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Personnalité corse de l'année 2021 : et si c'était Nanette Maupertuis ?


La rédaction le Lundi 6 Décembre 2021 à 20:01

Depuis le 1er décembre et jusqu'au 24, CNI publie chaque jour le portrait d'une personnalité corse qui a marqué, dans son domaine, l'année. Du 25 au 31 décembre 2021, ce sera à vous de choisir parmi ces 24 femmes et hommes, celle ou celui qui incarne le mieux ce 2021. La personnalité qui se cache derrière la sixième case du calendrier de l’Avent de CNI, c'est Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse.



Marie-Antoinette (dite Nanette) Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse. Photo Michel Luccioni.
Marie-Antoinette (dite Nanette) Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse. Photo Michel Luccioni.
C’est la première femme à devenir présidente de l’Assemblée de Corse, comme elle fut la première femme à occuper la vice-présidence du Conseil d’administration de l’Université de Corse, et comme elle fut aussi la première universitaire corse à diriger pendant 12 ans le premier laboratoire de recherche CNRS-UMR LISA en Sciences humaines et sociales de l’île. C’est dire si cette économiste reconnue, professeur des universités, a un parcours d’exception ! Propulsée en politique fin 2015 à l’appel de Gilles Simeoni en tant que numéro 2 de sa liste, elle accède immédiatement au Conseil exécutif, prend en charge les affaires européennes et la présidence de l’Agence du tourisme, et est nommée, dans la foulée, au Comité européen des régions. A Bruxelles où elle intègre le groupe Alliance européenne (EA), elle devient très vite une élue influente dont les avis font autorité, elle est nommée vice-présidente de la toute puissante COTER, la Commission de la politique de cohésion territoriale et du budget de l'Union européenne. Un vrai succès pour la représentante d’une des plus petites régions européennes. C'est pour tout cela, en plus du fait d’être la première femme à diriger la première institution politique de Corse, que CNI l'a retenu dans sa liste des 24.

Nanette Maupertuis

C’est fortement marquée par le Riacquistu culturale et l’engagement militant familial, que Marie-Antoinette Maupertuis, que toute le monde appelle Nanette, grandit à Corti dans un milieu où les combats nationalistes sont à l’avant-garde. « Mon père, en tant que militant, est persuadé que la Corse a besoin de cadres formés et compétents et… ça commence par ses enfants ! », explique-t-elle. Etudiante en économie, à Montpellier, puis à Aix et à Sophia Antipolis, elle est recrutée comme attachée parlementaire par Max Simeoni, élu député européen. De ces deux années à Bruxelles, elle acquiert une connaissance assez fine des institutions européennes, du fonctionnement de régions, et la conviction que le destin de la Corse est intimement lié à celui de l’Europe. « C’est pour cela que par la suite, je me suis fortement impliquée sur le sujet européen », reconnaît-elle.
 
Prise par ses études, elle quitte « à regret » son poste d’attachée parlementaire pour faire une thèse en économie de l’innovation à Sophia Antipolis. Elle est ensuite nommée maître de conférences. « J’ai le choix entre plusieurs universités, dont l’Università di Corsica. Je comprends qu’il est temps de rentrer chez moi en me disant que je pouvais y être utile ». Très vite, sa carrière s’emballe : elle devient vice-doyen de la faculté de droit et de sciences économiques. En 2002, le président de l’université d’alors, Antoine Aiello, la contacte et elle devient la première femme vice-présidente du Conseil d’administration de l’université. « C’est l’époque des négociations avec Nicolas Sarkozy - qui est ministre de l’Intérieur et en charge du dossier corse - concernant la mise hors normes de l’Université, qui détermine les moyens spécifiques à allouer à notre établissement ». Elle ne souhaite pas renouveler son mandat de vice-présidente qui arrive à son terme, préférant participer à la création de l’unité mixte de recherche CNRS-UMR LISA en Sciences humaines et sociales qui ouvre ses portes en 2008 et qu’elle dirige jusqu’en février 2021. « Il faut accroître notre capacité de recherche et d’innovation qui est aussi une capacité d’émancipation », affirme-t-elle.
 
En 2015, sa carrière prend un nouveau tournant, cette fois-ci politique. Le leader autonomiste, Gilles Simeoni, lui demande d’intégrer sa liste, Femu a Corsica, aux élections territoriales, et la place en numéro 2. Une proposition que lui avait faite des années avant Edmond Simeoni et qu’elle avait déclinée « la mort dans l’âme », estimant plus utile de « travailler dans un amphi et former des cerveaux ». Gilles Simeoni lui demande également de tracer les grandes lignes du Riacquistu ecunumicu de la Corse. La victoire nationaliste du 13 décembre 2015 la propulse au Conseil exécutif où elle prend la présidence de l’Agence du tourisme de la Corse (ATC). « J’avais déjà pas mal travaillé sur le secteur avec mes collègues de l’université, notamment sur la question du tourisme durable ». Elle met en œuvre la transition écologique et numérique du tourisme corse. Lorsque Gilles Simeoni lui propose, en plus, les affaires européennes, la gestion des fonds européens, et de représenter la Corse à Bruxelles au sein du Comité européen des régions, « je sais que je vais être comme un poisson dans l’eau ». A Bruxelles, elle retrouve d’anciennes connaissances et intègre le groupe Alliance européenne (EA) où elle travaille notamment sur la prise en compte de la spécificité des îles. Très vite, elle est désignée comme l’une des 10 personnalités les plus influentes du Comité de région et est élue à la vice-présidence de la toute puissante COTER, la Commission de la politique de cohésion territoriale et du budget de l'Union européenne.
 
Elle est réélue en 2017, puis en 2021, toujours sur la liste de Gilles Simeoni qui lui propose « à ma grande surprise » la présidence de l’Assemblée de Corse. « J’ai dit « oui » parce qu’on ne fait pas offense à la providence ! On ne vous propose pas ce genre de choses plusieurs fois dans une vie ! ». En juillet, elle devient la première femme à diriger cette Assemblée, et prend également, dans la foulée, « avec un grand plaisir », la présidence de l’Assemblea di a Ghjuventu. En six ans de vie politique, cette balanine s’est imposée par sa capacité de travail, sa rigueur, ses valeurs et sa loyauté. Et affiche toujours le même objectif : « Construire le pays émancipé que nous voulons transmettre à nos enfants ».
 

Pour designer la personnalité de l'année on a besoin de vous...

C’est en effet vous, nos lecteurs, qui désignerez la personnalité de l'année parmi les 24 noms que les journalistes de CNI ont sélectionné à partir des événements qui ont marqué 2021.
Chaque jour, un par jour, vous allez donc découvrir une nouveau personnage, qui d’une manière ou d’une autre, s’est illustrée  au cours des 12 mois écoules. 
Quand toutes les identités des personnes retenues auront été dévoilées, il vous appartiendra de désigner celle vers laquelle va votre préférence.
Vous pourrez le faire du 25 au 31 décembre 2021. Le résultat sera proclamé au tout début de janvier 2022. 
 

Pour voter
Dans un premier temps, découvrez chaque jour le portrait de la personnalité retenue par la rédaction de CNI et notez-le. Dans un second temps, à partir du 25 et jusqu'au 31 décembre. vous pourrez exprimer vos préférences via mail ou en MP sur nos réseaux sociaux ainsi qu'en commentaire aux posts qui seront publiés à partir du 25 décembre.