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Situation des hôpitaux corses : les médecins libéraux en appellent au ministre de la Santé


le Vendredi 30 Juin 2023 à 18:34

À quelques jours de la saison estivale, la Confédération des Syndicats Médicaux Français de Corse s’alarme des conséquences de la loi Rist sur le système de santé insulaire. Par le biais d’une lettre en date du 27 juin, a souhaité interpeller François Braun face aux nombreuses inquiétudes qui font jour



(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration)
C’est un signal d’alerte que la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) de Corse a entendu lancer au ministre de la Santé à quelques jours de la saison estivale. Par une lettre en date du 27 juin, l’organisation a en effet souhaité faire part à François Braun de l’inquiétude qui règne chez les médecins libéraux corses « quant à l’accès aux soins et à la prise en charge des patients dans les structures de santé insulaires et dans les hôpitaux de proximité cet été, particulièrement dans nos services d’urgences d’Ajaccio et Bastia ». « Nous sommes confrontés à un afflux de population lié à la saisonnalité, à des tensions sur nos établissements sanitaires et à une raréfaction du personnel soignant en lien direct avec la loi Rist », indique le courrier.
 
« Du côté des médecins libéraux, nous étions d’accord sur le principe de la loi Rist qui consiste à encadrer la rémunération des médecins intérimaires qui effectuent leur mission au sein des hôpitaux pour éviter certaines dérives et pour qu’il y ait une certaine forme d’équité dans la rémunération entre les praticiens intérimaires et hospitaliers. Par contre, comme l’ensemble de la communauté soignante, nous avions émis beaucoup de réserves sur l’opérationnalité avant la saison estivale », explique le Dr Laurent Carlini, le vice-président de la CSMF de Corse en pointant : « La loi Rist a entrainé une fuite des intérimaires vers des structures privées, donc nous nous retrouvons face à une carence de soignants et des difficultés dans l’organisation de l’offre de soins ». Ainsi, la CSMF de Corse déplore que malgré les « multiples alertes » des médecins concernant les difficultés de ressources humaines, « les plannings médicaux sont incomplets aux urgences d’Ajaccio ». Une situation tendue qui a également conduit le président de l’Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a marqué ses craintes sur Twitter mercredi soir. « Situation dans les hôpitaux corses, saturation annoncée des Urgences et carence en personnel : alerté par la conseillère exécutive en charge de la santé, Bianca Fazi, j’ai à nouveau écrit au Ministre de la santé pour lui demander des mesures et moyens d’urgence », a-t-il annoncé. 

" Proposer des solutions concrètes, pérennes et innovantes pour rendre la médecine générale attractive "

Pour pallier au manque de praticiens, la CSMF indique que « les médecins libéraux insulaires ont été sollicités. « Et comme lors de la crise sanitaire, ils organisent à nouveau la permanence des soins notamment au sein des maisons médicales de garde, se mobilisent dans leurs cabinets pour répondre aux soins non programmés et aux besoins de notre population durant l’été et bien plus », souligne-t-elle. Un « engagement territorial » qui n’est « toujours pas revalorisé et qui va à l’encontre de toute forme de réquisition », regrette l’organisation. 
 
Dans ce droit fil, la confédération a par ailleurs également entendu réitérer ses inquiétudes quant à l’attractivité de la médecine générale. « Il y a de moins en moins de jeunes qui ont tendance s’installer. On le voit lorsque l’on est maitre de stage et que l’on accueille des internes au sein de nos cabinets, il y a de plus en plus de doutes et d’inquiétudesLes plus jeunes nous disent qu’ils sont réticents à s’installer car il y a de moins en moins de temps médical, et de plus en plus de temps administratif », déplore ainsi le Dr Laurent Carlini.  « Nous espérons que le ministre de la Santé va enfin nous écouter et va proposer des solutions concrètes, pérennes et innovantes pour rendre cette spécialité de la médecine générale attractive et qu’elle soit enfin revalorisée comme elle se doit l’être eut égard de cette nouvelle mobilisation. Cela passe par la revalorisation du prix de la consultation, mais pas que. Il faut aussi revaloriser la consultation dans un souci de dégager ce temps administratif moyennant le financement d’un secrétariat ou d’un cabinet médical, ou d’un aménagement pour améliorer l’accueil et le confort des patients. Il faut revaloriser pour améliorer les conditions de travail et surtout la prise en charge des patients », détaille avant de conclure en soulignant le « rôle fondamental qu’il est indispensable de préserver » des médecins traitants en Corse.