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Sorru in Musica : académique sans l'être


E. M le Lundi 22 Juillet 2019 à 19:35

Derrière la porte d'une coursive, un violon s'entête déjà autour des notes d'une étude à la justesse impeccable. Le couvent Saint François vient d'accueillir les premiers élèves de l'académie de musique Sorru in Musica...



« Ce lieu n'est pas seulement historique, fait remarquer un peu plus tard Bertrand Cervera, face aux stagiaires et parents accompagnant les plus jeunes d'entre eux. Il est vibratoire et est devenu le cœur de notre festival». Dans la salle Albini, l'heure est alors aux présentations. Enseignants, pianistes accompagnateurs, régie technique, ni même luthier ne manquent à l'appel. « Parce qu'une académie est une académie, souligne le fondateur de Sorru in Musica et violon solo de l’Orchestre National de France, avant de taquiner les violonistes parmi les 45 musiciens de 6 à  70 ans inscrits (résidant pour moitié en Corse) dont également des altos, violoncelles et piano. Si vous ne travaillez pas votre instrument six heures par jour, c'est foutu ! » Rires dans l'assemblée qui reste néanmoins attentive au planning-type d'une journée de stage. Durant 9 jours, le matin, ce sera donc cours individuels puis ateliers au choix (guitare d'accompagnement, polyphonie, chorale, danse, langue et culture corses...), jusqu'à la pause déjeuner, elle-même suivie d'un temps de pratique collective (chant et musique traditionnels) avant un travail en autonomie.


Jouer avant tout

« Dès lundi, chaque soir, lui, aura son avant-concert : le vôtre ! Car l'idée est de jouer, rappelle Bertrand Cervera. Et sachez qu'à l'heure où vous vous produirez, le public est souvent très nombreux, ce qui nous rend, nous qui vous suivrons, affreusement jaloux ! » Yeux écarquillés des plus jeunes... qui sitôt après rejoignent leur professeur, le temps d'affiner l'organisation et de fixer les horaires pour chacun. Dans la cour, tous se retrouvent sous les fenêtres de la bâtisse à l'âme intacte. De là, l'académie suivra le chemin qui la conduira jusqu'au centre du village : d'abord pour profiter d'un concert dansé, donné sur la place de Vico par la Compagnie des jeunes talents corses ; ensuite pour voyager entre Venise, New York et Buenos Aires, au rythme des saisons de Vivaldi et Piazzolla, interprétées avec brio par Bertrand Cervera et les siens sous la voûte de l'église Santa Maria, bondée d'auditeurs de tous âges. Romane, 10 ans, Clelia, 8 ans (et d'autres) auront goûte là au frisson de la grande musique. Ri aussi. Savaient-elles qu'un violon on joue avec autant que l'on en joue ? Jusqu'à le faire danser, couiner, et même jusqu'à s'endormir dessus. Pour de faux bien sûr. Ou l'on n'en jouerait pas si bien. Demain, elles essaieront à leur tour... En leçon particulière, puis à Evisa. Car faisant fi des frontières, la caravane de Sorru in Musica, festival résolument nomade, décloisonné et transgénérationnel, a bel et bien repris la route. Cette fois pour les Deux-Sevi.



Au programme, ce soir à Evisa, en l'église San Martinu

20 heures, concert des étudiants de l'académie de musique Sorru in Musica

21h30, concert « Un parfum d'Angleterre »

Entrées gratuites !