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Sylvain Fanti : « Il existe une troisième voie pour Bastia »


Nicole Mari le Lundi 3 Mars 2014 à 22:52

Environ 150 personnes ont assisté, lundi soir, au péristyle du théâtre de Bastia, au meeting du benjamin de l’élection municipale du 23 mars à Bastia. Sylvain Fanti, qui se présente comme le leader de la « Nouvelle Droite bastiaise», a présenté sa liste et rappelé les grands axes de son programme. Crédité de 1% à 2% d’intentions de vote, il appelle les électeurs de la droite à ne pas se tromper de candidat et espère recapitaliser sur son nom les « voix égarées » qui, selon lui, se sont portées sur Gilles Simeoni et François Tatti. Explications, pour Corse Net Infos, en live et en vidéo.



Sylvain, candidat à l'élection municipale de Bastia et les membres de sa liste : Bastia pour les Bastiais.
Sylvain, candidat à l'élection municipale de Bastia et les membres de sa liste : Bastia pour les Bastiais.
Exister politiquement dans une élection où le camp libéral, déjà en lice, est à la traîne et où les ténors occupent tout l’espace, c’est le pari culotté de Sylvain Fanti, 2ème candidat de droite aux Municipales bastiaises. Et du culot, le benjamin du mouvement corsiste : « La Nouvelle Droite », en délicatesse avec le candidat libéral officiel, soutenu par l’UMP et l’UDI, en a à revendre. En dépit des rumeurs et, prétend-il, « des pressions », il a finalement réussi à boucler sa liste « Bastia pour les Bastiais » et à aligner les 43 noms nécessaires. Une liste « diversifiée, représentative de ce que nous sommes » qui, maintient-il, présente une alternative au « clanisme séculaire et aux Nationalistes romantiques ». S’il fustige cette bi-polarisation du 2nd tour, c’est qu’il espère, par cette campagne, commencer à construire une 3ème voie et incarner le renouveau d’une droite bastiaise qui peine à rassembler ses ouailles.
 
Une génération sans complexe
Cette certitude, les 4 orateurs, qui se succédent, vont la marteler. Stigmatisant « le choix de l’immobilisme » du camp libéral « qui assurera, sans doute, sa défaite », Antoine Cazzone, en 9ème position sur la liste, l’affirme, d’emblée : « Le choix ne se résume pas à une alternative entre la dynastie, sa dissidence et les Nationalistes. Il y a une autre démarche. Ensemble, nous ferons mentir les sondages ». Céline Marzocchi, numéro 2 sur la liste, enchaîne sans ambages : « Nous sommes la nouvelle génération de la droite bastiaise. Il va falloir compter avec nous ! ». Tous veulent y croire. Jullien Lolli-Vendasi, ancien dirigeant du Sporting et en 3ème position, ose la comparaison : « Sylvain, c’est comme le National. Beaucoup ne nous voyaient pas là aujourd’hui ! Avec peu de moyens, on fait beaucoup ».  Gaetan Bracconi, à la 7ème place, balaye, d’un revers de main, l’expérience revendiquée par l’équipe Zuccarelli : « On n’est pas là pour promettre des logements des frigos, des machines à laver… Leur expérience, c’est de se mettre autour d’une table et d’ouvrir des enveloppes ! ».
 
L’étendard de l’emploi 
Déclarant qu’il a choisi de s’engager en politique « pour sauver Bastia, la réveiller, la faire vivre », Sylvain Fanti enfonce, indirectement, le clou : « S’il y a des Bastiais qui n’obtiennent pas des logements sociaux parce que le vote s’achète, ça menace mes libertés et mes rêves d’égalité ! ». Se disant opposé au cumul des mandats, il s’engage à ne pas dépasser deux mandats de maire. Interrompu quelques minutes par une alarme incendie, il reprend son discours en rappelant les 4 grands axes de son programme. Et affirme être le seul à donner la priorité à l’emploi et à la création de richesse : « Aucun candidat n’a le courage et la compétence pour en parler ! Notre marque de fabrique est le courage ! », clame-t-il. Pour lui, Bastia doit devenir « l’étendard de l’emploi » en Corse. Pour cela, il veut en faire « une ville de propriétaires » et créer une zone franche urbaine dans les quartiers Sud.
 
Une municipalité vieillote
En matière de sécurité et de lutte contre la délinquance, il propose la mise en place d’un Conseil des familles et d’une vidéo-protection en temps réel, l’élargissement des compétences de la police municipale pour pallier le déficit de la police nationale et la création d’un pacte de bonne intégration des communautés étrangères. En matière culturelle, il ironise sur l’action de la municipalité : « La vie culturelle à Bastia est à l’image de la municipalité : élitiste, vieillote et surannée ». Son idée est, notamment, d’équiper la ville d’un palais des Congrès pour y organiser, chaque année, un grand événement. Pour améliorer la circulation et le stationnement, il avoue ne pas avoir de projets originaux par rapport à ses adversaires, sauf d’offrir des lignes de bus totalement gratuites.
 
Le vote tendance
Puis, Sylvain Fanti rebondit sur l’enjeu politique du scrutin et tire à boulets rouges sur les trois premiers du classement. « Les tenants de la mafia des élections veulent réduire le débat et nous refaire le remake entre les méchants cagoulés et les jacobins séculaires ». Taclant le bilan d’une municipalité « à bout de forces, incapable de se réinventer », il n’épargne pas sa dissidence : « Faux-frère des membres de la sainte dynastie Zuccarelli, faux partisan de l’alternance, qui a bien compris la position de François Tatti pour le 2nd tour ? S’associera-t-il avec Gilles Simeoni ou maintiendra-t-il sa candidature pour indirectement conserver l’élection de Jean Zuccarelli ? ». Il s’en prend, ensuite, à Gilles Simeoni, « Ce nationaliste soi-disant modéré » en reconnaissant qu’il représente « le vote tendance, le vote qui a mis en débat les bons sujets », mais se demande-t-il : « Est-il indépendantiste de droite ou indépendantiste de gauche ? ».
 
Un appel aux voix égarées
Il offre, pour sa part, la perspective d’une 3ème voie avec une nouvelle génération de droite « libre et capable de porter des idées nouvelles. C’est pourquoi nous irons chercher les voix de ceux qui se sont égarés chez Gilles Simeoni ou chez François Tatti parce qu’ils ont eu l’illusion de voir en eux un leader déterminé à suivre, ce que la droite n’a plus fait depuis des décennies ». Il lance donc un appel aux électeurs de droite séduits par ces autres sirènes : « Demandez-vous si le billet que vous allez glisser dans l’urne correspond à vos vraies valeurs ! Demandez-vous s’il n’y a pas quelque part tromperie sur la marchandise ! ». Il conclut : « Une nouvelle droite est née. Une nouvelle droite capable de dépasser les clivages historiques qu’elle s’est, elle-même, fixée. Elle est prête, armée, pour renverser l’ordre établi depuis 30 ans dans la région bastiaise ». Sylvain Fanti compte fermement utiliser les 20 jours qui le séparent du 1er tour pour augmenter son score. Histoire d’incarner surtout l’alternance dans son propre camp !
N. M.


La liste "Bastia pour les Bastiais"


1- Sylvain Fanti
2- Céline Marzocchi
3- Julien Lolli-Vendasi
4- Isabelle Beraldi
5- Patrick Autes
6- Daniele Mazzoni
7- Gaetan Bracconi
8 - Anne-Marie Reboa
9- Antoine Cazzone
10- Lucette Palandri
11- Elio Lombardo
12- Michele Yenco
13- Thierry Calisti
14- Lila Amini
15-  Christophe Mori
16- Anne-Marie Raffaelli
17- Ouezghari Zouheir
18- Mireille Antonini
19- Stephane Bartolozzi
20- Rosalba Succu
21- Marc-Antoine Fanti
22- Paulette Arnould
23- Edgar Liguori
24- Gilda Strazzieri
25- Jerome Timpano
26- Marie-Noelle Ingles
27- Jean-Jacques Nicolai
28- Angelica Murati
29- Jean-Francois Saoletti
30- Danielle Miniguetti
31- Antoine Franceschetti
32- Annonciade Romitti
33- Don-Ignace Croce
34- Alicia Floch
35- Yves Ristorcelli
36- Valerie Moretti
37- Serge Battini
38- Patricia Casalta Valéry
39- Jean-Michel Orsini
40- Marie-Marguerite Agostini
41- Michael Santucci
42- Beatrice Valiere
43- André Mailles