Corse Net Infos - Pure player corse

Musée de Bastia : comment la Corse en guerre et sa population ont-elles vécu le conflit de 39-45 ?


Philippe Jammes le Dimanche 9 Juillet 2023 à 16:23

Depuis le 8 juillet et jusqu'au 23 décembre, le Musée de Bastia propose sa toute nouvelle exposition temporaire dans le cadre du 80ème anniversaire de la Libération de la Corse : « Corsica 39-45, les Corses et la Deuxième Guerre mondiale ».



Le vernissage de l'exposition a eu lieu vendredi soir en présence de l'ambassadrice des Etats-Unis en France (Photo Alexandre Ugolini)
Le vernissage de l'exposition a eu lieu vendredi soir en présence de l'ambassadrice des Etats-Unis en France (Photo Alexandre Ugolini)

Cette exposition invite le public à découvrir ou redécouvrir la façon dont les Corses ont vécu cette 2e guerre mondiale, avec près de 500 objets, œuvres d’art, documents et une vingtaine de multimédias, 2 bornes tactiles qui le plongeront dans leur quotidien d’alors. De l’occupation italienne en passant par la présence américaine, de la mode au rationnement, c’est une multitude de thèmes et d’aspects inédits qui est évoquée dans une scénographie moderne, immergeant le visiteur dans les années 1939-1945.

« On approche du 80e anniversaire de la Corse, des combats qui ont duré du 9 septembre au 4 octobre 1943 et qui se sont terminés par la libération totale de la Corse », souligne Philippe Peretti, adjoint au maire de Bastia, en charge du patrimoine.  « Cette grande expo retrace le combat de la libération de la Corse, mais nous plonge aussi dans la Corse en guerre de 1939 à 1945 ».

Une exposition sur deux niveaux et scindée en deux : « Il était important de recontextualiser la libération de la Corse dans la Seconde Guerre mondiale » explique de son côté Sylvain Gregori, conservateur du musée de Bastia, commissaire de l’expo. « Il y a donc à la fois une approche d'histoire militaire et également une histoire politique et surtout une anthropologie historique. Donc la première partie de l'exposition est consacrée à une île en guerre. On va découvrir comment la Corse a subi cette deuxième guerre mondiale d'un point de vue à la fois militaire et géostratégique. La deuxième partie de l'exposition est consacrée à une société, la société corse dans la guerre. Dans ce cas nous aurons une approche anthropologique afin de découvrir comment les Corses ont vécu au quotidien ce conflit ».



500 pièces en exposition 
En amont de cette exposition, le musée avait lancé l'été dernier un appel à collecte. « On a réussi à obtenir ainsi une vingtaine d'objets, sachant que dans les collections publiques insulaires, cette période n'est quasiment pas du tout couverte » précise Sylvain. Gregori. « On a aussi bénéficié des collections de l'association Sintinelle qui collecte les objets qui sont liés à ce conflit. Cela nous a permis d'avoir au final près de 500 objets, œuvres d'art et documents sur cette période. C'est vraiment la plus grosse exposition qu'on ait eu à monter, d'autant plus qu'on a aussi le patrimoine audiovisuel de la Corse qui est mis en valeur à travers 23 multimédias ».
Pour réussir cette exposition, une grande partie du personnel du musée a été mobilisée. « Pour cette exposition, je me suis occupée essentiellement des documents papier et nous avons procédé à deux opérations différentes» indique Ariana Jurquet, responsable de la documentation et de la conservation au musée. «Pour les documents en vitrine, nous avons fait des montages sur des cartons neutres et nous avons aussi procédé à des encadrements. J’ai travaillé aussi sur le mannequinat en habillant des mannequins et en les équipant avec tous leurs accessoires de l’époque. Trois stagiaires ont participé à ce travail ».

Important aussi le suivi des œuvres de leurs lieux de départ, à leur arrivée à Bastia. « S’occuper de l’arrivée des œuvres est un gros travail en termes de conservation préventive » indique Alexandra Moretti, régisseuse des collections et responsable des expos temporaires du musée. « C’est un travail d’équipe, car il y a 500 œuvres pour cette exposition et il fallait s’assurer que toutes arrivent à bon port qu’elles viennent de France continentale, de Suisse ou d’Italie ».  

En vidéo, les explications de Philippe Peretti, Sylvain Gregori.