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Plan de relance pour la Corse : Andà Per Dumane dénonce « des retards conséquents »


Nicole Mari le Vendredi 20 Novembre 2020 à 18:29

Le Plan « Salvezza è Rilanciu » de la Collectivité de Corse, qui vient d’être achevé, sera présenté à l’Assemblée de Corse en deux actes : les mesures d’urgences la semaine prochaine, et le plan global d’ici janvier. Dans un communiqué, le groupe Andà Per Dumane dénonce « des retards conséquents », notamment dans la mise en œuvre du plan par rapport aux autres régions françaises, et une « guérilla » nationaliste contre l’Etat qui en « obère la pertinence et l’efficacité ».



Le 10 novembre dernier, le Conseil exécutif de la Collectivité de Corse annonçait, dans un communiqué, avoir engagé la rédaction du Plan « Salvezza è Rilanciu », co-construit avec les acteurs économiques et sociaux. « La crise de la Covid-19 a eu, a, et aura des conséquences sanitaires, économiques et sociales d’une gravité sans précédent. La situation actuelle impose de mener de pair engagement renforcé dans le domaine sanitaire, et mise en œuvre de mesures exceptionnelles renforcées dans le secteur économique et social. A cet égard, les effets cumulés de la première vague et ceux de la deuxième vague menacent aujourd’hui de faire disparaitre des centaines, voire des milliers d’entreprises et d’emplois. La Corse, de par son insularité et la structure de son économie, est plus durement frappée que la plupart des territoires continentaux. Le deuxième confinement, nécessaire au plan sanitaire, est venu aggraver une situation déjà critique. C’est aujourd’hui l’ensemble du tissu économique et social insulaire qui est menacé : entreprises, en particulier les PME-TPE, artisans, commerces et en particulier le commerce de proximité, agriculteurs, salariés, chômeurs, personnes en situation de précarité, étudiants ou apprentis ». Dix jours après, le Plan est rédigé et présenté aux différents partenaires et commissions pour ajustement. Des mesures d’urgence seront intégrées, d’un point de vue financier, au budget primitif lors de la session des 26 et 27 novembre de l’Assemblée de Corse. Le plan sera soumis au débat au plus tard en janvier.
 
Du retard ?
L’encre du plan à peine séchée, avant même d’en discuter le fond, le groupe Andà Per Dumane, d’obédience macroniste, et présidé par le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, dénonce, dans un communiqué, ce qu’il estime être « un retard conséquent » dans l’élaboration du plan, affirmant que la Corse est en queue de peloton des régions françaises en matière de réactivité : « Dans un récent communiqué, le Conseil exécutif de Corse nous a informé de l’avancement ou plutôt du retard conséquent des travaux du futur plan de relance de l’économie Corse. Les douze autres régions de France métropolitaine ont majoritairement voté leur dispositif de soutien à leur tissu économique respectif entre avril et octobre. Certaines régions ont même voté un premier plan avant l’été avant de réajuster un second plan à l’automne. Notre collectivité se singularisera de nouveau par un vote en novembre pour les urgences et un autre en décembre pour la relance ». Ce qui n’est pas tout à fait vrai. Les régions ont du stopper net, suspendre ou revoir leurs copies, faute de savoir le montant des dotations que l’Etat leur allouera sur les différents niveaux du Plan France Relance. L’argent étant le nerf de la guerre, impossible de finaliser un plan sans savoir comment le financer. Seule l’Ile de France a, effectivement, adopté un plan, mais uniquement d’urgence. Comme se prépare à faire la Corse la semaine prochaine.
 
Une guérilla
Le groupe Andà Per dumane poursuit en tançant, une nouvelle fois, comme il le fait régulièrement en séance, sur des retards en chaine : « Vote qui se déroulera une nouvelle fois sans respect aucun pour l’Assemblée de Corse qui ne dispose toujours pas à ce jour du moindre document hormis un tableau Excel dans lequel figure en bonne place le projet de création d’un logo. J’ai d’ailleurs saisi, dès hier, le Président de l’Assemblée de Corse pour que cesse l’envoi tardif des rapports. Cette méthode, utilisée depuis le début de cette mandature et non depuis la pandémie liée à la Covid-19, demeure abusive, antidémocratique et empêche l’opposition de travailler normalement. Mais plus grave, ce vote tardif aura pour conséquence une application et donc une concrétisation auprès des acteurs concernés au mieux au cours du premier trimestre 2021, voire même plus tard dans l’hypothèse d’un report des élections ». Enfin, il tacle, comme à son habitude, les mauvaises relations entre la Corse et l’Etat dont il semble rejeter la faute uniquement sur le pouvoir nationaliste. « Alors que la plupart des autres régions françaises ont à leur tête des opposants notoires au Président de la République, elles ont fait le choix de la responsabilité et su taire leurs divergences politiques pour travailler main dans la main avec l’Etat afin de relancer de façon efficace l’économie locale. Par le choix d’une guérilla systématique avec l’Etat sur des sujets où la co-construction s’imposait, l’Exécutif territorial a obéré par avance la pertinence et l’efficacité de son plan de relance au détriment de l’intérêt supérieur de la Corse ».
 
La réponse de Jean-Guy Talamoni
De son côté, l’Exécutif corse estime avoir, dans le contexte actuel, autre chose à faire que de polémiquer et n’a pas souhaité réagir. Seul, le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, saisi par courrier par Jean-Charles Orsucci sur le sujet, a, pour l’instant, réagi sur Twitter, dès jeudi : « Saisi par le Président du groupe @AndaPerDumane, j’ai convoqué ce jour une réunion de la conférence des Présidents de l’@AssembleeCorse  ».