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Femu fait bloc autour de Gilles Simeoni et dénonce des "manœuvres de déstabilisation"


La rédaction le Lundi 5 Février 2024 à 21:46

Ce lundi 5 février, une centaine de personnes, parmi lesquelles de nombreux élus, ont répondu à l'appel de Femu a Corsica et Fà populu inseme en se rassemblant à l'hôtel Best Western de Bastia. Cette mobilisation marquait un soutien sans équivoque au président de l'exécutif, Gilles Simeoni, récemment mis en cause par un article du Canard Enchaîné. Les militants ont également dénoncé des "manœuvres de déstabilisation" qui "ici comme à Paris" mettent en danger le processus qui, entre pourtant "dans sa phase conclusive."



De nombreux élus étaient présents
De nombreux élus étaient présents
"Répression à l’égard de militants nationalistes, attaques visant personnellement le président du Conseil exécutif et plus globalement les institutions démocratiques de la Corse : l’actualité de ces derniers jours révèle la gravité du moment que nous vivons collectivement." Dès les premières lignes d'un communiqué dense, le ton est donné. Le rassemblement de ce lundi a offert une tribune au parti de la majorité territoriale pour dénoncer "la remise en question diffamatoire de l’intégrité " de Gilles Simeoni "portant préjudice non seulement à sa personne, mais également à la fonction qu’il occupe, aux élus de l’Assemblée de Corse, et à la Collectivité de Corse, institution garante des intérêts matériels et moraux du peuple corse." 
Face à des "manœuvres de déstabilisation" qui mettent en danger le processus qui, entre pourtant "dans sa phase conclusive" , Lidia Volpei, secrétaire du parti, a réaffirmé au nom des militants et des élus présents le soutien indéfectible de Femu au président de l'exécutif insulaire, visé par des allégations parues dans Le Canard enchaîné, faisant état de liens présumés avec la bande criminelle du Petit Bar dans la préemption d'une parcelle sur l'île de Cavaddu. Pour eux, ces "calomnies" ne sont que des "manœuvres visant clairement à saboter le processus, en particulier à la lumière des perspectives qui se dessinent pour les semaines à venir, avec l’avancée vers l’autonomie et une solution politique pour la Corse."
 

 


"Saisir une opportunité historique"

La conférence de presse a aussi été  l'occasion de faire un point sur le processus d'autonomie et l'annulation de la visite du Ministre de l’intérieur en Corse pour des raisons multiples. D'une part Gérald Darmanin a invoqué le contexte tendu en Corse, marqué par des arrestations et le manque de condamnation de "l'envahissement de la propriété du Garde des Sceaux" par la classe politique corse. D'autre part, le report a également été justifié par le travail incomplet des élus corses sur la copie commune qu'ils doivent présenter au Président Macron.

"Face à cette atmosphère tendue", Femu a Corsica appelle "à éviter le recours à la violence clandestine," jugée inefficace pour résoudre les problèmes majeurs de l'île. Toutefois, le parti de la majorité territoriale a vivement dénoncé les "interpellations inacceptables de deux militants nationalistes, suivies de leur mise en examen par les services de 'l’antiterrorisme' à Paris", craignant que de telles actions n'entraînent l'impasse politique.

Une réaction a également été formulée concernant l'action symbolique de Core in Fronte contre la résidence secondaire du Ministre de la Justice. Selon Femu, "le processus en cours doit intégrer et permettre de régler cette problématique dans toutes ses dimensions (retour à la liberté, condamnations pécuniaires, FIJAIT, logique d’apaisement en direction des jeunes ayant participé aux manifestations du printemps dernier), conformément à la délibération de l’Assemblée de Corse, adoptée à l’unanimité, le 27 octobre 2022."

Enfin les enjeux autour d'une solution politique d'autonomie ont été abordes. Le parti a souligné l'impératif d'une approche politique démocratique et institutionnelle, conforme à la volonté populaire exprimée en faveur de l'autonomie. Concernant l'accord politique en cours de discussion, Femu a Corsica reste optimiste quant à la possibilité de parvenir à un consensus. "Nous sommes convaincus qu'un accord politique d'envergure peut être conclu dans les semaines à venir", a affirméFrançois Martinelli, secrétaire du parti, soulignant toutefois que "large ne signifie pas unanime", car en démocratie, "l'impératif de l'unanimité n'est pas opposable". "Face à la gravité de la situation et des enjeux, nous disons avec solennité que chacun doit à présent prendre ses responsabilités, dépasser ses réflexes partisans et saisir cette opportunité historique", a-il encore lancé.