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Marie-Jeanne Nicoli retrouve la présidence du Cesec de Corse


le Jeudi 7 Mars 2024 à 19:25

Ce jeudi se tenait la séance d'installation de l'organe consultatif de la Collectivité de Corse à Ajaccio. Sans surprise, Marie-Jeanne Nicoli a de nouveau été élue présidente pour la mandature 2024-2030.



Marie-Jeanne Nicoli (Photos Paule Santoni)
Marie-Jeanne Nicoli (Photos Paule Santoni)
« Je pèse chaque jour dans l’exercice de mes fonctions l’importance de cet outil pour notre juste fonctionnement démocratique ». C’est avec ces mots que la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis a ouvert la séance d’installation du Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel de la Corse (Cesec), ce jeudi à Ajaccio. En présence du président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, et du préfet de Corse, Amaury de Saint Quentin, c’est en effet une nouvelle mandature de 6 ans qui s’est ouverte pour l’organe consultatif de la Collectivité de Corse. Un renouvellement qui intervient dans un contexte politique chargé, à l’heure où les discussions du processus de Beauvau sont sur le point d’arriver à leur terme. 
 
« Jamais comme cette année je n’ai eu depuis le début de mon mandat la sensation que nous avions devant nous des semaines et des mois décisifs pour notre futur commun », a souligné Marie-Antoinette Maupertuis. « Pour autant je suis d’avis que passée cette phase importante et délicate de l’écriture constitutionnelle, il nous faudra toujours créer plus de passerelles avec la société civile afin d’engager une dynamique institutionnelle et citoyenne autour de l’autonomie de la Corse, du statut qui viendra la consacrer et ce en perspective d’un référendum qui devra légitimement interroger les Corses sur ce projet », a-t-elle ajouté en insistant dans ce droit fil sur le rôle capital de cette institution représentant la société civile. « Ce mandat qui débute sera crucial, au service d’une Corse à la croisée des chemins. Nous aurons plus que jamais besoin que la Collectivité de Corse dans toutes ses composantes se repense pour être au cœur du développement économique, social, environnemental et culturel de notre île », a-t-elle encore posé. 
 
13 nouveaux membres et deux secteurs non représentés
 
Derrière elle, Gilles Simeoni a rappelé que le Cesec n’est aujourd’hui pas au complet. « Il manque deux secteurs qui ont vocation à être représentés. La CGPME d’abord, du fait d’un conflit qui oppose la structure au plan local avec la structure au plan national. Par ailleurs, les industries du tourisme ont fait le choix délibéré en forme de protestation de ne pas occuper le seul siège qui leur est assigné dans le cadre de la composition actuelle. J’ai répondu à leur interpellation publique, confirmant que je considère qu’eu égard à son poids général, l’industrie touristique est aujourd’hui insuffisamment représentée dans le Cesec », a-t-il indiqué en relevant que pour renforcer les places accordées au secteur, à périmètre égal, la conséquence serait de « faire sortir d’autres qui sont déjà » représentés au Cesec. « Ce sont des choix difficiles qui ne peuvent pas se faire en quelques semaines, mais je pense que nous avons là aussi un chantier qui est ouvert et qui attend notre réflexion partagée », a-t-il annoncé en pointant par ailleurs : « Je considère aussi qu’au stade actuel de nos institutions et plus encore demain si nous allons vers l’autonomie, le fait que l’instance consultative que représente le Cesec continue d’être désigné par le représentant de l’État constitue une forme d’anomalie institutionnelle qu’il conviendra sans doute de corriger ». Le 26 février dernier, un arrêté préfectoral a en effet désigné les 61 membres du Cesec, parmi lesquels 13 nouvelles têtes font leur entrée dans l’hémicycle.
 
Cette séance d’installation a par ailleurs été l’occasion de procéder à l’élection du président de cette mandature. Seule la sortante, Marie-Jeanne Nicoli, a sollicité les suffrages. « Je souhaite continuer ce que nous avons essayé de faire durant les 3 ans et demi sous ma présidence », a-t-elle argué en notant qu’outre apporter des avis pour éclairer les élus, l’institution s’est aussi emparée de sujets majeurs qui traversent la société corse à travers des auto saisines et a produit des études précises « préconisant des mesures allant des plus concrètes aux plus ambitieuses ». « Nous avons également sensibilisé les élus quant aux inquiétudes et aspirations des citoyens, mais aussi tenté d’anticiper l’avenir en réfléchissant aux conditions possibles de changement de paradigme qui prennent en compte la nécessité de répondre à l’urgence sociale, écologique et démocratique, et propose un autre modèle économique et social. L’amélioration des conditions de vie de la population, le bien être de chacun reste notre souci premier », a-t-elle martelé en pointant en outre : « Grâce à l’institutionnalisation des débats, le Cesec est devenu une caisse de résonnance, une courroie de transmission puissante, un amplificateur de la parole de la société civile, un véritable laboratoire d’idées et de solutions ». 
 
« Un mandat crucial »
 
À l’heure de passer au vote, le STC a annoncé sa non-participation, expliquée quelques minutes plus tard par Jean Brignole. « Malgré plusieurs discussions avec la présidente, nous n’avons pas pu trouver de terrain d’entente. Notre seule volonté était d’être candidats à la présidence de la commission économique compte tenu de la représentativité accrue de notre organisation au sein du Cesec », a-t-il soufflé, insistant sur le fait que l’organisation « représente la moitié des représentants syndicaux au Cesec et un quart de la section économique ait entièrement sa place » et regrettant qu’ « aucune présidence de commission et aucune vice-présidence » ne leur ait été proposée. « Jusqu’à présent nous avions aucun membre dans le bureau, pour autant notre implication a été forte et nous allons être d’autant plus présents dans cette mandature parce que des enjeux sont à nos portes, on va parler d’autonomie, de CHU, de beaucoup de points sur lesquels notre organisation a une expertise », a-t-il encore fait valoir.
 
Pas de quoi toutefois contrarier l’issue du vote, une large majorité de 48 votants s’étant prononcée en faveur de Marie-Jeanne Nicoli qui retrouve donc son fauteuil de présidente pour ce « mandat crucial ». « Le plus important est que nous puissions travailler en bonne intelligence avec toutes les forces qui sont représentées dans ce conseil. Je forme le vœu que nous réussissions tous ensemble à renforcer encore cet outil indispensable pour l’avenir de notre île », a-t-elle glissé. Avant de mettre fin à la séance l’hémicycle a également procéder à la désignation des présidents de section. Marie-Josée Salvatori a ainsi été élue présidente de la section développement économique, Jean-Pierre Luciani président de la section de la culture, de la langue et de l’éducation et Julie Pantaloni-Baranowsky présidente de la section de l’environnement et du cadre de vie.