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La Foire internationale de Marseille met la Corse, ses productions et sa diaspora à l’honneur


Nicole Mari le Samedi 23 Septembre 2017 à 23:32

C’est une première ! En 93 ans d’existence, c’est la première fois que la foire internationale de Marseille consacre un hall d’exposition entier à la Corse, recréant pour 11 jours, du 22 septembre au 2 octobre, un « village corse ». Rassemblant dans un même espace des artisans, des producteurs, des associations, des start-up et des artistes, ce « village » est devenu l’événement de cette manifestation phare dans la plus insulaire des villes continentales. L’inauguration, samedi matin, a attiré des élus, notamment nationalistes, qui ont fait un déplacement très politique et lancé un appel à la diaspora.



L'entrée du village corse à la foire internationale de Marseille.
L'entrée du village corse à la foire internationale de Marseille.
Dès le premier jour d’exposition, le hall 7 qui accueille « le village corse » a été de toute évidence l’un des plus courus de la foire internationale de Marseille, la deuxième plus grosse foire de France après Paris. Autant dire que pour une première, c’est un succès d’estime. La nouveauté d’une présence dans un événement phocéen bien rodé, qui attire chaque année plus de 340 000 visiteurs, et l’importance en région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) de la communauté insulaire qui s’est activement associée à l’événement, y sont certainement pour beaucoup. « Ce village est une réparation historique d’une erreur historique », estime Paul Perinelli, respectivement président et membre de l’association Corsica’Azzione, organisateur du « village de la Corse » avec l’aide de l’ADEC (Agence de développement économique de la Corse) et de la CCI2B (Chambre de commerce et d’industrie de Haute Corse). Le pavillon corse, qui s'étend sur 1500 m2, séduit incontestablement, notamment la diaspora, mais aussi des visiteurs souvent poussés par la curiosité. La plupart des 43 exposants insulaires soulignent l’écho positif qu’ils rencontrent.

Un baptême au son du Dio
Si le village a ouvert ses portes vendredi, c’est, samedi matin, qu’il a été inauguré en présence d’une délégation d’élus et de membres des institutions insulaires, qui ont fait spécialement le déplacement depuis l’île. Une délégation d’abord très politique autour de Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), accompagné du conseiller exécutif et président de l'ADEC, Jean-Christophe Angelini, et des deux députés de Haute-Corse, Michel Castellani et Jean-Félix Acquaviva. Présent également le président du Conseil départemental de Haute-Corse, François Orlandi. Une large présence consulaire autour de Jean Dominici, président de la CCI2B, et associative, notamment les amicales et associations corses de PACA, comme la Maison de la Corse ou la Fédération des Corses de l’extérieur. La cérémonie de coupure de ruban close, le Dio Vi Salvi Regina a résonné en plein cœur du parc Chanot, entonné par Canta U Populu corsu. Le groupe mythique de la chanson corse et du Riacquistu culturale a donné, dans l’après-midi, un concert événement. Au programme de cette journée exceptionnelle, deux séances de dédicace avec Patrizia Gattaceca et Léo Battesti.
 
Le défi de l’export
L’enjeu pour la Corse est, d’abord, économique et commercial. Plus de 50 pays sont représentés dans cette immense foire qui s’étend sur 100 000 m2, compte 1250 exposants et des pavillons marocain, italien, espagnol… qui symbolisent le multiculturalisme marseillais. « Le continent représente le principal débouché de nos exportations. C’est une véritable opportunité pour nos entreprises et nos territoires. S’il est un axe majeur sur lequel nous devons être présent, c’est bien celui de l’internationalisation de notre économie. Mais, en matière d’export, la conquête des marchés extérieurs s’apparente à un véritable défi que nous devons relever pour dynamiser notre production et notre tissu économique. La foire de Marseille peut générer des retombées à court et moyen terme pour nos ressortissants », explique Jean Dominici. « Nous voulons montrer ce que la Corse peut produire avec une grande exigence de qualité. C’est une évidence pour nous d’accompagner sur cette foire internationale nos entrepreneurs et montrer cette Corse qui avance et qui gagne. Une Corse moderne et ouverte sur le monde extérieur », renchérit Jean-Christophe Angelini.

Le rôle de la diaspora
L’enjeu est, aussi et surtout, pour les élus nationalistes au pouvoir à la région, de rencontrer et de mobiliser la diaspora. En région PACA, la communauté insulaire représente plus de 270 000 personnes. Les 35 associations corses totalisent 27 000 membres. Le « village corse » est une occasion unique de rencontrer la diaspora qui s’y presse. Pour le président Simeoni, le rôle de ces Corses de l’extérieur, qui affichent des réussites d’entreprises, des savoir-faire et des réseaux, est primordial. « C’est une manifestation extrêmement positive dans les deux sens. C’est, d’un côté, l’occasion pour la Corse de s’exporter et de se connecter à un environnement international qui draine plusieurs milliers de personnes, et donc, pour nos entreprises, nos producteurs, nos artisans, nos agriculteurs et l’ensemble des activités économiques représentées, de se faire connaître et d’aller à la conquête de nouveaux marchés. Cela renforce l’image de la Corse à l’extérieur. D’un autre côté, Marseille est la plus corse des villes hors de l’île. Plus de 120 000 Corses vivent ici et disent qu’ils ne sont pas seulement des Corses de Marseille, mais des Corses à Marseille. Ils ont un lien très fort avec l’île qui, aujourd’hui, a besoin de toutes ses forces vives. La diaspora en fait partie », affirme-t-il.
 
Un besoin absolu
L’idée que les Corses de l’extérieur ont un rôle important à jouer dans le développement de l’île est, depuis toujours, un credo nationaliste. « On ne peut pas se priver des compétences et du réseau de tous ces Corses, aux quatre coins du monde. Ils ont un rôle à jouer pour développer les relations entre entreprises, faciliter les exportations et le négoce. La volonté du Conseil Exécutif est d’organiser ces réseaux d’ambassadeurs économiques », précise Jean-Christophe Angelini. L’Exécutif territorial entend, donc, « réfléchir à organiser de façon institutionnelle une implication beaucoup plus forte et plus directe de toute la diaspora dans le projet collectif de l’île. Nous comptons le faire dans les mois à-venir », ajoute Gilles Simeoni. Il lance un appel en ce sens. « Tous les peuples, qui ont des diasporas importantes, se sont toujours mobilisés et organisés pour les intégrer dans le projet collectif de société. Il faut impérativement que nous fassions de même parce que la Corse a un besoin absolu de sa diaspora. Nous lui demandons de s’impliquer fortement dans ce qui est en train de se construire en Corse ».
 
N.M.

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