce dispositif et devra, donc, l’assumer. Nous prenons acte qu’une partie de nos principes est reprise alors que ces mêmes principes étaient considérés comme inapplicables ou infondés. Nous continuons à penser qu’il faut informer et sensibiliser les voyageurs, notamment sur l’importance des mesures barrières, mais nous maintenons qu’il faudra tester, tester et encore tester ! ».
Destination confiance
C’est finalement Nanette Maupertuis, conseillère exécutive et présidente de l’Office du tourisme (ATC) qui rentre dans le vif du sujet de la saison estivale, en rappelant que l’ATC est complètement mobilisée. « La notion de destination confiance, l’ATC l’a mise en œuvre depuis plusieurs semaines, bien avant les discussions sur le GreenPass parce que nous savions que, pour faire venir les touristes cette année, toute destination se devait d’avoir une communication de réassurance sanitaire. Notre communication multicanaux, tant sur les réseaux sociaux qu’en spots de télévision, est en train de monter en puissance. Dans quelques jours, elle portera sur une offre différenciée. Toutes les informations sanitaires sont intégrées sur un site qui a été totalement rénové depuis trois semaines et que le touriste peut consulter. Nous avons créé une marque territoriale, Safe Corsica, que tous les acteurs de terrain peuvent adopter, associée à une charte de comportements vertueux. Air Corsica l’a déjà fait. Nous avons accompagné tous les acteurs touristiques qui le souhaitaient. Nous proposerons, d’ici fin juin, un amendement du règlement des aides pour aider les entreprises qui se sont adaptées à la crise du COVID et aux exigences de la situation sanitaire ».
Une forte demande
Nanette Maupertuis fait, ensuite, un point encourageant de la situation conjoncturelle. « Les réservations dans le maritime – toujours limité en capacité pour des raisons sanitaires, cela devrait être levé la semaine prochaine – sont très bonnes. Dans l’aérien, la progression est énorme sur Air Corsica et Air France. Cette forte demande explique, peut-être, l’augmentation des prix, mais nous sommes en discussion pour faire évoluer les choses. Il y a eu un petit couac dans la semaine parce que Hop, filiale d’Air France, a supprimé quelques transversales, notamment en provenance de Lille et de Nantes. Des hôteliers, qui attendaient leurs clientèles, se sont retrouvés le bec dans l’eau. Sur le front des transports, nous sommes en veille stratégique ». Tout en incitant à relativiser : « Toutes les destinations sont impactées. On sait que, quelque soit l’année, 40% des réservations se font désormais un mois avant de partir, on a donc encore beaucoup d’espoir pour cette saison qui ne sera pas la saison 2019, ni le pic 2018 ». Avec, au passage, un tacle ironique envers ceux qui la prennent régulièrement pour cible : « A la fin de la saison 2018, personne n’est venue féliciter la présidente de l’ATC pour le remarquable travail réalisé par ses services qui a permis ce résultat exceptionnel. L’an dernier, avec moins 1,2%, j’entendais partout crier à la catastrophe. On voulait me brûler vive comme Jeanne D’Arc ! ». Clin d’œil tout aussi narquois envers Jean-Charles Orsucci qui demande à l’ATC de donner 100 € à chaque touriste pour les inciter à faire le test : « Il nous faudrait 100 millions € ! ». Avant de conclure : « L’important est d’arriver à faire au moins 50% des flux, cela signifie que 1,1 million de personnes vont arriver, la question sanitaire va se poser. Nous avons de très bons signaux pour l’après-saison, nous y réfléchissons avec les territoires ».
Le rapport de l’Exécutif prenant acte du dispositif d’accompagnement gouvernemental a été adopté par deux groupes de la majorité territoriale, Femu a Corsica et le PNC. Après le refus de l’Exécutif d’intégrer un amendement de Per L’Avvene, l’opposition n’a pas participé au vote. Pas plus que Corsica Libera qui entendait, ainsi, protester contre le dispositif gouvernemental.
N.M.
C’est finalement Nanette Maupertuis, conseillère exécutive et présidente de l’Office du tourisme (ATC) qui rentre dans le vif du sujet de la saison estivale, en rappelant que l’ATC est complètement mobilisée. « La notion de destination confiance, l’ATC l’a mise en œuvre depuis plusieurs semaines, bien avant les discussions sur le GreenPass parce que nous savions que, pour faire venir les touristes cette année, toute destination se devait d’avoir une communication de réassurance sanitaire. Notre communication multicanaux, tant sur les réseaux sociaux qu’en spots de télévision, est en train de monter en puissance. Dans quelques jours, elle portera sur une offre différenciée. Toutes les informations sanitaires sont intégrées sur un site qui a été totalement rénové depuis trois semaines et que le touriste peut consulter. Nous avons créé une marque territoriale, Safe Corsica, que tous les acteurs de terrain peuvent adopter, associée à une charte de comportements vertueux. Air Corsica l’a déjà fait. Nous avons accompagné tous les acteurs touristiques qui le souhaitaient. Nous proposerons, d’ici fin juin, un amendement du règlement des aides pour aider les entreprises qui se sont adaptées à la crise du COVID et aux exigences de la situation sanitaire ».
Une forte demande
Nanette Maupertuis fait, ensuite, un point encourageant de la situation conjoncturelle. « Les réservations dans le maritime – toujours limité en capacité pour des raisons sanitaires, cela devrait être levé la semaine prochaine – sont très bonnes. Dans l’aérien, la progression est énorme sur Air Corsica et Air France. Cette forte demande explique, peut-être, l’augmentation des prix, mais nous sommes en discussion pour faire évoluer les choses. Il y a eu un petit couac dans la semaine parce que Hop, filiale d’Air France, a supprimé quelques transversales, notamment en provenance de Lille et de Nantes. Des hôteliers, qui attendaient leurs clientèles, se sont retrouvés le bec dans l’eau. Sur le front des transports, nous sommes en veille stratégique ». Tout en incitant à relativiser : « Toutes les destinations sont impactées. On sait que, quelque soit l’année, 40% des réservations se font désormais un mois avant de partir, on a donc encore beaucoup d’espoir pour cette saison qui ne sera pas la saison 2019, ni le pic 2018 ». Avec, au passage, un tacle ironique envers ceux qui la prennent régulièrement pour cible : « A la fin de la saison 2018, personne n’est venue féliciter la présidente de l’ATC pour le remarquable travail réalisé par ses services qui a permis ce résultat exceptionnel. L’an dernier, avec moins 1,2%, j’entendais partout crier à la catastrophe. On voulait me brûler vive comme Jeanne D’Arc ! ». Clin d’œil tout aussi narquois envers Jean-Charles Orsucci qui demande à l’ATC de donner 100 € à chaque touriste pour les inciter à faire le test : « Il nous faudrait 100 millions € ! ». Avant de conclure : « L’important est d’arriver à faire au moins 50% des flux, cela signifie que 1,1 million de personnes vont arriver, la question sanitaire va se poser. Nous avons de très bons signaux pour l’après-saison, nous y réfléchissons avec les territoires ».
Le rapport de l’Exécutif prenant acte du dispositif d’accompagnement gouvernemental a été adopté par deux groupes de la majorité territoriale, Femu a Corsica et le PNC. Après le refus de l’Exécutif d’intégrer un amendement de Per L’Avvene, l’opposition n’a pas participé au vote. Pas plus que Corsica Libera qui entendait, ainsi, protester contre le dispositif gouvernemental.
N.M.