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Le Sud-Corse sera-t-il pionnier dans l’écomobilité scolaire ?


Paul-Joseph Bouladoux le Vendredi 3 Décembre 2021 à 17:16

Ce 2 décembre la communauté des communes du Sud-Corse a acté le lancement futur d’un programme d’écomobilité scolaire dans les collèges et lycées de Porto-Vecchio et Bonifacio. Ce dispositif, inédit en Corse, vise à sensibiliser parents et élèves sur les modes de transport autre que la voiture.



La « Com-Com » du Sud-Corse est la première de l’île inclue dans cette initiative nationale . Crédit photo Paul-Joseph Bouladoux
La « Com-Com » du Sud-Corse est la première de l’île inclue dans cette initiative nationale . Crédit photo Paul-Joseph Bouladoux


« Notre collectivité doit accompagner les projets innovants en matière de transport. », c'est ce que souhaite pour l'Extreme-Sud de l'ile le président de la communauté des communes, Jean-Christophe Angelini,, qui ce jeudi 2 décembre présidait à Porto-Vecchio la réunion de présentation de Moby, un programme qui vise à inciter les familles à privilégier les déplacements doux, non polluants, pour les trajets domicile-école. Dans l’optique de fluidifier la circulation aux abords des établissements scolaires, et plus largement de promouvoir l’écomobilité - ou moyens de transport moins nuisibles pour l’environnement -  la communauté des communes du Sud-Corse a postulé à ce programme national et son offre a été retenue. 

Une première au niveau national
La « Com-Com » du Sud-Corse est la première de l’île inclue dans cette initiative nationale - MOBY - mise en place par l’entreprise Éco CO2 (entreprise spécialisée en Économie sociale et solidaire), ce dispositif en grande partie financé par des grosses entreprises, telles que EDF ou ENGIE, par le biais des Certificats d’Économie et d’Énergie (CEE), lancés par le Ministère de la Transition écologique et solidaire. Le lycée Jean-Paul de Rocca-Serra sera donc le tout premier lycée de France à participer à une action qui, jusqu’ici, ne concernait que les collèges. Outre le lycée, les trois autres établissements secondaires du secteur ont été sélectionnées : les deux collèges de la cité du sel (Léon Boujot et Maria de Peretti) et celui de Bonifacio. Ces établissements regroupent 2 200 élèves et, comme l’a indiqué Jonathan Castellani, référent mobilité de la communauté des communes du Sud-Corse, « si on inclut les parents, un quart de la population locale – 6 000 personnes – sera impliquée. » 
Le but est de mettre sur pied un plan de déplacement établissements scolaire (PDES), avec un ensemble de mesures pour encourager le recours aux modes de transport alternatifs pour les déplacements scolaires. Il  concerne les élèves, les parents, mais aussi les enseignants et le personnel.


Une association présente dans le milieu scolaire
L’aspect pratique de cette opération pilote sera géré par l’association Primu Sole qui s’emploie à promouvoir le développement durable depuis le début des années 2000. Elle intervient en milieu scolaire depuis 5 ans, notamment par le biais du programme Watty, qui cherche à éveiller les enfants à la transition écologique. 
S’il est encore trop tôt pour que chaque chef d’établissement apporte des réponses précises, la phase de lancement, à savoir sensibiliser les élèves, pourrait débuter courant 2022. Claudine Mattei, responsable de Primu Sole, explique que « l’étape de diagnostic est la plus importante. Elle consiste, entre autres, à évaluer l’usage de la voiture autour des établissements par le biais de sondages. Ensuite, les actions retenues par le Comité MOBY pour sensibiliser le public pourraient être mises en place dès la rentrée 2022/2023. »
Dans son esprit, cette action peut s’intégrer au programme pédagogique des élèves, « avec un commentaire de texte ou un court métrage sur le sujet de l’éco mobilité. Notre animateur spécialisé en milieu scolaire s’en chargera. Ces actions seront suivies et des réajustements seront nécessaires tout le long. Les initiatives peuvent être très pratiques, avec un atelier qui apprend à réparer un vélo ou de l’initiation au skate. » Selon Paula Mondoloni, chargée de mission à Primu Sole, l’association pourrait « faire appel à d’autres associations spécialisées dans la sécurité routière mais également aux transporteurs locaux. »

« Espérer convaincre le plus grand nombre »
Le projet est innovant et Claudine Mattei reconnaît « en toute modestie que nous n’aurons pas forcément toutes les réponses. Nous les trouverons en avançant ensemble pendant deux ans. » Elle espère un premier bilan à la fin de l’année scolaire 2022/2023. Quant aux retombées, elle « sait que ce projet ne va pas changer toutes les mentalités mais nous espérons convaincre le plus grand nombre de changer leurs habitudes. »
Pour Jonathan Castellani, « ne plus utiliser sa voiture et favoriser la mobilité - à pied, en vélo ou même en skate - aura beaucoup d’avantages sur la santé publique des jeunes, améliorera leur cadre de vie et suscitera des moments de convivialité. »