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Patrimoine corse : Un budget de 4,4 millions d’euros pour la réhabilitation des monuments anciens


Nicole Mari le Mercredi 10 Août 2022 à 10:54

Eglises, citadelles, musées… Quelle politique de rénovation et de valorisation patrimoniale la Collectivité de Corse met-elle en œuvre depuis cinq ans ? C’est la question orale posée par Francesca Campana au nom du groupe « Fà Populu Inseme » lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse fin juillet. Rappelant la feuille de route adoptée en 2018, la conseillère exécutive en charge de la culture, Antonia Luciani, explique que la Collectivité de Corse a alloué un budget d’environ 4 000 000 € en faveur de la restauration du patrimoine architectural et de 400 000 € en faveur du patrimoine mobilier.



L'Eglise San Martinu de Patrimoniu. Photo Christian Andreani.
L'Eglise San Martinu de Patrimoniu. Photo Christian Andreani.
Rénovation de l’Eglise San Niculau à Castifau en juillet dernier, de l’Eglise San Michele de Penta di Casinca en janvier 2022, ou de la Chapelle de San Gavinu d’Ampugnani en mars 2021… Depuis la loi de 2002, la Collectivité de Corse est compétente pour financer la rénovation des monuments historiques. Lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse fin juillet, Francesca Campana, conseillère territoriale du groupe « Fà Populu Inseme », a interpellé l’Exécutif sur sa politique de rénovation et de valorisation patrimoniale. « L’histoire de la Corse est très riche et nous avons la chance d’avoir un patrimoine bâti et mobilier important, qui est là pour en témoigner. Nous avons un pays à construire et pour cela, il nous faut savoir ce que nous sommes, et d’où nous venons. C’est là tout l'intérêt de la rénovation et de la valorisation patrimoniale », déclare-t-elle. Avant d’ajouter : «  Ces dernières années, nombreux sont les bâtiments historiques qui retrouvent de leur superbe, notamment par le biais de financements importants de la Cullettività di Corsica ». En 2019, la Collectivité de Corse crée le Centre de conservation–restauration du Patrimoine mobilier de Corse (CCRPMC), qui assure la restauration, en Corse, du patrimoine mobilier. « La préservation de ces édifices et leur mise en valeur apparaissent, donc, centrales dans les politiques publiques que vous mettez en œuvre. Dans ce domaine, il serait donc particulièrement intéressant d’avoir une vision globale sur l’ensemble des opérations effectuées, en cours et à venir », lance-t-elle à l'Exécutif. Avant de demander : « Pouvez-vous apporter un éclairage global sur la politique de rénovation et de valorisation patrimoniale que vous menez, et sur les apports du transfert de compétences, issu de la loi de 2002 ? ».
 
Une feuille de route
La conseillère exécutive en charge de la culture, Antonia Luciani, se charge de rappeler que la Collectivité de Corse est devenue chef de file de la politique culturelle de la Corse depuis le transfert de compétences intervenu en 2002. Dans le domaine patrimonial, son action intervient prioritairement dans le champ des monuments historiques, la conservation, la restauration et la mise en valeur du patrimoine protégé, mais également du patrimoine non protégé. A cela s’ajoute, depuis le 1er janvier 2018, la gestion directe des cinq musées labellisés « Musées de France », des deux Centres de Conservation et d’Etudes pour l’archéologie et des Archives de Corse. « À ce jour, la Corse possède près de 340 édifices protégés au titre des monuments historiques ce qui est relativement peu, comparé à d’autres régions, et environ 2 500 objets relevant du patrimoine mobilier. Le patrimoine religieux est le plus important avec plus de 50 % du bâti, ce qui montre l’importance artistique et architecturale de nos couvents, églises et chapelles », indique Antonia Luciani. Et de citer également : « les tours littorales, les citadelles et maisons fortes, l’architecture militaire, ou encore des ouvrages d’art ». Elle revient sur la feuille de route adoptée en 2018, qui définit les principaux axes de la démarche de l’Exécutif nationaliste en matière patrimoniale. « Découle de cette feuille de route, notre règlement des aides nous permettant d’intervenir à hauteur de 50% pour les deux principales villes d’Aiacciu et de Bastia et jusqu’à 80% pour les plus petites communes. Pour poursuivre cet élan, nous mobilisons un budget d’environ 4 000 000 € en faveur de la restauration du patrimoine architectural et de 400 000 € en faveur du patrimoine mobilier ».
 
Des projets structurants
La Conseillère exécutive précise que le Centre de conservation et de restauration du Patrimoine mobilier de Corse, situé à Calvi, est devenu « un outil majeur nous permettant d’apporter un soutien technique aux collectivités locales dans la restauration et la conservation de leur mobilier ». Parmi les dossiers les plus importants en immobilier, ces dernières années, elle cite « quelques exemples remarquables » : la restauration des toitures de l’église San Martinu à Patrimoniu, de l’église Santa Maria à Santa Maria Figaniedda, de la bibliothèque patrimoniale Fesch d’Aiacciu ou encore de la Collegiale de A Nunziata à Curbaghja. Enfin, elle évoque « des projets structurants sur lesquels nous travaillons depuis plusieurs années et dont les travaux vont débuter prochainement ». Notamment, le projet Citadella XXI, qui s’inscrit dans la requalification et la valorisation de toute la citadelle de Corti. Les travaux sur l’amphithéâtre antique d’Aleria, dont le but est de donner une impulsion encore plus importante au site. Et l’achèvement de la restauration du château de la Punta avec l’objectif d’une ouverture au public. Antoinia Luciani conclut : « U nostru patrimoniu hè una ricchezza maiò, da priservà, da fà campà è da trasmette à a nostra ghjuventù. Un ringraziu tamantu à tutti quelli chi s’impegnanu per a valurizazione di a nostra cultura, di a nostra storia è di ciò ch’è no simu ! ».
 
N.M.