La Collectivité de Corse veut améliorer la pratique du travail social

« La société a évolué. L’assistante sociale, elle ne fait pas le même boulot aujourd’hui qu’il y a cinquante ans. Donc il y a des pratiques à changer. » C’est en partant de ce constat, exposé par la Conseillère exécutive en charge de la santé et du social Bianca Fazi, que la Collectivité de Corse a initié, ce mercredi 19 avril à Bastia, la création du « comité local du travail social et du développement social de Corse » . « Ce comité de pilotage va mettre en lien tous les travailleurs sociaux, de manière à mieux appréhender leur activité. C’est à dire : s’interroger sur les pratiques, analyser l’évolution des pratiques, et mettre en adéquation les pratiques avec ces évolutions. »

D’emblée, la chargée de mission Marie-Françoise Castellani prévient : « Il ne s’agit pas de créer une énième commission, mais bien de faire se rencontrer les intervenants du social et du médico-social dans une logique d’entraide, de partage de connaissance et de retour d’expérience, en choisissant des sujets qui concernent la majorité d’entre nous ». C’est également un point soulevé par Bianca Fazi, qui souligne qu’à l’ère du numérique, le « travail en transversalité » doit absolument être adopté par tous.

Dans la pratique, les propositions d’améliorations devraient être ancrées dans le réel, et venir des travailleurs sociaux eux-mêmes. Là est la priorité du comité. « Les problèmes seront identifiés par le terrain », certifie Damien Natali, chargé de mission au sein de la collectivité. Concrètement, des petits groupes de travail feront remonter des idées, qui seront débattues au sein d’un comité technique, puis présentées à l’instance de pilotage, regroupant les représentants des principaux acteurs du travail social. « Les préconisations seront entendues directement par ceux qui peuvent les appliquer ! Notamment les membres de l’Assemblée de Corse, les services de l’État, ou les directeurs d’associations... »

À l’aube de ce nouveau projet, la Collectivité de Corse se veut très ambitieuse, et entend agir rapidement dans un secteur social qui en a grand besoin, touché « par une crise sanitaire qui a vu émerger un nouveau public », souligne Marie-Françoise Castellani. « Il y a une hausse du chômage et une accentuation de la pauvreté, qui renforce les inégalités sur notre territoire. » Alors qu'en parallèle, on constate « une difficulté à recruter les travailleurs sociaux, eu égard à la pénurie de candidats ». Ce nouvel outil sera-t-il la solution miracle ? Réponse dans les mois à venir.