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"Dérives mafieuses" en Corse : où en sont les commissions de travail ?


Thibaud KEREBEL le Dimanche 22 Janvier 2023 à 17:51

Sans nouvelles des commissions de travail sur la mafia actées à l’issue d’une session exceptionnelle de l’Assemblée de Corse, le collectif "A Maffia No A Vita iè" montre son impatience. Pour ses fondateurs, « il y a urgence » à mettre le dispositif en place. "L’Assemblée de Corse réunira pour la première fois ces commissions dans les deux premières semaines de février" a précisé de son côté la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis.



"Dérives mafieuses" en Corse : où en sont les commissions de travail ?
Après les engagements, place à leur mise en pratique. C’est en tout cas ce que souhaite le collectif "A Maffia No A Vita iè", qui a récemment obtenu, lors d’une session exceptionnelle de l’Assemblée de Corse datant du 18 novembre 2022, la promesse de création de cinq commissions de travail sur la mafia. « L’idée, c’était de le faire rapidement », précise Vincent Carlotti, co-fondateur du collectif à l’origine de la demande. « Le problème, c’est que ça fait déjà deux mois que l’on attend. Ces commissions n’ont toujours pas été mises en place, et surtout, quand on relance, on n’a pas de nouvelles. » Un silence qui l’incite à tirer la sonnette d’alarme.

Pour lever le voile sur le sujet brûlant des « dérives mafieuses », l’Assemblée de Corse avait en effet acté « la mise en place d’un cycle de travail de cinq mois, associant organes de la Collectivité de Corse, communes, intercommunalités, et forces vives », à l’issue de la session exceptionnelle du 18 novembre, comme le stipule sa résolution. Cinq thèmes d’études avaient d’ailleurs été définis : « Ethique et politiques publiques », « Secteurs économiques particulièrement exposés », « Drogues, commerces illicites », « Dérives mafieuses », « Enjeux éducatifs, culturels et sociétaux ».

Les commissions réunies « dans les deux premières semaines de février »

L’objectif de ces sessions de travail, d’après un communiqué publié par "A Maffia No A Vita iè", est d’étudier « l’importance du système mafieux qui gangrène la vie économique et sociale de la Corse ». Et, d’après ce même texte, « il y a urgence ». « Les interpellations liées au trafic de drogue se multiplient, illustrant l’ampleur du fléau qui décime notre jeunesse. Les intimidations plus ou moins violentes (incendies tous azimuts, lettres de menaces…) contre des élus ou leurs proches et des entreprises continuent. La spéculation immobilière débridée, à Ajaccio notamment, laisse nombre de concitoyens dans le désarroi le plus total. Cerise sur le gâteau, la presse nous révèle qu’une enquête est diligentée pour examiner la collusion présumée d’une magistrate longtemps en poste à Ajaccio avec le représentant de la bande mafieuse du Petit Bar. »

Contactée en parallèle, la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, a répondu aux interrogations. « Dès la fin de la sessions relative aux dérives mafieuses, les travaux préparatoires ont débuté pour l’organisation des commissions, tant au niveau des groupes politiques que de l’administration. Les attentes des Corses sont très fortes à ce sujet, c’est pourquoi il est important que nous tenions ces travaux dans les meilleures conditions. L’Assemblée de Corse réunira pour la première fois ces commissions dans les deux premières semaines de février. »
Le rendez-vous est pris.