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L'Associu A Salvezza : Un pilier de solidarité dans la lutte contre la précarité en Corse


La rédaction le Mercredi 6 Mars 2024 à 19:04

Depuis sa création en 2019, l'Associu A Salvezza, basée à Vix, incarne une réponse courageuse et solidaire aux défis de la précarité qui touchent de nombreux foyers corses. Sous la direction de Michel Baltolu, président et ancien pompier volontaire, l'association déploie une action inlassable pour venir en aide aux plus vulnérables de l'île.



Michel Baltolu
Michel Baltolu
L'activité de l'association concerne l'aide aux personnes défavorisées, aux enfants malades et handicapés, aux personnes âgées dans le besoin et souvent isolées. Ancien pompier volontaire, le président de l'Associu, Michel Baltolu, est un héros discret du quotidien. Soucieux des autres, naturellement humaniste, il porte assistance instamment aux personnes privées des biens de la vie courante. Fort de son combat contre la misère sociale, Michel constate amèrement : "Je vois la misère humaine qui est souvent cachée. On va régulièrement voir ailleurs ce qui se passe, par exemple lorsqu'il y a une guerre ou une catastrophe naturelle dans le monde. Bien évidemment, c'est horrible et nous essayons aussi d'aider au-delà de notre île, mais il est grand temps de regarder chez nous, parce que la misère est à nos portes, et malheureusement présente sur tout le territoire insulaire. La situation de la Corse est catastrophique."

Depuis Noël, déjà 8 actions de solidarité et d'urgence ont été menées par l'Associu, telles que l'achat d'une machine à laver pour un jeune couple, une aide apportée à une mère en situation de handicap et à son fils, l'achat de combustible pour qu'une personne de 77 ans puisse se chauffer. Les exemples de vie précaire sont abondants, et l'extrême urgence de certaines situations s'impose fréquemment. Michel détaille : "A Salvezza intervient partout en Corse. Il n'y a pas une microrégion qui ne soit pas touchée par la précarité. Notre action est insuffisante, car il y a beaucoup à faire. Nous aidons non seulement les familles, mais aussi les Ehpad qui manquent souvent de matériel médical, comme les fauteuils roulants ou les lits médicalisés. Je constate qu'on essaie de minimiser la misère sociale en Corse. Nous sommes une équipe de bénévoles qui tente de pallier les difficultés en apportant une aide concrète. Je veux remercier les petites entreprises Spar Sulinzara et Santa Lucia di Zonza, Corse Spiritueux, I Fratelli Angeli, les boulangeries A Fiumurbaccia et Dominici, et le café U Borgu qui nous accompagnent, sont toujours présentes à nos côtés et participent financièrement aux actions, ainsi que la mairie de Ventiseri pour son aide. En revanche, le mutisme des institutions est une marque de leur indifférence à l'égard des défavorisés."

Solu u populu risponde
Les actions d'aide aux plus démunis menées par A Salvezza, souvent dans des conditions difficiles et avec peu de moyens financiers, sont redevables à un quarteron de petites entreprises, à l'équipe de bénévoles et aux appels lancés à la population via les réseaux sociaux."Nous n'avons pas de subventions, sauf celle octroyée par notre mairie. Monter un dossier est le parcours du combattant. Nous avons fait une demande auprès des services de la CDC, nous avons été reçus, mais le dossier est très compliqué et les pièces à fournir innombrables, et cela est très décourageant. déplore le président. À chaque fois que nous pensions être prêts, notre dossier apparaissait toujours irrecevable. Les pouvoirs publics semblent plus intéressés par l'arrivée de la flamme olympique que par la précarité sur notre sol. C'est un coup de gueule que je lance et en même temps un appel aux institutions qui pourraient être un relais essentiel entre nous et les personnes en difficulté. Les oiseaux chantent, le soleil brille, tout va bien, on dirait qu'il y a une censure à parler de la misère, comme si on voulait boycotter une certaine réflexion. En Corse, on attend l'été et la venue des touristes, ce qui semble le plus important. Alors, je continue ma mission d'aide, et je veux dénoncer ce mutisme. À la veille de chaque période électorale, la précarité est le thème de campagne privilégié. Au lendemain des élections, on n'entend plus parler des inégalités sociales. Depuis la nuit des temps, on ne peut pas faire une nation avec un peuple qui a faim, car quand le peuple a faim, il se révolte. On évite les véritables priorités pour la Corse : la précarité, le logement, les aides insuffisantes. Quant au désert médical, ce n'est plus un dossier, c'est une encyclopédie. Sans l'engagement et les dons du peuple Corse, de personnes lambda et généralement des dons de personnes modestes, nous ne pourrions être un rempart essentiel pour les plus vulnérables. Il ne s'agit pas de personnes en déshérence, mais des Corses que nous soutenons. Depuis que nous œuvrons, solu u populu risponde et envoie des dons ou des colis. Le citoyen qui a une conscience, si elle lui parle. Alertés plusieurs fois, les pouvoirs publics sont sourds à nos appels..."

En remerciant touts ceux qui soutiennent l'Associu dans sa mission. Il encourage ceux qui ont une conscience sociale à contribuer, que ce soit par des dons ou des colis, soulignant que chaque geste compte pour lutter contre la misère humaine.