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Desserte maritime de la Corse : Le soulagement du STC Marins Corsica Linea/Méridionale après le vote de la DSP


Nicole Mari le Mercredi 4 Mai 2022 à 14:56

Le syndicat STC Marins des compagnies Corsica Linea et La Méridionale fait par, dans un communiqué commun aux deux sections, de leur soulagement après le vote de la nouvelle délégation de service publique (DSP) entre la Corse et le continent, jeudi dernier, à l’Assemblée de Corse. Cette DSP de sept ans permet de sécuriser un service public remis en cause par Bruxelles et éloigne, estime le STC, le spectre de sa mort annoncée, en attendant la création d’une compagnie publique avant la fin de la mandature.



Photo CNI.
Photo CNI.
Le vote, le 28 avril, à l’Assemblée de Corse, d’une Délégation de service public (DSP) maritime entre la Corse et le continent, est un véritable soulagement pour les marins des sections STC des deux compagnies maritimes déjà délégataires de l’actuelle DSP – Corsica Linea et La Méridionale - qui prend fin en décembre 2022. « Le vote éloigne clairement, avec notamment la durée du contrat, le spectre de la mort annoncée du service public », affirme les deux sections du STC dans un communiqué commun. Cette nouvelle DSP, d’une durée de sept ans - 2023-2029 – sécurise le principe de service public de continuité territoriale entre les cinq ports corses et le port de Marseille, qui était remis en cause par Bruxelles dans un contexte de contentieux à répétition avec la Corsica Ferries. Un contexte que le STC Marins estime essentiel pour bien comprendre les choses. « Au regard du caractère vital que revêt le futur cadre légal de la Continuité territoriale, pour les salariés de nos compagnies, ainsi que pour les usagers du service public, une analyse commune à nos deux sections s’impose. Celle-ci, parce qu’à nos yeux, il ne peut en être autrement, repose que sur des éléments factuels qui de fait écartent toutes autres contingences… Tout d’abord, pour une bonne compréhension des choses, il nous faut ici rappeler les errements du passé qui, de contentieux en condamnations, ont trop souvent fait planer l’épée de Damoclès au-dessus de la tête de centaines de salariés, vivant ainsi dans la crainte de la perte de leur emploi et la peur du lendemain. Il nous faut également rappeler que sur la base de ces errements, nombreux sont ceux qui en Corse, à Paris ou à Bruxelles, ont plaidé pour la fin du service public et l’avènement d’un système ultra libéral, avec les conséquences chaotiques qu’on lui connaît pour les salariés et les usagers ».

Une bonne réponse
Le communiqué se félicite de cette durée de sept ans, qui a fait bondir Corsica Libera, mais aussi Core in Fronte et le PNC-Avanzemu, qui ont accusé l’Exécutif territorial « d’enterrer la compagnie régionale ». Le STC rejoint l’analyse de l’Exécutif territorial : « En votant pour une durée de 7 ans, au-delà de rassurer les salariés, l’Assemblée de Corse permet aux futurs opérateurs d’opter pour des investissements essentiels pour l’avenir, tels que la mise aux normes des navires voulue par Bruxelles afin de répondre aux enjeux climatiques et environnementaux. Mais aussi, d’envisager plus sereinement le renouvellement de la flotte et par conséquent l’amélioration du service rendu aux usagers. Pour nous, ce vote de la future DSP, qui n’est qu’une étape et non la finalité, répond donc à notre attente sur la question du cadre légal de la desserte ». Il ne renonce pas, pour autant, à son cheval de bataille d’une compagnie publique corse et prévient : « La maîtrise des transports par la puissance publique corse ne peut et ne doit pas s’arrêter là ! La création d’une entité publique corse, comme outil industriel, reste l’élément moteur de notre engagement ! Certains d’entre nous l’attendent depuis 1986, date de la création de la section maritime du STC, cette mandature devra absolument aboutir sur le sujet ! ». Et conclut : « Les deux sections seront vigilantes au maintien d’un équilibre garantissant un haut niveau d’emploi et de qualité de service dans les deux compagnies pour répondre au futur appel d’offres ».