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Protection de l'enfance : le beau conte de Noël de la petite Wissal


Philippe Jammes le Samedi 6 Janvier 2024 à 19:44

Dans une lettre adressée à notre rédaction, les associations C2ARI, Donne è Surelle, EFA2B et Orphelin'Aide, apportent de bonnes nouvelles de Wissal, cette toute petite fille qui avait été placée dans un orphelinat malgré leur combat pour la maintenir dans les bras de sa maman. Un beau conte de Noël qui s'achève de la meilleure des façons pour la petite Wissal.



Photo d'illustration
Photo d'illustration

« Vous vous souvenez de la petite Wissal ?
Pour rappel : cette petite fille qui a aujourd’hui trois ans avait été condamnée ,dans des conditions contraires à l’intérêt supérieur de l’enfant, à rester presqu’un an de trop dans un orphelinat, sa maman d’adoption ayant été jugée inapte sur des erreurs d’évaluation administratives, et le refus de le prendre en compte après que cela lui a été signalé.


Plusieurs associations s’étaient battues pour qu’elle soit enfin dans les bras de sa maman.
Nous sommes heureux de vous donner de ses nouvelles : depuis 3 mois elle est en Casinca, elle est aimée, elle est choyée, elle est soignée, elle va à l’école, elle a un amoureux. Cela, c’est grâce à ces associations qui doivent être citées ici :  Ava Basta, C2ARI, Donne è Surelle, EFA2B La Ligue des droits de l’homme et Orphelin’Aide. C’est grâce aussi à cinq élus corses qu’il faut remercier parce qu’ils et elles se sont personnellement engagés : l’eurodéputé François Alfonsi, Serena Battestini élue à l’Assemblée de Corse,  Benoît Bruzi, maire de Vescovato, Lætitia Maroccu élue à la ville d’Ajaccio en charge de la protection de l’enfance et le sénateur Paulu-Santu Pariggi. Il faut aussi citer trois médecins particulièrement engagés en Corse pour la défense des droits humains : les docteurs Hatem Ballé, Jean-Pascal Muracciole et François Pernin.


Il faut remercier la presse qui nous a permis de sauver cette petite fille : ARRITTI, RCFM et Corse Net Infos.


À l’époque, l’Aide Sociale à l’enfance (ASE) de Corse s’était tellement offusquée que ce combat soit rendu public dans cette presse qu’elle s’était fendue d’un communiqué dans le forum de RCFM pour affirmer en substance que cette affaire ne devait pas être exposée publiquement au prétexte que les informations de ce dossier étaient confidentielles. Mais heureusement que nous avons rendu cela public ! Au point que le juge qui a statué dans cette affaire a affirmé qu’en 30 ans c’était la première fois qu’il voyait le ministère de la Justice revenir sur l’une de ses décisions ! Experte en protection de l’enfance, Michèle Créoff, invitée le 6 décembre à Ajaccio par l’ARS de Corse dans le cadre de l’Agora de la Santé, rappelait que le « secret » ne pouvait constituer une cause susceptible de faire taire les lanceurs et lanceuses d’alerte quand il s’agissait de défendre un enfant… « On ne peut pas attendre un jugement avant d’agir pour protéger un enfant... Il faut être très prudent sur la notion de secret, il y a une obligation de dénonciation... Il faut accepter de penser autrement, faire un pas de côté pour s’autoriser à agir ».


Malheureusement le cas de la petite Wissal n’est pas le seul où un(e) enfant et des postulants à l’adoption ont dû subir les erreurs des services de l’ASE sans que jamais leur hiérarchie n’intervienne malgré bien des interpellations de notre part. Certaines associations ont d’ailleurs souvent été maltraitées pour justement tenter de soulever les problèmes et dysfonctionnements qui se posent…
Ce qui est absolument anormal.



Les personnels par la faute de qui cette petite fille et sa maman ont tant souffert continuent-ils d’exercer au sein de l’institution ? Une révision des protocoles d’intervention a-t-elle été faite ? Des formations sont-elles envisagées pour remédier aux erreurs de prise en charge ? Des excuses ont-elles été présentées à Wissal et à sa maman ?
Enfin, les services de l’institution (...) ont ils pris des nouvelles de l’enfant ?


Que tous ceux qui nous ont soutenus dans cette lutte pour Wissal le sachent : elle va bien et chaque fois qu’il nous sera possible de sauver un enfant, nous continuerons de rendre publiques nos actions.
Nous demandons aux pouvoirs publics, État et ASE de bien vouloir recevoir des représentants de chacune de nos associations afin que nous leur soumettions les problèmes graves qui ont été portés à notre connaissance dans le domaine de l’enfance et qui, parfois, relèvent, comme dans l’affaire de la petite Wissal, de violences institutionnelles. Dans l’intérêt des enfants, il nous faut travailler en bonne intelligence et la Collectivité se doit de prendre attache avec les associations qui œuvrent sur le terrain pour approcher la réalité des situations et parfaire la prise en charge.


Pour notre part, nous restons totalement disponibles et ouverts à la discussion pour échanger sur les points à améliorer selon nous dans le fonctionnement des services.
Notre unique objectif est et reste l’intérêt supérieur de l’enfant qui est un principe intangible que tous doivent respecter ».
Les signataires : C2ARI, Donne è Surelle, EFA2B et Orphelin'Aide