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Pas de messe dans les églises avant 1er décembre, les fidèles corses dans l'incompréhension


Philippe Jammes le Mardi 17 Novembre 2020 à 13:18

Malgré les nombreuses manifestations qui ont eu lieu ce week-end pour demander la réouverture des offices religieux en groupe et après la rencontre avec les représentants de cultes, le Premier ministre Jean Castex a décidé que les règles qui restreignent les célébrations collectives resteraient en vigueur jusqu'à nouvel ordre.



Le Père Georges Nicoli, curé de ND de Lourdes à Bastia, nous a fait part de l'incompréhension de ses paroisiens face au confinement.
Le Père Georges Nicoli, curé de ND de Lourdes à Bastia, nous a fait part de l'incompréhension de ses paroisiens face au confinement.
Les lieux de culte pourraient rouvrir au public à partir du 1er décembre, si la situation épidémiologique le permet. C'est ce qu'on rapporté ce lundi 16 novembre plusieurs responsables religieux après un entretien en visio-conférence avec le Premier ministre.  
Selon le président de la Conférence des évêques de France (CEF),  Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin seraient prêts à envisager un assouplissement du régime actuel à partir du 1er décembre sous réserve d'adopter d'ici là un protocole sanitaire strict dans les lieux de culte, et «sous réserve que la situation épidémiologique s'améliore».
 

Comme les autres représentants des cultes présents à la réunion, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort a exprimé au Premier ministre la forte attente des fidèles mais "à l’égard de la situation sanitaire du pays et nous devons tous accepter d’en être des acteurs. En respectant ces mesures sanitaires, l’Église participe de l’effort national de lutte contre l’épidémie."
 


"En Corse ce qui est dur à intégrer, c’est la disproportion des mesures"

Le père Guiseppe Corbari, prêtre de la paroisse de Robbiano célèbre la messe lors du premier confinement (crédit photo G.Corbari)
Le père Guiseppe Corbari, prêtre de la paroisse de Robbiano célèbre la messe lors du premier confinement (crédit photo G.Corbari)


Après cette décision CNI a rencontré le Père Georges Nicoli, curé de ND de Lourdes à Bastia qui se dit partagé après la  prise de position du 1er ministre. "On peut comprendre que le gouvernement veuille nous protéger contre la propagation du virus. Mais ce qui est dur à intégrer, et je l’entends tous les jours de la bouche de mes fidèles, c’est la disproportion des mesures. On se retrouve aujourd’hui avec un pays qui fonctionne aux deux tiers avec des gens qui peuvent aller travailler, faire leurs courses essentielles et une catégorie de gens qui est mise à l’écart car on la soupçonne d’être une zone où la contamination peut se faire plus qu’ailleurs. Les gens ont du mal à comprendre. Lors du 1er confinement, tout le monde était arrêté donc tout le monde a joué le jeu et dans notre religion Pâques a été sacrifiée. Aujourd’hui les gens s’étonnent avec raison qu’on puisse aller acheter des boulons dans une grande surface dédiée au bricolage le dimanche matin, mais ne pas pouvoir aller à la messe. Comment leur expliquer aussi qu’on peut célébrer des enterrements avec 30 personnes et qu’ils ne peuvent suivre une messe à l’église en semaine alors qu’ils ne sont qu’une quinzaine, ce qui est le cas à ND de Lourdes ? Par ailleurs qui va contrôler ? Qui va interdire ? Je me vois mal durant des obsèques demander à telle ou telle personne qui elle est, ce qu’elle fait là ! Ce sont ces incohérences qui sont insupportables pour les gens. Le gouvernement manque de pédagogie en menaçant de représailles en cas de manifestations, comme des chrétiens en ont organisées sur le continent. Les menaces n’ont jamais apporté grand chose.  Aujourd’hui les gens se posent des questions, s’inquiètent auprès de moi pour les célébrations de Noël mais à ce jour je ne peux rien leur répondre. Je ne pense pas quand même que les messes pourront reprendre en public avant le 15 décembre. En attendant je procède comme lors du 1er confinement. Je célèbre mes messes, en direct sur Facebook   avec juste l’équipe de la paroisse, portes de l’église fermées. Elles rouvrent à 9h30 et jusqu’à 17 heures ».   


Dimanche le père Olivier Culioli avait déjà posté sur Facebook une image qui mettait "en évidence l’incohérence des mesures"