The world just had the hottest June on record, with unprecedented sea surface temperatures and record-low Antarctic sea ice extent, according to a new report. #StateOfClimate
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— World Meteorological Organization (@WMO) July 6, 2023
Au mois de juin, la température des eaux en Méditerranée était de 25,5°C, soit en moyenne trois degrés de plus qu'entre 2014 et 2020. Sur une échelle de temps plus large, cette augmentation représente de 4 à 5 degrés de plus que la moyenne saisonnière des trente dernières années. Cependant, bien que les températures actuelles exercent une pression considérable sur les espèces marines, elles restent pour le moment en deçà de ce qui s'est produit lors de l'année caniculaire de 2003, qui a été catastrophique tant pour les humains que pour la faune marine.
Ce constat a des répercussions significatives sur la vie sous-marine, comme le souligne Lovina Fullgrabe. "Lors d'une canicule, ce sont principalement les organismes fixes qui en souffrent, car ils n'ont d'autre choix que de subir ces nouvelles conditions thermiques. Les coralligènes, les gorgones, les éponges et les bryozoaires seront donc les premiers à connaître une mortalité massive, car en plus de devoir faire face au stress thermique, ils doivent également faire face à un stress nutritionnel."
Pour que ces espèces puissent avoir accès à leur source de nourriture, il est essentiel de réguler une zone de transition invisible appelée la thermocline. Cette zone, qui se situe entre les eaux chaudes en surface et les eaux froides en profondeur, varie en fonction des saisons et doit être suffisamment étroite pour maintenir une abondance de nourriture. Cependant, actuellement, la zone chaude est trop étendue, ce qui limite la présence de nutriments en quantité suffisante à faible profondeur. Selon la responsable scientifique de Stareso, "de nombreuses espèces mobiles se réfugieront dans les eaux froides" pour survivre.
La floraison de la flore marine, un bon indicateur du réchauffement des eaux
Cette vague de chaleur en surface est la conséquence des activités humaines et du rejet massif de CO2 dans l'atmosphère. Les fortes températures sont également attribuables aux changements climatiques en cours, tels que le phénomène d'El Niño, qui réchauffe les eaux de l'océan Pacifique avant de se propager dans le reste du monde, et qui est prévu pour durer une grande partie de l'année. Sous la surface, ces changements de température sont observés de près. C'est notamment le cas de l'évolution des herbiers de Posidonie, qui constituent l'écosystème avec la plus grande capacité de séquestration du CO2 au mètre carré. Leur limite de survie thermique est d'environ 29°C. Au-delà de cette température, les faisceaux qui composent cette algue ne peuvent plus effectuer la photosynthèse, la plante ne peut plus se nourrir et finit par mourir.
Comme l'ont déjà observé Lovina Fullgrabe et ses collègues, lors de certains épisodes de canicule, les herbiers de Posidonie fleurissent et produisent des fruits appelés "olives de mer", capables de germer pour créer un nouvel organisme doté d'un nouveau génome mieux adapté à ces nouvelles conditions de vie. "L'été dernier, tous les herbiers de Méditerranée étaient en fleurs. Au-delà de la beauté de ce spectacle, cela reflète un état de stress visant à créer un organisme capable de résister à différentes conditions environnementales", explique la chercheuse.
Pour l'instant, les chercheurs de Stareso constatent que les herbiers situés jusqu'à 10 mètres de profondeur montrent une meilleure résilience face à ces températures élevées que leurs homologues plus profondément enracinés. Il reste maintenant à déterminer si les futures floraisons des herbiers de Posidonie seront capables de générer une adaptation qui ralentira la rapidité du changement climatique, qui semble s'installer durablement.
