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Les députés corses unis pour « rétablir l’égalité de traitement face à la maladie »


Pierre BERETTI le Vendredi 21 Décembre 2018 à 20:00

Un projet de loi a fait l’unanimité des députés corses puisqu’il concerne le rétablissement de la continuité territoriale de soins en matière de déplacements médicaux depuis la Corse vers le continent. Les grands axes concernent la prise en charge d’une deuxième personne accompagnant un malade mineur de moins de seize ans, une prise en charge des hébergements mais aussi un allègement administratif et une accélération des procédures avec la suppression d’entente préalable dans certains cas.



(Crédit photo : Michel Luccioni)
(Crédit photo : Michel Luccioni)
Le député Paul-André Colombani a convié élus et presse afin de présenter la proposition de loi relative aux déplacements médicaux entre la Corse et le continent. Cette proposition est soutenue par l’ensemble des députés de Corse y compris Jean-Jacques Ferrara, seul député de Corse à n’être pas nationaliste mais sous l’étiquette politique "les républicains". C’est d’ailleurs ce dernier qui a ouvert la séance.
« C’est la première fois que nous sommes associés pour une proposition de loi. C’est très important. J’ai été sensibilisé à cette problématique il y a déjà bon nombre d’année par Laetitia Cucchi qui représente l’association Inseme. Je salue son engagement et sa constance au service des patients. Il est nécessaire aujourd’hui que le temps ministériel s’ajuste sur le temps citoyen afin de répondre aux besoins des malades corses ».
 
La proposition de loi intitulée "rétablissement de la continuité territoriale des soins en matière de déplacements médicaux depuis la Corse vers le continent", évoque plusieurs points. Ce texte a été élaboré en s’appuyant sur plusieurs constats. « De par son insularité, sa faible démographie et parce qu’elle ne possède pas de CHU, la Corse ne possède pas toute l’offre de soins et il arrive très souvent que les malades doivent se rendre sur le continent, a expliqué Paul Scaglia, Président du CESEC. Les corses sont donc obligés d’avoir recours aux transports aériens et maritimes. Cette réalité a déjà affecté au moins une fois chaque famille résidant en Corse. Souvent vécus comme une injustice par les malades ou par leurs proches, les déplacements médicaux vers le continent entrainent de nombreuses difficultés et des surcoûts non pris en charge par l’assurance maladie. Cela pose donc la question de l’égalité de traitement face à la maladie ».
 
Ainsi, le texte de loi propose de rétablir cette égalité avec différentes mesures. Il s’agit de soulager les familles de frais d’hébergement dès lors que la malade souffre d’une affection longue durée qui relève d’une spécialité inexistante en Corse. On notera également la demande d’une prise en charge d’un deuxième accompagnateur lorsque le patient est un mineur de moins de seize ans afin de permettre aux enfants de pouvoir avoir la présence de ses deux parents par exemple. Le texte fait aussi état d’un allègement administratif dans certains cas, notamment la suppression de l’accord préalable de prise en charge des caisses après avis du contrôle médical ou correspondant au retour d’une évacuation sanitaire depuis la Corse.


Le député Paul-André Colombani est donc revenu sur ces différents points en donnant un exemple concret de patient l’ayant interpellé par courrier sur la question dernièrement. « Il faut savoir que lorsqu’on vit à Porto Vecchio et qu’on a un cancer, on a le choix entre quatre heures de route aller-retour par jour vers Bastia ou Ajaccio pendant 5 semaines par exemple en cas de traitement sous radio thérapie. Une dame a donc demandé de pouvoir être prise en charge pour Marseille où elle a de la famille et de prendre son véhicule pour effectuer les courts trajets sur place. Cela constituait un coût moindre pour la caisse que le règlement d’un VSL. L’assurance maladie a accédé à sa demande pour finalement revenir sur la décision en réclamant un remboursement. Une fois de plus les spécificités de l’île, nos conditions de traitement et de transports sont à prendre en considération. Nous espérons que le projet de loi que nous portons saura aboutir afin de soulager les familles et rendre l’égalité de traitement à la population corse face à la maladie ».