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Énergie : Le démarrage des travaux de la future centrale du Ricanto pourrait-il être retardé ?


le Vendredi 7 Juin 2024 à 18:02

Le calendrier est serré. La nouvelle centrale électrique ajaccienne doit être livrée et entrer en fonctionnement d'ici 2027 afin de permettre la fermeture de l'obsolète et polluant équipement du Vazzio. Mais depuis quelques jours, certains craignent que le démarrage du chantier puisse être retardé, du fait d'un décret ministériel qui tarde à être signé.



(Photo : Archives Michel Luccioni)
(Photo : Archives Michel Luccioni)
La nouvelle centrale électrique du Ricanto sera-t-elle bien livrée en 2027 comme annoncé ? Depuis quelques jours, certaines inquiétudes ont fait jour alors que le calendrier du chantier qui doit prochainement débuter est serré, la vétuste centrale du Vazzio devant en effet fermer définitivement ses portes en 2028. En cause, un arrêté ministériel sine qua non de la poursuite du processus qui tarderait à être signé. « La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a proposé un tarif de rachat pour l’énergie qui sera produite au Ricanto qui doit être validé par un arrêté ministériel sous deux mois », expliquait Gilles Simeoni le 31 mai dernier, lors de la session de l’Assemblée de Corse, en pointant le fait que ce fameux arrêté aurait dû tomber aux alentours du 4 juin. Un retard à l’allumage qui suscite l’attention du président de l’Exécutif. 
 
« On sait que le Gouvernement est engagé dans une course aux économies budgétaires importantes. Il s’est murmuré que certaines certains arbitrages pourraient s’opérer au détriment de grands chantiers, notamment dans le domaine de l’énergie. La centrale du Ricanto aurait été évoquée », soulevait-il devant l’hémicycle de en évoquant « des sources bien informées ». « Il ne peut pas être question d’envisager un retard et encore moins un renoncement total ou partiel dans le processus de construction de la centrale du Ricanto, qui est un élément central dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie », martelait-il en parallèle tout en indiquant avoir interrogé le préfet de Corse et le Gouvernement « pour obtenir des garanties et être rassurés ». « Le préfet m’a dit que le retard de la signature n’était que conjoncturel et dû à des raisons techniques et qu’elle interviendrait dans les prochains jours. Il m’a indiqué qu’à sa connaissance il ne serait pas question d’intégrer la centrale du Ricanto dans le périmètre des économies budgétaires », annonçait-il alors. 
 
La crainte du black-out
 
Du côté de la préfecture de Corse, ce vendredi, on confirme que le retard de signature du décret est anodin. « Des expertises complémentaires notamment juridiques sont en cours et prennent plus de temps que prévu, ce qui explique ce retard dans la formalisation de l’arrêté de la DGEC. Ce type de retard dans la procédure n’est pas chose rare », se borne-t-on à commenter. Pas de quoi totalement rassurer la CGT Énergie. « Nous aurions préféré que tout se déroule dans le bon timing. Tout retard qui est pris au démarrage de la construction de la centrale sera répercuté sur la fin des travaux », observe Michel Fazzini. Pour le secrétaire général du syndicat il est en revanche peu envisageable que le projet de construction de la nouvelle centrale soit remis en cause. « On arrive au bout de l’exploitation de la centrale du Vazzio. Il faudra bien la remplacer », soutient-il tout en s’interrogeant : « Nous nous demandons par contre s’il n’y a pas un sujet au niveau de l’alimentation de la centrale ? Nul n’ignore que l’État cherche à faire des coupes budgétaires, et on sait que le biocarburant est un combustible quand même plus cher le diesel »
 
En tout état de cause, un potentiel retard dans le démarrage des travaux inquiète le syndicat. « L’équilibre offre/demande est fragile en l’état actuel avec une centrale vétuste et des groupes électrogènes installés sur le réseau pour pouvoir pallier à d’éventuels pics de consommation. Nous arrivons à la saison estivale et on sait qu’on peut rencontrer des périodes de tension, tout comme au cours de l’hiver », souligne-t-il en invitant à garder en mémoire le black-out de 2005. « Lors de pics de consommation électrique, on va être sur la brèche », appuie-t-il encore dans l’attente de la signature du décret ministériel.