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Des mouflons corses dans la ligne de mire de chasseurs belges


Livia Santana le Mercredi 20 Novembre 2019 à 11:45

L'association corse Global Earth Keeper a révélé une histoire incroyable de mouflons corses vendus par un éleveur charentais à un chasseur belge. Tout l'enjeu pour l'association est maintenant de comprendre les circonstances de cet achat et d'essayer d'appliquer la protection de l'animal en Wallonie pour sauver les 21 mouflons concernés.



Le mouflon corse, espèce protégée depuis mars 2019.
Le mouflon corse, espèce protégée depuis mars 2019.
En mai dernier, la presse belge alertait l'association de défense de l'environnement et de la protection animale, Global Earth Keeper (GEK) sur l'achat de mouflons corses en Charente par un chasseur belge. En juillet, l'ONG corse s'est emparée du dossier pour comprendre la situation. Dans les faits relatés par la présidente de l'association, Laurence Costantin "Un belge possédant un domaine de chasse, aurait acheté à un éleveur de gibier charentais, 21 mouflons de Corse pour les chasser."

L'importateur belge nie toute fois avoir acheté les mouflons dans le but de les tuer. Dans le courrier adressé à l'association, celui-ci promet de ne pas chasser ces animaux. Ironie du sort, la clôture où étaient parqués les 21 mouflons aurait cédé, laissant les bêtes en divagation dans le parc de chasse. 

Du côté de l'éleveur charentais, l'homme affirme ne pas avoir vendu de mouflons de Corse puisqu'il n'en produirait plus depuis 10 ans. L'achat de mouflon a pourtant été corroboré par un document du 28 février, d'un cabinet vétérinaire charentais, qui atteste de la bonne santé du cheptel.

Rappelons que ce gibier est devenu une espèce protégée en mars 2019. L'arrêté ministériel le qualifie ainsi en ces mots : "Mouflon de Corse : spécimen des populations naturelles du territoire de la Collectivité de Corse." 
Me Gérard Tiberi, avocat de l'association GEK déplore des incohérences dans la législation "S'il suffit de faire franchir la frontière aux mouflons pour qu'ils ne soient plus protégés, alors à quoi cela sert ?" 

Pour défendre ces animaux en péril, GEK s'est tout de suite portée partie civile. L'association de chasseurs belges "Saint-Hubert", s'est également constitué partie civile dans cette affaire. Au premier trimestre 2020, l'affaire viendra devant le tribunal de Charleroi. 

Au procès l'éleveur et le belge auront à répondre à plusieurs questions : D'où viennent les premiers mouflons de l'élevage ? Peut-on élever une espèce protégée et l'importer ? Pourquoi ont-ils étés achetés ? 

Une affaire que les Corses suivront de très près tant l'animal est symbolique sur l'île.