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Pays ajaccien : en attendant un centre de sur-tri, les sacs-poubelles interdits dans les bacs jaunes


Naël Makhzoum le Mercredi 8 Février 2023 à 20:09

Depuis le lundi 6 février, la Communauté d'Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) diffuse à la population du bassin ajaccien un message, interdisant les sacs opaques dans les poubelles jaunes de recyclage. L'objectif est de valoriser encore davantage les déchets ménagers, à l'heure où la possibilité d'un centre de sur-tri proche d'Ajaccio se concrétise petit à petit.



Vous avez peut-être reçu ce petit message dans votre boite aux lettres. Certains n'auront qu'à continuer ce qu'ils avaient l'habitude de faire, à savoir déposer directement leurs emballages ménagers dans la poubelle jaune, en vrac ou dans un sac poubelle transparent. En revanche, les adeptes du sac opaque devront bousculer quelques habitudes. Depuis ce lundi 6 février, il est officiellement interdit d'en déposer un dans le conteneur jaune.

"Les centres de tri fonctionnent avec des mécanismes de lecture optique permettant de détecter s'il s'agit d'emballages ménagers, explique Étienne Ferrandi, maire d'Alata et vice-président de la CAPA en charge de la Collecte et du traitement des déchets des ménages et déchets assimilés. Ce sont les propriétaires des centres de tri qui nous ont demandé ce changement car dans les chaînes, ils n'arrivent pas à faire la différence entre ordures et emballages ménagers lorsqu'ils sont dans des sacs opaques."

Désormais, tous les sacs opaques ne seront plus acceptés au tri : les emballages ménagers ne seront donc ni collectés, ni valorisés dans ce cas. Ils partiront alors directement en décharge. "Le dispositif est appliqué en pays ajaccien mais est le même pour toute la Corse, développe Étienne Ferrandi. Maintenant, les employés de toutes les intercommunalités peuvent être sûrs que ce sont des emballages qui sont collectés. Ce changement va améliorer le pourcentage de valorisation des déchets ménagers."

Enfouissement, divergences et certitudes

Une augmentation attendue car nécessaire. En 2030, la loi rendra obligatoire un taux d'enfouissement des déchets de 10% maximum, là où il avoisine actuellement les 60% en Corse... "Si les communes, intercommunalités ou régions n'atteignent pas ces objectifs, elle se verront attribuées des pénalités financières, qui seront finalement payées par le contribuable, détaille le maire d'Alata. C'est pour cela que le dispositif proposé des deux centres de sur-tri à Monte pour la Haute-Corse, et dans le pays ajaccien ici, devrait nous permettre d'atteindre les objectifs de valorisation fixés par la loi."

Alors que l'Exécutif de Corse est réfractaire à l'initiative, le préfet de Corse a validé le premier des deux projets, fin janvier, à Monte. Les divergences sont multiples dans cet épineux dossier, notamment car c'est la Collectivité de Corse qui devrait financer près de la moitié de la soixantaine de millions d'euros nécessaires à la création du centre de sur-tri de Haute-Corse. 
 
En Corse-du-Sud, la CAPA et le Syvadec en sont encore au stade des appels d'offre. "Mais à partir du moment où on n'autorise pas de nouveau centre d'enfouissement et qu'on refuse l'incinération des déchets, la solution intermédiaire pour nous permettre d'atteindre les objectifs fixés par la loi, c'est d'avoir deux centres de tri proches des grands points de gisement, assure Étienne Ferrandi. Le plus gros producteur de déchets est la région ajaccienne, elle doit avoir son centre de tri au plus près du lieu de production. On ne va pas prendre les déchets d'Ajaccio pour les emmener à Monte !"

Le maire d'Alata veut convaincre : "on investit de telles sommes parce qu'on a la certitude que ça va marcher". Reste à ouvrir les discussions entre les différentes parties prenantes, en froid sur ce sujet.

Photo archives CNI
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