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Les Martinets de Bastia : un patrimoine naturel à préserver


C.-V. M le Jeudi 9 Juillet 2020 à 14:49

Deux espèces de martinet sont présentes à Bastia : le martinet noir (U Sbirru ou U scrillachju) et le martinet pâle (U Sbirru Pallidu). A l'origine, ils nichaient en milieu rupestre mais qui au fil des ans ils se sont adaptés au milieu urbain et notamment dans les anfractuosités des façades d’immeubles, en toiture dans les espaces existant entre les lauzes ou dans des combles.
En tout cas il est établi que Bastia abriterait l'une des plus grandes populations mixtes d'Europe.



(Photo Jean-Baptiste Raffalli)
(Photo Jean-Baptiste Raffalli)
C'est afin de la préserver que la municipalité a passé en 2015 une convention avec le Conservatoire des espaces naturels de Corse afin de dresser un état des lieux, mettre en œuvre des solutions concrètes et sensibiliser les habitants à la préservation des martinets.
Il importait, déjà à l'époque, de coordonner la collaboration de tous les intervenants, des  professionnels du bâtiment à tous les organismes concernés par la réhabilitation du bâti, afin de mettre en place les solutions alliant protection des martinets et réfection du bâti.
Une protection sur laquelle se sont déjà penchées de nombreuses villes européennes (Bruxelles, Londres) et françaises (Nîmes, Toulouse ou Nice) où le martinet, qui à l'inverse du pigeon et de l'hirondelle, ne produit pas de salissures issues des déjections, niche de plus belle même si d'une façon générale une baisse de la population a été constatée dans 12 pays européens.
Bastia, à l'évidence, ne veut pas faire partie du lot où le martinet aura disparu.

La non prise en compte du problème peut, en tout cas, entraîner, à terme, un effondrement rapide des populations parce que sans nidification il ne pourra pas y avoir de renouvellement du Sbirru ou du Sbirru Pallidu qui se font rares à Bastia.

Le martinet, que l'on voit encore dans le ciel de Bastia, c'est un peu comme un oiseau extraordinaire.  Il est capable d'atteindre 100 km/h et de voler pendant une très longue durée, comme l'atteste une étude de l'Institut ornithologique suisse qui a enregistré les mouvements d'un spécimen resté plus de 6 mois sans se poser…