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Libération de la Corse : 1943, la Résistance et la politique


le Jeudi 29 Août 2013 à 23:22

En 2013 se multiplient les hommages à la Résistance, soixante dix ans après la création du CNR (Conseil National de la Résistance) par Jean Moulin en Mars, et en octobre la Libération de la Corse. En effet 1943 fut une année décisive d’unification, qui annonçait comme possible et probable, une victoire contre le fascisme italien et la dictature nazie. On ne peut dire cependant que tout était joué d’avance… car l’armistice ne fut signé qu’en mai 1945.



Levie - 7 octobre 1943 - Paul Nicolaï, chef militaire du FN de Levie, souhaite la bienvenue au général de Gaulle, et lui fait le compte rendu des combats. Collection Paul Nicolaï
Levie - 7 octobre 1943 - Paul Nicolaï, chef militaire du FN de Levie, souhaite la bienvenue au général de Gaulle, et lui fait le compte rendu des combats. Collection Paul Nicolaï
La Résistance et ses combats reste une lumineuse période de l’Histoire qui donne tout son sens à l’action politique, en tous temps et en tous lieux.
La paix ou la guerre, la démocratie ou la dictature, peuvent être vécues et décryptées au fil des tragiques destinées humaines, des stratégies diplomatiques des uns et des autres, des débats politiques acharnés et les  évènements sur tous les fronts d’un conflit devenu mondial de 39 à 45. Auxquels s’ajoutent la guerre du renseignement, secrète mais toute aussi féroce, et la barbarie des persécutions dans toute l’Europe. Ces faits constituent un moment essentiel de l’histoire européenne. 

La Résistance pour comprendre la politique et le  temps présent ? 
Les historiens invités au colloque de l’Anacr2B le 3 octobre à Bastia s’efforceront de répondre à ces questions, qui  alimentent depuis 7 décennies d’innombrables ouvrages historiques, pièces de théâtre, mémoires et témoignages biographiques palpitants, romans et films.
La libération de la Corse, du 9 septembre au 4 octobre 1943, jouât un rôle majeur comme l’explique Sixte Ugolini président de l’Anacr2B : « Pour nous il est important de rappeler que la Corse, dans ce moment difficile de son histoire, a eu un comportement d’avant-garde, servant d’exemple, elle a montré le chemin, en restant fidèle à ses valeurs dont le rattachement à la France depuis la Révolution Française de 1789, et donc en se battant contre les irrédentistes et les fascistes. L’exemple de la Résistance corse a été celui d’une insurrection populaire qui a précédé le mouvement des pays participant à leurs propre libération. Et la Libération de la Corse a donné à de Gaulle, chef de la France Libre , la légitimité pour s’asseoir à la table des vainqueurs. Faisant de la France, non pas un pays sous tutelle militaire de l’Amgot mais un pays libre. »
Dans les maquis et les réseaux du continent,  sur la ligne de front diplomatique que tenait de Gaulle cette victoire dans l’île fit renaître l’espoir de vaincre le  régime de la collaboration de Vichy, le fascisme italien, les divisions blindées nazies de Hitler.
Rappelons-le : la Résistance insulaire (11 700 patriotes portant les brassards à tête de Maure ) plus les bataillons de choc du Commandant Gambiez  et les Goumiers de la 4 eme division marocaine de montagne, firent reculer la Sturmbrigade S.S. Reichsführer et La 90 ème Panzer Grenadier (à Sartène, l’Ospedale, Vezzani, Ghisonaccia, La Porta, Ficaja, Piedicroce, Campile, Champlan , Borgo, Teghime, Bastia). La Libération de la Corse fut un processus politique et militaire qui a fonctionné comme un modèle pour le continent, une répétition avant les autres combats libérateurs.

De Gaulle : "Le premier morceau libéré de la France"
Emu et convaincu, le Général de Gaulle en visite le 8 octobre 1943 à Ajaccio puis à Bastia a ainsi déclaré lors de son « premier grand discours en métropole », « La Corse a la fortune et l’honneur d’être le premier morceau libéré de la France. Ce qu’elle fait éclater de ses sentiments et de sa volonté, à la lumière de sa libération, démontre ce que sont les sentiments et la volonté de la nation toute entière. (…) Les patriotes corses groupés dans le Front National auraient pu attendre que la victoire des armes réglât heureusement leur destin. Mais ils voulaient eux-mêmes êtres des vainqueurs. »
Selon Paul Silvani dans son ouvrage « …Et la Corse fût libérée » , de Gaulle le même jour ajoutait devant les correspondants de guerre américains, anglais et français : « L’exemple de la Corse concourra à galvaniser l’action des patriotes de France. L’écroulement de l’autorité de Vichy et l’établissement de la nouvelle administration se sont faits ici sans le moindre désordre. ». Et la clandestinité dans laquelle vivaient les résistants n’a jamais éteint, bien au contraire, les débats politiques qui fondent la vie démocratique et les institutions républicaines. Missions « Pearl Harbour », « de Saule », « Sea Urchin », agents britanniques du SOE (Spécial Opérations Exécutive), guérilla en Casinca et dans le Sartenais, imprimerie clandestine à la grotte de Porri, arrestations par dizaines, exécutions de Jean Nicoli et de Fred Scamaroni et de tant d’autres camarades, une insurrection populaire totale, des livraisons d’armes via les sous-marins Trident et Casabianca,  des parachutages et messages de Londres et d’Alger, la rivalité entre Giraud et de Gaulle etc... : la Résistance en Corse est une épopée. En 2013, les combattants de la Libération de la Corse sont à l’honneur avec notamment les commémorations de l’Anacr 2A et 2B à Bastia, Ajaccio, Casta, Rapale, St Florent.
L. VITTORI pour l’Anacr2B  

Hommages à Jean Nicoli

Libération de la Corse : 1943, la Résistance et la politique
A Bastia
Vendredi  30 Août
Hommage Jean Nicoli au Lycée Jean-Nicoli (18 à 20 heures)
-  Lecture de poèmes et de lettres des résistants par les élèves du Lycée Jean Nicoli.
- Dépôt d'une gerbe devant la plaque érigée en l'honneur de Jean-Nicoli  
- Discours de l'Anacr 2B  
- Vin d’honneur
- Chanson inédite : Michel Nicolaï interprète  "L'Uomo di l'Ombru" une chanson de Albert Santoni en hommage aux résistants.
- Débat : Salle Napoléon Lycée Jean Nicoli  présidée Pierre Agostini.

A Ajaccio
Vendredi 30 août à 18 heures, caserne Battesti, route du Vittulo à Ajaccio
Ce symbole rappelle sa détention et celle de nombreux patriotes corses en ce lieu investi par l’armée italienne de novembre 1942 à octobre 1943.
18 heures   Arrivée du préfet ou de son représentant, dévoilement de la plaque et lecture de l’inscription, allocutions, dépôts de gerbes, minute de silence, Chant des partisans